| COÛTEUX, EUSE, adj. A.− Qui est mis en vente ou est acheté à un prix élevé. Au commencement était la vanité. Combien de mets ne sont recherchés que parce qu'ils sont coûteux (Bergson, Deux sources,1932, p. 323): 1. ... ce manque de soin dans les petits détails donnait plus d'importance aux choses coûteuses qu'il portait : la montre-bracelet dont le cadran miroitait à chacun de ses gestes, le foulard de riche soie (...) les gants de fine peau...
G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 22. B.− P. ext. 1. Qui entraîne une dépense élevée. La vie est devenue coûteuse. Une foule de petites commodités sont maintenant indispensables (Taine, Philos. art,t. 1, 1865, p. 149): 2. ... le maître de logis menait un train princier, (...) appartenait à un des grands clubs, affichait les femmes les plus coûteuses, avait loge à l'opéra...
Zola, L'Argent,1891, p. 102. 2. Au fig. a) Qui nécessite la réalisation d'une chose difficile et/ou désagréable. Un tableau est une chose compliquée, obtenue par de lents, patients et coûteux sacrifices (Lhote, Peint.,1942, p. 113): 3. Je cède à votre avis, mon Émilie, et ne parlerai pas à ma mère, comme je l'avais en quelque sorte résolu; je prendrai un autre parti sûr, mais hélas! bien coûteux à mon cœur, puisqu'il m'éloignera de vous.
Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1806. b) P. ext. Qui a pour conséquence une chose désagréable, la perte de quelque chose. Une lutte coûteuse de sang (Foch, Mém.,t. 2, 1929, p. 287): 4. Notre espoir à tous est que l'Allemagne qui avance sans cesse en Russie tombera brusquement épuisée par de très coûteuses victoires. Les Russes avouent avoir perdu quatre cent mille hommes et affirment que Hitler en a perdu un million.
Green, Journal,1942, p. 239. Rem. On rencontre ds la docum. a) Le synon. région. coûtif, ive, adj. M. Ferdinand (...) rase indifféremment au pouce ou à la cuillère. Ce dernier mode, plus moderne mais peu sûr et plus coûtif, n'est pas très demandé à Maupeyrou (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1037). b) L'adj. coûtanceux, euse, région. Qui entraîne une dépense élevée. Vous m'avez augmenté chaque année, et la Saint-Jean passée vous m'avez mis à cent écus, ce qui est un prix fort coûtanceux pour vous (Sand, F. le Champi, 1850, p. 101). Prononc. et Orth. : [kutø], fém. [-ø]. Ds Ac. depuis 1740. Étymol. et Hist. 1180-90 fig. « qui coûte de la peine, du chagrin » (Marie de France, Purgatoire, 129 ds T.-L.). Dér. de coûter*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 448. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 568, b) 365; xxes. : a) 473, b) 940. DÉR. Coûteusement, adv.D'une manière coûteuse. Brèche, péniblement, coûteusement et très vaillamment opérée à Mateur par l'infanterie française et les blindés américains (Gide, Journal,1943, p. 237).− [kutøzmɑ
̃]. − 1reattest. 1833 (Balzac, Méd. camp., p. 40); de coûteux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 3. |