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COUVRIR1, verbe trans.
I.− [Avec l'idée dominante de superposition]
A.− [Le compl. désigne une chose; un compl. prép. de, plus rarement avec, indique ce qui sert à couvrir] Mettre quelque chose qui est distinct et séparé, mais plus ou moins ajusté, sur une surface ou sur un volume.
1. [De manière à les soustraire à la vue ou à les protéger]
a) [Le suj. désigne une pers.] Couvrir un lit, un mur, une paroi. Une caisse de bois fort, qu'on couvrira d'une toile cirée (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 218).Elle couvrit elle-même la vieille table d'un napperon (Balzac, E. Grandet,1834, p. 58):
1. Après ce petit concert, on couvrit la table d'un tapis de Bergame : à l'un des bouts, M. Bonnefoi commença une partie de dames avec M. Delbeuf, marchand drapier à la Barbe-bleue, tandis qu'à l'autre la maîtresse du logis faisait un cent de piquet avec le premier chantre de Saint-Eustache... Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 205.
P. ext. Couvrir son visage, ses yeux avec ses mains; se couvrir les oreilles. Il couvrait sa figure de ses mains (Mauriac, Génitrix,1923, p. 371):
2. Elle [Cécile] se couvrit le visage de ses mains, se prit à sangloter, puis s'enfuit dans la chambre de nos parents et nous entendîmes, au bruit des clefs, qu'elle s'y enfermait. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 27.
b) [Le suj. est un inanimé] S'étendre, se déployer sur une surface de manière à la recouvrir partiellement. Herbe qui couvre un terrain, mer qui couvre le sable, nappe couvrant la table. Un grand tapis d'Aubusson couvre le parquet (Billy, Introïbo,1939, p. 201):
3. ... le prince Castel-Forte le prit par la main, et tirant un rideau de crêpe qui couvrait un autre tableau, il lui montra Corinne telle qu'elle avait voulu se faire peindre cette année... Staël, Corinne,t. 3, 1807, p. 393.
c) Spécialement
HORTIC. Couvrir des semis, des plantes. Étendre sur eux une couverture de protection pour les préserver du froid. Dans ce cas [de gelée forte], on doit se tenir prêt à tout couvrir, et doubler les couvertures des châssis à l'apparition de ces signes (Gressent, Potager mod.,1863, p. 925).
PEINT. Couvrir une toile. Disposer sur sa surface le sujet, lignes et couleurs. Couvrir une toile violemment (cf. Zola, Œuvre,1886, p. 255):
4. ... j'aime que Picasso se dépeigne lui-même le mètre à la main, mesurant les objets les plus vulgaires (...). Leurs images réelles, superposées aux architectures abstraites dont le peintre couvre la toile, sont les tremplins que l'esprit quête pour rebondir dans l'inconnu. Bremond, La Poésie pure,1926, p. 133.
RELIURE. Revêtir d'une reliure, à titre de protection, les plats et le dos de feuilles brochées. Il avait fait couvrir, par un humble relieur de la ville, ses exemplaires avec des feuillets d'antiphonaires (A. France, Anneau améth.,1899, p. 182).
Vx. Couvrir le feu. Mettre de la cendre dessus pour le conserver. Après neuf heures, comme Nicole couvrait le feu (...), deux grands coups retentirent aux volets (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 76).
2. [De manière à empêcher qqc. d'être entendu] Couvrir un bruit, un son, le tumulte, la voix. En scène, Rose détaillait si finement une phrase de son duo, que des bravos couvrirent l'orchestre (Zola, Nana,1880, p. 1218).Paroles [qui] (...) couvraient ses ricanements (Montherl., Songe,1922, p. 73):
5. Quelquefois, je ne sais quelle clarté nous faisait entrevoir le sommet d'une vague et parfois aussi le bruit de nos instruments ne couvrait pas le vacarme de l'océan qui se rapprochait. Jacob, Le Cornet à dés,1923, p. 183.
Spéc., MUS. (art du chant). Couvrir une voyelle. Voiler légèrement le timbre de cette voyelle. Dans les ports de voix ascendants, on évitera avec soin d'ouvrir la voyelle; il vaut presque mieux la couvrir légèrement (Garcia, Art chant,1840, p. 13).
3. En partic. Placer quelque chose sur un contenant de manière à le soustraire à l'action du froid, des intempéries, etc.
a) [Le suj. désigne un animé] Obturer au moyen d'un couvercle l'orifice d'un volume creux; édifier un toit au-dessus d'un bâtiment et en revêtir la charpente. Couvrir une casserole, une marmite, un pot; couvrir les halles, un stade; couvrir une maison en tuiles, en ardoises. Elle retira son tablier, couvrit le panier plein, rabattit ses manches et disposa sur sa tête une mantille de dentelle noire (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 141):
6. Il y a du goût à être un homme de la montagne, un de ces hommes qui savent non pas seulement labourer, abattre les arbres, gouverner et panser les bêtes, mais tout : maçonner, boulanger, creuser les sabots, assembler une roue, couvrir un toit en chaume, tout ce qui sert à la vie. Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 170.
b) [Le suj. désigne un inanimé] Ardoises qui couvrent le toit. Nous n'irons plus à la prière Nous courber sur la simple pierre Qui couvre un rustique tombeau (Lamart., Médit.,1820, p. 219).
