| COURTISANERIE, subst. fém. A.− Gén. péj. [Avec une idée d'artifices et de mondanités, p. réf. aux mœurs de la cour] Caractère du courtisan; basse adulation et complaisance servile par lesquelles le courtisan cherche à plaire à un roi, à un prince. L'autre [le chevalier de Valois], doux et poli, élégant, soigné, atteignant à son but par les lents mais infaillibles moyens de la diplomatie, fidèle au goût, était une image de l'ancienne courtisanerie (Balzac, Vieille fille,1837, p. 279).Nous avons sué sang et eau pour amuser Sa Majesté (...) ma courtisanerie est allée jusqu'à lui faire de petits vers en manière de compliment (Mérimée, Lettres M. Panizzi,t. 1, 1870, p. 13). − P. ext. Attitude servile par laquelle on cherche à flatter un personnage important et à plaire. C'est ce système [hiérarchique] qui (...) engendre la courtisanerie, la servilité, la dissimulation, l'oppression et l'intrigue (Proudhon, Créat. ordre,1843, p. 540). B.− P. méton., gén. au plur. Ce qui dénote un esprit courtisan (gestes, paroles, etc.) : Toutes les courtisaneries du premier empereur sont pour l'opinion, toutes ses peurs aussi. Les salons le font trembler, il les hait. L'encre est le sang de l'opinion publique, il la hait; et cependant que d'actes, que de paroles, que de faussetés pour la séduire et lui plaire!
E. et J. de Goncourt, Journal,1859, p. 622. Prononc. et Orth. : [kuʀtizanʀi]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1560 péj. courtisannerie « conduite de courtisan » (B. Aneau, Alector. fol. 35 vo-36 rods La Curne). Dér. de courtisan*; suff. -erie*. A supplanté courtisanie « id. », attesté de 1538 (trad. par J. Colin du Courtisan de B. de Castiglione ds Quem.) à 1611 (Cotgr.) et empr. à l'ital. cortigiania : B. Aneau était un humaniste hostile aux italianismes (v. Dict. Lettres XVIes.). Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Sar. 1920, p. 7. |