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COUVERTURE, subst. fém.
I.− Ce qui, matériellement, sert à couvrir, à recouvrir ou à envelopper quelqu'un ou quelque chose.
A.− Domaine des usages individuels
1. Pièce de tissu en laine ou en coton, de grande taille, dont on se couvre ou éventuellement s'habille pour se protéger contre les intempéries. Couverture d'étoffe, de laine, en velours; jeter une couverture sur son épaule, se vêtir d'une couverture :
1. ... des hommes, des enfants, des femmes, demi-nus ou enveloppés de l'immense couverture de laine blanche qui est leur seul vêtement, étaient accroupis autour d'un feu et se peignaient les cheveux, ... Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 280.
2. Plus spéc. Pièce de tissu, en laine ou en coton, que l'on étend sur les draps pour protéger la chaleur du lit. Border la couverture, ramener la couverture sur qqn, rejeter les couvertures, se cacher sous la couverture, soulever la couverture. Je gèle sous ma couverture (Balzac, E. Grandet,1834, p. 189).Bien serrés sous nos couvertures (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 163):
2. Cependant, couchés côte à côte sur le même oreiller, les deux enfants dormaient. Claude, qui avait huit ans, ses petites mains rejetées hors de la couverture, respirait d'une haleine lente, tandis qu'Étienne, âgé de quatre ans seulement, souriait, un bras passé au cou de son frère. Zola, L'Assommoir,1877, p. 376.
Locutions
Faire la couverture. Préparer le lit en rabattant la couverture de manière à pouvoir se glisser aisément entre les draps. Le domestique éteignait les bougies des tables de jeu, et la servante « faisait la couverture », tandis que madame roulait au compas les cheveux de son mari (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 49).
Tirer, amener la couverture à soi (au fig.). S'attribuer tout le profit ou la majorité des avantages d'une opération. J'ai tiré à moi toute la couverture. J'ai senti en égoïste, comme ceux qui ne partagent pas (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 198).
B.− BÂT. Matériau de nature variable dont on recouvre les combles des bâtiments pour les protéger contre les intempéries. Couverture de paille, de tuiles creuses, de plomb; couverture des églises romanes. Couvertures extradossées (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 28).J'ai eu un malheur à ma charretterie, dont la couverture, une nuit qu'il ventait fort, s'est envolée dans les arbres (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 8):
3. En Champagne, le temps n'est pas loin où les masures en pisé, assujetties tant bien que mal par des solives de bois, disparaissant presque sous la couverture de chaume, régnaient là où luisent aujourd'hui les maisons de briques aux toits de tuiles. Vidal de La Blanche, Principes de géogr. hum.,1921, p. 162.
P. métaph. [En parlant du ciel, du brouillard, des nuages] Ce qui recouvre le paysage, la campagne. Un vent léger tomba du ciel noir qu'il agitait comme à plis funèbres (...) et planant sur tout ce paysage de cauchemar, une lourde couverture de nuages gris (Gracq, Argol,1938, p. 146).
C.− IMPR. Habit d'un livre qui comporte les plats et un dos. Couverture d'une brochure, d'un livre. J'ai terminé mes courses du jour par mon imprimeur, toujours occupé du titre et de la couverture (Hugo, Corresp.,1825, p. 411).Couverture de cuir à chimères du Japon frappée de blasons non moins fabuleux (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 766):
4. Cette petite revue, à couverture sang-de-bœuf [les Entretiens politiques et littéraires], était, ma foi, fort bien rédigée, et je me trouvai extrêmement flatté d'y voir paraître mon Traité du Narcisse. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 543.
P. ext., usuel. Feuille de papier ou de plastique, cartonnage plus ou moins épais, qui recouvre les pages d'un cahier ou qui protège la reliure d'un livre. Couverture d'un cahier d'écolier; mettre une couverture à son livre. Je faisais des paysages comme celui-là quand j'avais douze ans, sur la couverture de mes livres de classe (Musset, Fantasio,1834, I, 2, p. 187).
D.− Autres domaines
1. AGRIC., HORTIC.
a) Tout ce qui sert à préserver les plantes de l'action du froid (paille, paillassons, fumier, feuilles, etc.). Cette couverture pourra se composer de litière, de tonture de haies ou de gazons (Du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 660).
b) Engrais soluble et rapidement assimilable répandu à la surface du sol. Consommation [de nitrate] comme engrais de couverture (Chalon, Explosifs mod.,1911, p. 15).
