| COURTINE1, subst. fém. A.− Rideau servant à dissimuler et à décorer un lit. Les courtine d'un berceau; un grand lit à courtines. Je m'endormais protégé contre le vent de la nuit sous mes courtines de velours (Nodier, Trilby,1822, p. 180): Un obsédant dessin où des courtines d'un poids funèbre, à glands somptueux, abritent, étouffent le fiévreux songe d'une toute petite figure endormie.
Colette, Paysages et portraits,1954, p. 149. SYNT. Courtine brochée; haute courtine; courtine de cotonnade, de cuir, de dentelle, de soie, de velours; épaisseur des courtines; derrière la courtine; au fond des courtines; dans les courtines; entr'ouvrir, soulever la courtine; s'enfermer dans ses courtines; sortir de ses courtines. B.− P. ext. Tenture permettant de masquer un élément ou une partie d'un espace intérieur (porte, autel, etc.). Les courtines d'un oratoire. Au bout d'un corridor une courtine rouge à demi relevée se referme sur lui (Gautier, Albertus,1833, p. 166).Les maisons étaient tendues de courtines et de tapisseries précieuses (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 29). − P. métaph. Les longs rameaux de la vigne s'étaient entrelacés au devant de l'entrée; partout ils formaient des courtines de feuillage devant les fenêtres (Sand, Lettres voyag.,1837, p. 202). Rem. Le mot est donné comme vx par la plupart des dict. dep. la seconde moitié du xixes.; néanmoins, il est abondamment représenté ds la docum. des textes littéraires. Prononc. et Orth. : [kuʀtin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xes. « rideau, tenture » ici voile du Temple de Jerusalem (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 327). Du b. lat. cōrtīna « rideau » dér. de cohors, cōrte (v. cour) d'apr. le gr. α
υ
̓
λ
α
ι
́
α « tapis, tenture » dér. de α
υ
̓
λ
η
́ « cour devant la maison » (FEW t. 2, p. 1327 b). |