| CRIN(-)CRIN,(CRIN CRIN, CRIN-CRIN) subst. masc. Fam. Mauvais violon et, p. méton., mauvais joueur de violon. Le troisième accorde un méchant « crincrin » dont il ne va pas tarder à écorcher les oreilles de ses compagnons (Du Camp, Hollande,1859, p. 35).Les deux ménétriers (...) raclent le crin-crin (Genevoix, Raboliot,1925, p. 126):Certains êtres restaient comme d'admirables violons, éternellement enfermés dans leur boîte, faute de quelqu'un qui sût en jouer. Et ceux qui étaient faits pour en jouer étaient, toute leur vie, obligés de se contenter de misérables crincrins.
Rolland, Jean-Christophe,La Révolte, 1907, p. 577. − P. ext. Son désagréable, produit par un mauvais violon. Du milieu du pont venait un crin-crin de violon, faible, malhabile, gelé (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 303). Rem. Les dict. gén. jusqu'à Quillet 1965 attestent le sens ,,sorte d'instrument que les enfants font tourner autour d'un bâton`` (Guérin 1892). Prononc. et Orth. : [kʀ
ε
̃kʀ
ε
̃]. Écrit crincrin en un seul mot ds Ac. 1835-1932. Cf. aussi ds Gattel 1841, Nod. 1844, Littré, Guérin 1892, DG, Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. qui juge la graph. crin-crin vieillie; celle-ci est enregistrée ds Land. 1834, Besch. 1845 et, comme var., ds Lar. 19e-20e. Au plur. des crincrins. Pour la forme avec trait d'union, on lit des crin-crin ds Besch. 1845. Étymol. et Hist. 1661 prob. « jouet d'enfant » (Molière, Fâcheux, III, 6 [v. Littré Suppl.]); 1751 « mauvais violon » (J.-J. Vadé, La Pipe cassée, p. IV). Prob. réduplication de crin* (FEW t. 2, p. 1343 a et Livet Molière), le jouet d'enfant étant constitué par un petit cylindre de carton attaché par un crin à un bâton autour duquel il tournait. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Ducháček (O.). L'Interdépendance et l'interaction du contenu et de l'expr. Orbis. 1972, t. 21, no2, p. 475. − Morin (Y. C.). The Phonology of echo-words in Fr. Language. Baltimore. 1972, t. 48, no1, p. 105. |