B.− [Le compl. d'obj. désigne une ou plusieurs pers., ou leur comportement]
1. Au sens physique
a) [L'obj. désigne le corps ou telle partie du corps; le compl. de moyen désigne ce dont on vêt ou ce qui habille le corps ou telle de ses parties] Poser ou étendre sur quelqu'un une pièce du vêtement ou de l'habillement. Couvrir son cou d'un foulard; couvrir ses mains de gants de laine; couvrir son ventre d'une flanelle; vieillard couvert de lambeaux. Un moine couvert d'un vêtement de bure (Lamart., T. Louverture,1850, II, 3, p. 1287).La vieille bonne (...) lui couvrit [à Jeanne] les épaules d'un gros manteau (Maupass., Une Vie,1883, p. 235):
7. ... et Manitou, pour pouvoir s'entretenir avec le chasseur, tout-à-coup se fit homme. « Que veux-tu faire de cette loutre, lui demanda-t-il? − De sa peau, je couvrirai mes épaules nues, et sa chair ira dans ma chaudière... » Crèvecœur, Voyage dans la Haute-Pensylvanie,t. 2, 1801, p. 8.
b) [Le suj. désigne une pers.] Voiler la nudité d'un corps. Couvrir un nouveau-né, une statue, ses épaules nues :
8. C'est Hypsuranius qui bâtit ces huttes de roseaux où logea la primitive innocence; Usoüs couvrit sa nudité de peaux de bête, et affronta la mer sur un tronc d'arbre, ... Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 1, 1803, p. 132.
c) En emploi pronom.
S'habiller chaudement. Se couvrir d'un bon drap, d'un vêtement chaud :
9. − Onze heures moins le quart : le temps de passer à l'hôtel... − Vous n'aurez pas trop chaud pour voyager. − Il faudra même que je me couvre, ce soir, dans l'auto. Mauriac, Thérèse Desqueyroux,1927, p. 282.
Dans la lang. de la conversation. Mettre un chapeau sur sa tête; le replacer sur sa tête après l'avoir soulevé en signe de politesse. Couvrez-vous donc, je vous prie (Labiche, Fourchevif,1859, 3, p. 392).Le général gardait à la main son chapeau, sans vouloir se couvrir (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 496).
d) Spéc. [En parlant d'un mâle] Couvrir une femelle, une jument. Synon. saillir :
10. Je passais tout à l'heure avec ma chienne qui portait d'au moins six semaines, même que j'en étais bien ennuyé, à cause qu'elle s'était fait couvrir par un corniaud. Aymé, La Jument verte,1933, p. 219.
2. Au fig.
a) [Le suj. est un nom de pers.] Dérober à la vue, masquer, dissimuler. Couvrir une démarche; couvrir des desseins, des propos. Couvrir une faute (cf. Gide, Faux-monn.,1925, p. 949).Azarius resta empêtré de ses mains, une minute. Puis il couvrit son désappointement par une volte-face (G. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 214):
11. ... le duc se hasarda à saisir la main de la Belcredi (...); mais, les cils entre-clos, superbe, et les yeux demi-tournés vers lui, elle faisait ce sourire de sphinx, doux et glacé en même temps, dont elle couvrait et masquait ses plus terribles résolutions. Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 278.
b) [Le suj. est un nom de chose] Servir d'écran pour masquer, dissimuler quelque chose. Mots servant à couvrir des turpitudes. La gaieté des mots couvrait mal sa préoccupation (Estaunié, Empreinte,1896, p. 211):
12. Un soyer au champagne se renversa sur une robe de faille amande, et les fraises, un bout d'orange, glissèrent dans le gravier. La musique redoubla comme pour couvrir cet incident d'un déluge sensuel. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 274.
c) Servir de protection à quelqu'un, le garantir contre quelque chose. Couvrir ses amis, le roi, ses subordonnés. Couvrir d'une protection scandaleuse Esterhazy (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 59).Nous prenions la responsabilité de ce retard, lui [Samba N'Goto] promettant de la couvrir auprès du terrible Pacha (Gide, Voy. Congo,1927, p. 737):
13. Poincaré avait su à la fois dégager sa responsabilité, garder l'allure de l'homme qui couvrira son ministre de la guerre, et lui indiquer poliment qu'il n'avait qu'à foutre proprement son camp, une merveille. Aragon, Les Beaux quartiers,1936p. 221.
d) Techn. [Avec une idée de garantie dans l'exécution et de protection contre un échec éventuel]
ADMIN. Emploi pronom. réfl. Fuir une responsabilité, la rejeter sur autrui :
14. Il existe deux sortes de fonctionnaires : l'actif et le passif, l'aventureux et le circonspect : le premier n'a qu'un but : « courcircuiter » (comme il dit) les bureaux, c'est-à-dire leur chiper les affaires; le dessein du second, c'est de se « couvrir », c'est-à-dire de s'abriter sous le parapluie des devanciers... Morand, Chroniques de l'homme maigre,1941, p. 142.
