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COUVENT, subst. masc.
A.−
1. Maison dans laquelle vivent en communauté, sous une même règle, des religieux ou des religieuses de confession chrétienne. Couvent d'Augustins; chapelle d'un couvent; se retirer dans un couvent. Synon. monastère.Il a une sœur supérieure dans un couvent qui fait dire des messes pour le repos de l'âme de son beau-père (Goncourt, Journal,1888, p. 818).Entrer dans un couvent (cf. Bremond, Hist. sent. relig,t. 3, 1921, p. 518).S'adapter à l'austère discipline de ce couvent (cf. Billy, Introïbo,1939, p. 222):
1. ... les communautés diffèrent tout à fait selon les temps et les pays (...). Le couvent fut longtemps en Occident la ferme, l'école, l'hôpital et la bibliothèque. A. France, Le Jardin d'Épicure,1895, p. 157.
2. Nulle fille n'entre au couvent que Dieu ne l'ait appelée par son nom. Il y a une vocation. Il faut qu'il y ait une vocation. Nulle fille n'entre au couvent, nulle âme ne se réfugie au couvent, nulle âme, nul corps aussi, hélas, que Dieu ne l'ait convoquée, par son nom, instruite, commandée, désignée, par son nom, conduite par la main, et quelquefois forcée et prise pour lui. Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,1910, p. 26.
SYNT. Couvent de Bénédictins, de Capucins, de Carmélites, de Chartreux, de Dominicains, de Franciscains; abbé, aumônier d'un couvent; archimandrite d'un couvent grec; métropolite syriaque d'un couvent; apothicaire, bibliothécaire, convers, novice, père portier, pitancier, procureur d'un couvent; cloître, dortoir, parloir d'un couvent.
P. anal. [En parlant d'une communauté monastique non chrétienne] Un couvent bouddhique.
P. métaph. :
3. ... on parlait des difficultés des Zingari, mais ceux-ci, avec les œillères qu'Eugène portait (...), ne les apercevaient pas (...). Il [Félix] avait ses lions, ses tigres (...), retiré dans le couvent féroce de sa ménagerie... Vialar, Les 4 Zingari,1959, p. 305.
P. méton. Ensemble de ceux ou de celles qui composent une communauté religieuse. C'est un couvent bien réglé. Tout le couvent s'assembla pour l'élection de l'abbesse (Ac.1798-1932) :
4. La cité travaille à se faire belle; aujourd'hui c'est tout entière pour un carnaval ou une entrée de prince, demain et toute l'année, ce sera par quartiers, corporations, confréries ou couvents... Taine, Philos. art,t. 1, 1865, p. 217.
Loc. fig. Être d'un/de son couvent. Avoir les idées nettement arrêtées d'un groupe. Ah! Messieurs les hommes à principes, comme vous êtes de votre couvent! (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 10).
2. P. ext. Pensionnat de jeunes filles dirigé par des religieuses. Les pensionnaires du couvent voisin; une fille élevée au couvent; mettre sa fille au couvent. Le couvent des Oiseaux (cf. Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 39):
5. On sentait à les voir [les petites Oriol] qu'elles n'avaient point été élevées dans cette maison, mais dans une pension élégante, dans le couvent où vont les demoiselles riches et nobles de l'Auvergne... Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 54.
B.− P. anal., arg. et fam. Établissement où l'on observe des règles sévères.
1. ,,Atelier (métall. 1870)`` (Esn. 1966).
2. Spéc., péj.
a) Maison de tolérance :
6. ... c'est dans les couvents de plaisir, sous l'œil protecteur de la police, que se fait la cueillette de presque toutes ces jeunes virginités... Bourget, Physiol. de l'amour mod.,1890, p. 67.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e.
b) Maison de redressement tenue par des religieuses. ,,Établissement − pour transportées et reléguées − dirigé par des religieuses (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane, 1921); local, tenu par des religieuses, où les transportés peuvent, une fois par mois, « faire parloir » avec des reléguées amenées de l'île des Pins (Bourrail, Nouvelle-Calédonie, 1924)`` (Esn. 1966).
P. ext. Prison. ,,Maison centrale d'hommes (...) ou de femmes : Les filles de repentance Du grand couvent de Clermont (chans. 1890)`` (Esn.1966) :
7. − T'as maigri, constata la Bataille. − Ah vieux frère, tu la crèves dans ce couvent [une prison], répondit-il [Pépé] de sa voix rauque. F. Carco, Jésus-la-Caille,1914, p. 24.
Rem. 1. On rencontre ds la docum. des formes composées dont couvent est le premier élément. Le couvent-forteresse des Templiers; les normes du couvent-lupanar (cf. B); un charmant couvent-village. 2. La docum. atteste couventicule, subst. masc., doublet de conventicule au sens de « petite assemblée, secte ». Si le christianisme fût resté entre les mains de ces bonnes gens [les saints de Jérusalem], renfermé dans un couventicule d'illuminés menant la vie commune... (Renan, Hist. des orig. du Christianisme, Les Apôtres, 1866, pp. 186-187).
Prononc. et Orth. : [kuvɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694 et 1718 : ,,convent. Quelques-uns escrivent couvent, et c'est ainsi qu'il doit être prononcé``. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. convent « compagnie » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 63, 2), graphie attestée jusqu'à Ac. 1718, sens jusqu'en 1547 (Marg. de Nav. ds Hug.); 2. 1155 cuvenz « lieu où vivent les membres d'une même confrérie religieuse » (Wace, Brut, éd. J. Arnold, 13832); 1160-74 cuvent « ensemble des personnes vivant dans ce lieu » (Wace, Rou, éd. H. Andresen, III, 485); 3. xviiies. couvent « lieu de retraite de femmes du monde tenu par des religieuses » (d'apr. Nyrop t. 4, p. 86); 1863 « pensionnat de jeunes filles tenu par des religieuses » (Littré). Empr. au lat. class. conventus « assemblée, réunion », attesté en lat. chrét. au sens de « assemblée de moines; congrégation » (Blaise), d'où le sens de « couvent, cloître » d'abord dans le nord de la France, le sud conservant monasterium (FEW t. 2, p. 1131b). La forme convent n'est peut-être qu'une graphie étymol. (FEW t. 2, p. 1131b, note 1) qui a survécu dans l'anglicisme convent*. Fréq. abs. littér. : 2 908. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 903, b) 6 334; xxes. : a) 3 449, b) 2 714. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 49, 58. − Gottsch. Redens. 1930, p. 376. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 99, 204.