| CRAQUEMENT, subst. masc. Bruit sec que produisent certaines choses en se brisant, se déchirant, se froissant. On n'entendait plus que le petit craquement du journal (Zola, Joie de vivre,1884, p. 929).Une planche de la porte vient de céder, avec un craquement sinistre (Bernanos, Dialog., Carm.1948, p. 1679).SYNT. Craquement du bois, des feuilles mortes, de souliers; craquement du feu, du gel; craquement sourd, sonore, sec, net, léger. − Spéc. Craquement de dents, d'articulations. Craquement pulmonaire. Se produit en cas de tuberculose ou de pleurésie (cf. Méd. Biol. t. 1, 1970). Ce craquement de genoux était particulier au roi, par suite d'un défaut de conformation (Mérimée, Don Pèdre 1er,1848, p. 123): 1. ... au milieu des mots « inspiration, expiration, râles sibilants, craquements au sommet et à la base, phtisie aiguë », il comprend que son état est très grave...
A. Daudet, Jack,t. 2, 1876, p. 354. − P. méton. ou au fig. ♦ Fait qui annonce l'écroulement, la ruine d'institutions, d'un pays, d'une société. La guerre russo-japonaise tirait à sa fin; les premiers craquements de la révolution se faisaient entendre (Cendrars, Moravagine,1926, p. 94): 2. La petite Hollande surveille avec terreur les mouvements de la maison allemande déséquilibrée, les incohérences anglaises, tous les craquements de l'Europe centrale.
Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 210. ♦ Effondrement, désorganisation d'institutions ou d'une faculté humaine. Avec une fascination atroce, il [E. Poe] s'appesantissait sur les actes de l'épouvante, sur les craquements de la volonté (Huysmans, À rebours,1884, p. 254). Prononc. et Orth. : [kʀakmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1553 (I. Martin, trad. Alberti, Architecture, 26 b d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 38). Dér. de craquer1*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 397. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 154, b) 730; xxes. : a) 841, b) 659. |