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COUTURE, subst. fém.
I.− Action de coudre; résultat de cette action.
A.− Action d'assembler deux ou plusieurs pièces par une suite de points réguliers exécutés avec du fil et une aiguille.
1. [Le compl. le plus souvent implicite ou explicite désigne des pièces d'étoffe, de cuir, de fourrure, etc.] Travail, travaux de couture; faire la couture de la manche. Elle reprit l'ouvrage de couture, de rapiéçage plutôt, qui l'avait occupée (Gide, Porte étr.,1909, p. 567).
P. ext. Action de réaliser l'ensemble de ces assemblages pour un vêtement complet : la couture d'une robe.
P. méton. Ce que l'on coud. Les nez penchés sur les tricots et les coutures se lèvent (Colette, Cl. école,1900, p. 91).
2. REL. [Le compl. désigne les cahiers d'un livre] Les fils de couture des cahiers s'enroulent sur des ficelles (appelées nerfs) extérieures au dos du volume (Civilisation écr.,1939, p. 1016).
3. [Le compl. désigne les deux bords d'une plaie] Couture d'une plaie. (Attesté ds Lar. Lang. fr.).
B.− Résultat de cette action. Ensemble apparent des points par lesquels deux pièces sont cousues, assemblées. Une veste noire dont les coutures ne sont que bâties avec du fil blanc, comme pour un essayage (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 278).
P. métaph. Lien moral, intellectuel qui unit deux personnes :
1. Amédée Fleurissoire et Gaston Blafaphas s'éprirent ensemble d'Arnica; c'était fatal. Chose admirable, cette naissante passion, qu'aussitôt l'un à l'autre ils s'avouèrent, loin de les diviser, ne fit que resserrer leur couture. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 762.
[P. allus. au Nouveau Testament (Évangile selon Saint-Jean, 19) : ,,Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique; mais la tunique était sans couture, tissée d'une seule pièce de haut en bas. Ils se dirent donc entre eux : « Ne la déchirons pas, mais désignons par le sort celui qui l'aura »``] Tunique sans couture. Symbole d'unité (notamment de l'unité indestructible de l'Église). Toutes ces sentences ou paraboles, dont une exégèse transcendante réaliserait l'unité, m'apparaissent comme un poème ininterrompu, comme la robe sans couture (Bloy, Journal,1895, p. 165).C'est la robe sans couture, (...) dont le Christ était revêtu. C'est une enveloppe indéchirable, c'est un principe d'unification (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 180).
Expr. Brodé/doré/galonné, etc. sur toutes les coutures (= de toutes parts); au fig. de façon voyante. Un personnage dont l'uniforme est galonné sur toutes les coutures (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 74).Battre à plate(s) couture(s), rabattre les coutures. Aplatir les coutures avec un dé; au fig. battre vigoureusement, défaire complètement. Les collégiens ont l'habitude de tomber à grands coups de poing sur les épaules de leurs camarades qui ont un habit neuf; ils prétendent par là rabattre les coutures (Champfl., Souffr. profess. Delteil,1855, p. 228).Il a déjà été battu à plate couture dans deux conseils (Stendhal, L. Leuwen,t. 2, 1836, p. 319).Battre/examiner sur/sous toutes les coutures. Attentivement, méticuleusement, à fond. Il employait régulièrement sa première demi-heure de présence à battre la maison sur toutes les coutures (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 5etabl., p. 195).
II.− Activité habituelle des personnes accomplissant de telles actions, exerçant l'art de coudre.
A.− Profession des personnes qui confectionnent des vêtements surtout féminins. Atelier, maison de couture; apprendre la couture :
2. Élisabeth (...) supplia Gérard de la recommander à une grande maison de couture dont il connaissait la patronne. Elle serait vendeuse. Elle travaillerait! Cocteau, Les Enfants terribles,1929, p. 100.
Maisons de haute couture, ou, p. ell., haute couture. Ensemble des maisons où sont créés et présentés chaque saison des modèles de toilettes surtout féminines, destinés à être reproduits aux mesures des clientes; personnel de ces maisons; leurs productions :
3. Chacune de nos abonnées aura ainsi ses fiches, tenues à jour, depuis les bottines jusqu'au chapeau, son mannequin au complet, quoi! À chaque saison, une tournée de nos vendeuses leur permettra de fixer leur choix, et d'après des modèles encore inédits. La haute couture à la portée de toutes, voilà le but. Bernanos, Un Mauvais rêve,1948, p. 990.