ART MILIT. Assurer la protection d'un territoire, d'une ville, d'une armée. Couvrir une ligne de défense, la nation, la retraite. Les Piémontais avaient intérêt à couvrir Turin, et les Autrichiens à couvrir Milan (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 345).Le 9ecorps couvrira l'attaque depuis Moncel jusqu'à la Moselle (Foch, Mém.,t. 1, 1929, p. 42).
BOXE. Emploi pronom. réfl. Se protéger avec ses gants; se mettre en garde :
15. Il [le « novice amateur »] jette un coup d'œil plein d'angoisse dans la direction du gong libérateur. Et sa garde? Il se couvre! Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 328.
COMM. (ventes). Couvrir une enchère. Proposer un prix d'achat supérieur à celui qui vient d'être annoncé par le commissaire-priseur :
16. Cette fois elle [Lise] avait surpris son adversaire [à la vente]. C'était un demi-paysan assis devant Filluzeau. Elle lui asséna un regard hautain, attendit calmement l'extinction du premier feu et couvrit l'enchère ... Lacretelle, Les Hauts ponts,t. 3, 1935, p. 245.
FIN. Disposer du total de la somme demandée; contrebalancer les dépenses. Couvrir ses frais, un emprunt, les intérêts. Recettes ne couvrant plus les dépenses (cf. Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 36):
17. Quelquefois ces sacrifices n'étaient même pas suffisants; et Jean-Michel devait, pour couvrir une dette pressante, vendre en secret un meuble, des livres, des souvenirs, auxquels il était attaché. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 122.
II.− [Avec une idée complémentaire d'étendue]
A.− Parsemer une surface de quelque chose, l'en revêtir avec abondance.
1. [Le suj. est un nom de pers.] Couvrir une table de fleurs, couvrir une nappe de taches, couvrir un vêtement de boue. Il couvre les murs de sa maison d'inscriptions magiques (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 271):
18. Je songe à Ghirlandajo, accablé d'enfants et de commandes, toujours dépassé par sa production, parlant de couvrir de peintures toutes les murailles de Florence. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 127.
2. [Le suj. se réfère à ce dont la surface est parsemée] Ampoules qui couvrent les mains, sueur qui couvre le front, végétation qui couvre la terre. La mer couvrait au loin cette immense contrée (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 235).Et pourtant la forêt grandit et couvre la montagne d'une fourrure noire qui distribue dans l'aube ses oiseaux (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 634).
3. Plus spéc. Revêtir une page de signes graphiques (dessins, lignes d'écriture). Couvrir les marges d'un livre. Couvrir le papier de sa maladroite et grosse écriture (cf. Bourget, Disciple,1889, p. 122).Je traçai sur l'enveloppe le nom de Gilberte Swann dont je couvrais jadis mes cahiers pour me donner l'illusion de correspondre avec elle (Proust, Sodome,1922, p. 739).
En emploi pronom.
[Le suj. est un nom de pers.] Disposer sur soi en abondance quelque chose ou des choses ayant une valeur ornementale. Se couvrir de bijoux, de bagues, de parfum. Le chef des chefs paroît couvert de pierreries (Chateaubr., Natchez,1826, p. 204).
[En parlant d'une partie du corps] Être envahi par. Se couvrir de boutons; visage qui se couvre de larmes. La figure de Suzette se couvrit des couleurs les plus vives (Fiévée, Dot Suzette,1798, p. 156).
4. Usuel. [En parlant du temps, du ciel] (S')assombrir, (se) voiler. Temps qui se couvre; nuages qui couvraient le ciel. Le ciel se couvrait, les brouillards s'élevaient des prairies, la rivière fumait, le soleil s'éteignait au milieu des vapeurs (Rolland, J.-Chr.,Adolesc., 1905, p. 295).
B.− Au fig.
1. Fixer les yeux sur quelqu'un ou quelque chose, embrasser l'étendue d'un seul tenant. Couvrir qqn d'un rapide regard, couvrir des yeux qqn. Il [M. Douloir] nous couvrait d'un regard affectueux (A. France, Bonnard,1881, p. 340).