2. ANAT. Tissu musculaire jouant un rôle de protection. Elle [l'articulation du genou] est complétée, protégée et renforcée de tous côtés par une double couverture musculo-aponévrotique (Gérard, Anat. hum.,1912, p. 196).
3. ORNITH. Couvertures, subst. fém. plur. Plumes qui recouvrent la base des grandes pennes de l'aile ou de la queue chez les oiseaux (cf. Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 605).
II.− P. anal. ou au fig.
A.− ART MILIT. Protection (avec éventuellement dissimulation) des communications, d'une zone frontière, des troupes et des fortifications qui doivent subir le premier choc de l'ennemi; p. méton., dispositif spécialement étudié pour assurer cette protection. Dispositif de couverture, secteur de couverture; couverture aérienne, atomique; sous la couverture de l'artillerie. Remplir le rôle de couverture contre la Russie (Bainville, Hist. Fr.,1924, p. 122).
5. ... on défendait la Meuse et la Moselle, abandonnant Nancy à son sort; les effectifs en couverture étaient faibles, les secteurs attribués aux corps d'armée frontière étaient fort larges. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 102.
B.− BANQUE, FIN.
1. Somme d'argent destinée à compenser un déficit en servant de protection contre ses conséquences fâcheuses. Couverture du déficit de la S.N.C.F., couverture des dépenses publiques. Assurer la couverture des coûts sociaux calculés d'après les progrès de la science et de la technique (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 529).
2. Avance, en espèces ou en nature, donnée en vue de garantir une opération. Couverture des frais de transport, de séjour. Mon titre de député me valut le plus gracieux accueil; il n'exigea que dix mille francs de couverture, et il fut convenu que nous commencerions les opérations le jour même (Reybaud, J. Paturot,p. 402).
C.− P. ext. et au fig.
1. Garantie, caution.
a) [S'appliquant à une chose] Le travail, dit l'orateur, est la couverture de notre monnaie ( Œuvre,30 mars 1941).
b) [S'appliquant à une pers.] Sous la couverture de, servir de couverture à :
6. Ne nous écris jamais que par la correspondance du gouvernement, en adressant sous la couverture de M. Coster, Chef de Division au Ministère de la Marine − nous serons sûrs ainsi de recevoir tes lettres. Balzac, Correspondance,1841, p. 287.
2. Souvent péj. Apparence, semblant, dissimulation par opposition aux réalités qu'ils dérobent à la vue. Servir de couverture à des desseins. Les homosexuels étaient de bons pères de famille et n'avaient guère de maîtresses que par couverture (Proust, Prisonn.,1922, p. 306).L'hypocrite couverture du décorum de la décence bourgeoise (Gide, Journal,1933, p. 1177):
7. Souvent, des usines, des chantiers, des bureaux, leur assurent une « couverture » en attendant le coup de main après lequel ils disparaissent. Ces partisans dispersés mènent des actions à très petite échelle. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 252.
Rem. La docum. fournit le subst. masc. couverturier. Marchand ou artisan qui vend des couvertures. Marchand couverturier (Ac. 1835).
Prononc. : [kuvε ʀty:ʀ]. Étymol. et Hist. A. 1. Mil. xiies. « ce qui sert à couvrir, à protéger » (Psautier Cambridge, éd. F. Michel, LX, 4 [protectione alarum tuarum]); 2. ca 1160-70 « toit d'une maison » (Wace, Rou, éd. A.-J. Holden, 6585); 3. ca 1180 « pièce de tissu qu'on étend sur un lit » (A. de Paris, Alexandre, éd. in El. Monographs, branche 1, 252); 4. 1386 « id., dont on couvre un livre » (7ocpte roy. de Guill. Brunel, fo18 ds Gay). B. 1. Ca 1160-70 « feinte, dissimulation » (Wace, op. cit., 11261); 2. 1835 « garantie donnée pour assurer un paiement » (Ac.). Dér. de couvrir*; suff. -ure*. Cf. b. lat. coopertura « ce qui recouvre, voile » au fig. Fréq. abs. littér. : 2 107. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 101, b) 3 397; xxes. : a) 3 329, b) 4 199. Bbg. Archit. 1972, p. 112. − Gottsch. Redens. 1930, p. 232. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 145. − Lew. 1960, p. 90. − Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. couverturier). − Quem. Fichier (et s.v. couverturier). − Straka (G.). En relisant Menaud, maître-draveur. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 291.