[En constr. d'appos. avec valeur d'adj.] Qui semble, par son originalité, sortir d'une maison de haute couture. Notons le style très « couture » des modèles de cette maison (Le Monde,18 oct. 1951, p. 9, col. 2).Le prêt-à-porter de luxe, la diffusion couture sont en train de prendre la succession des modèles de grande diffusion (L'Express,4 déc. 1967ds Gilb.).
B.− P. méton.
1. Vieilli. Atelier où l'on coud. (Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Guérin 1892).
2. Apprentissage de l'art de coudre. Cours de couture. C'est le jour de leçon de couture, on tire l'aiguille paresseusement (Colette, Cl. école,1900, p. 31).
III.− P. anal.
A.− Trace(s) de blessure ou de maladie
1. Cicatrice saillante, allongée. Synon. balafre :
4. ... son crâne horriblement mutilé par une cicatrice transversale qui prenait à l'occiput et venait mourir à l'œil droit, en formant partout une grosse couture saillante. Balzac, Le Colonel Chabert,1832, p. 32.
2. Marques laissées par la petite vérole. Ses traits, quoique sillonnés de marques de petite vérole. Le rebord de chaque couture, coupé net, était comme spirituel (Balzac, Splend. et mis.,1848, p. 536).
B.− Spécialement
1. ARCHIT. Assemblage de deux feuilles de métal qui s'imbriquent par un pli fait au rebord de chacune d'elles.
2. MAR. Intervalle entre deux bordages rempli d'étoupe et de brai; p. méton. étoupe joignant les bordages. Ses bordages disjoints, ses coutures crevées, devaient livrer passage aux flots (Verne, Enf. capit. Grant,t. 2, 1868, p. 56).
3. MÉCAN. Ligne de réunion de deux tôles par des rivets. L'étanchéité des soutes (...) exige un double rivetage des coutures (Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 108).
4. TECHNOLOGIE
a) Marque des joints du moule sur un objet coulé en plâtre, bronze, fonte, etc. Les rouleaux doivent être fondus en pâte ferme, dans des moules sans couture et exempts de trous (Schott, Morin, Presses à platine,1910, p. 46).
b) Fil de fer tortillé servant de lien entre les pièces du treillage. La couture est la fixation des grillages mécaniques sur un encadrement en fer (Robinot, Vérif., métré et pratique trav. bât.,t. 3, 1928, p. 121).
Rem. Certains dict. (Mét. 1955, Rob. Suppl. 1970) enregistrent le néol. coutureuse, subst. fém., technol. Ouvrière qui assemble par des coutures les pièces de certains objets. Coutureuse de bandes en lingerie, coutureuse en parapluies.
Prononc. et Orth. : [kuty:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Noter qu'il n'y a pas d'accent circonflexe pour marquer la disparition de l's de *consutura. Dupré 1972, p. 555, souligne qu'il ne faut pas écrire à plat de couture mais à plate couture comme l'écrivent les dict. dont Ac. 1798-1932. Rob. admet également à plates coutures. Étymol. et Hist. A. Fin xes. custurae « suite de points par lesquels on assemble deux étoffes » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 268); fin xves. loc. à plate cousture [en rabattant les coutures] fig. « battre complètement une armée, quelqu'un » (Comm., I, 3 ds Littré); 1. p. anal. ca 1155 mar. « jointure de deux bordages d'un navire qu'on remplit d'étoupe goudronnée » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2487); 2. av. 1243 « cicatrice » (Ph. Mousket, Chron., 24676 ds T.-L.); 3. 1676 « pli fait sur le bord de 2 tables de métal, par lequel on les assemble » ici terme de couvreur (Félibien Dict., p. 149); 4. 1845 (Besch. : Couture. Marque des joints du moule sur une figure coulée en plâtre). B. 1150-60 costure « action de coudre » (Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 3972); 1690 « art de coudre » apprendre la couture (Fur.). D'un lat. pop. *co(n)sutura formé sur le supin consutum de consuere (coudre*); cf. lat. impérial sutura formé sur le simple suere « coudre ». Fréq. abs. littér. : 364. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 209, b) 714; xxes. : a) 593, b) 629. Bbg. Gall. 1955, p. 51. − Gottsch. Redens. 1930, p. 252. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 213. − Rog. 1965, p. 94.