2. Donner, dispenser en abondance à quelqu'un des preuves de l'estime, de la tendresse ou du mauvais vouloir qu'on lui porte.
a) [Le compl. de moyen au plur. désigne ces preuves elles-mêmes] Couvrir qqn de bienfaits, de bontés, de compliments; couvrir qqn d'éloges, d'injures :
19. Aussitôt, Berthe environnée d'enfants. − Bonjour, André! dit-elle en dégageant sa main que la petite Annie couvrait de baisers. Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 432.
Expr. fig. Couvrir qqn de fleurs. Lui adresser de nombreux compliments. Il devrait me couvrir de fleurs et il me jette à la porte (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 224).
b) [Le compl. de moyen au sing. désigne le sentiment de bon ou de mauvais vouloir qui se traduit par des marques ou des témoignages] Couvrir qqn de ridicule, d'un mépris narquois. Couvrir qqn d'une accusation enflammée (cf. Colette, Chatte,1933, p. 153):
20. ... il [Olivier] vivait près d'elles, partagé entre les deux, inquiet, troublé, sentant pour la mère ses ardeurs réveillées et couvrant la fille d'une obscure tendresse. Maupassant, Fort comme la mort,1889, p. 161.
Emploi pronom. [Le suj. est un nom de pers. (ou le nom d'une chose personnifiée)] Acquérir une réputation (bonne ou mauvaise); en attirer à soi les symboles, les marques. Se couvrir de boue, de crimes, de honte; se couvrir de lauriers, de ridicule. Se couvrir de gloire à Craonne (A. France, Pt Pierre,1918, p. 179).
Rem. 1. À noter le subst. masc. couvrement. Protection (supra I B 2 c). Et nos yeux chercheront pour l'âme scélérate Une autre couverture, un autre couvrement (Péguy, Ève, 1913, p. 878). 2. La docum. fournit couvrure, subst. fém., terme de reliure. Opération consistant à recouvrir le dos et les plats du livre avec de la peau ou toute autre matière (cf. Maire, Manuel biblioth., 1896, p. 318).
Prononc. et Orth. : [kuvʀi:ʀ], (je) couvre [ku:vʀ ̥]; couvert, −erte [kuvε:ʀ], fém. [-ε ʀt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 2emoitié xes. « cacher (quelque chose) en mettant quelque chose dessus » (Passion, éd. d'A. S. Avalle, 185); 1172 fig. (Ch. de Troyes, Lion, éd. M. Roques, 527 : Por ma honte covrir); 1176 par moz coverz (Id., Cligès, éd. M. Roques, 1033); 2. 1835 « rendre (quelque chose, un son) inaudible » (Ac.). B. 1. a) 2emoitié xes. « (d'une chose) être répandu en abondance sur » (Passion, loc. cit., 310); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 1084); 1657 au fig. couvrir de gloire, de honte (Pascal, Pensées, section 2, éd. L. Brunschwicg, t. 13, p. 3); b) 2emoitié xiiies. [ms.] pronom., en parlant du temps qui s'obscurcit (Souhaits Saint Martin ds Fabliaux, éd. A. Montaiglon et G. Raynaud, t. 5, p. 202); 2. 1remoitié xiies. « (d'une personne) répandre (quelque chose) en abondance sur » (Ps. Oxford, éd. F. Michel, CXLVI, 8). C. 1. Mil. xies. « (d'une chose) être disposé sur » (Alexis, éd. C. Storey, 346); ca 1570 part. passé subst. « tout ce dont on couvre la table pour un repas » (Carl., V, 12 ds Littré); 2. 1172 « (d'une personne) munir un espace, une maison, d'une couverture, d'un toit » (Ch. de Troyes, Lion, 2349); 3. 1372 [ms. K] « s'accoupler (des animaux) » (Brunet-Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, p. 1242, interpolation); 4. 1921 « parcourir (une distance) » (Pesquidoux, Chez nous, p. 122). D. 1. Ca 1165 « (d'une chose) protéger en étant placé dessus » (Rois, éd. R. Curtius, I, 17, p. 32); ca 1160 part. passé subst. masc. « bien abrité d'arbres, abri » (Enéas, éd. Salverda de Grave, 4621); 1844 part. prés. subst. fém. arg. « casquette » (Dict. complet de l'arg., 27); 1896 id. « couverture » (Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.); 2. ca 1160 « (d'une personne) protéger le corps de quelqu'un (contre les agressions extérieures) (Enéas, loc. cit., 1211); ca 1230 spéc. pronom. « se vêtir » (Eustache le moine, 153 ds T.-L.); ca 1175 au fig. « abriter quelqu'un derrière son nom, son autorité » ici pronom. (Chastellain, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, t. 1, p. 22). E. 1793 fin. (Beaumarchais, Époques, p. 117). Du lat. class. cooperire (composé de co et operire), « couvrir entièrement » au propre et au fig.