| CRAC, interj. Onomatopée. A.− [Évoque un bruit sec, gén. celui de corps qui craquent, se brisent, se déchirent] Crac, patatra! Un caleçon, se déchirant, Crac!!! (Verlaine, Prem. vers,1858-66, p. 33).Tous les insectes ça fait crac quand on les écrase (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 20). − Emploi subst. [En assoc. avec un second crac] Ces petits vers qui se logent dans le bois des chaises et des meubles dont j'entends le crac-crac dans ma chambre (E. de Guérin, Journal,1837, p. 122). B.− [Marquant la soudaineté d'un événement] − Le concierge lui remet une lettre (...) elle la lit (...) et crac! la voilà prise d'une attaque de nerfs (L. Halévy, Un Mariage d'amour,1881, p. 181).Pélagie et sa fille sont en train de se déshabiller. Crac, un coup de sonnette terrible! C'est une dépêche de nuit (Goncourt, Journal,1884, p. 378). Rem. 1. On rencontre ds la docum. un emploi subst. région. D'un crac. Dans un instant, rapidement, au plus vite (d'apr. Bél. 1957 et Canada 1930). Dans un crac. Même sens (cf. Canada 1930). 2. Pour crac « personne très forte dans une matière », cf. crack. Prononc. et Orth. : [kʀak]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. crack, craque, krach. Étymol. et Hist. 1. a) 1492 onomat. imitant le cri du faucon ayant des vers intestinaux (G. Tardif d'apr. Delboulle ds DG); b) 1690 « maladie des faucons » (Fur.); 2. a) 1536 interj. exprimant la promptitude, la soudaineté (Roger de Collerye,
Œuvres complètes, éd. Ch. d'Héricault, 96 ds IGLF); b) 1611 subst. « bruit de ce qui se rompt, chose qui se rompt » (Cotgr.); c) 1648-52 interj. onomatopéique (Scarron, Virgile Travesti, V, 201 a ds Richardson, p. 67). Onomatopée, sans doute beaucoup plus ancienne. Fréq. abs. littér. : 71. |