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COURONNE, subst. fém.
A.− Objet circulaire, formé de diverses matières, et qui se porte sur la tête pour marquer certaines valeurs.
1. Cercle de fleurs, de feuillages entrelacés qui se porte sur la tête en hommage aux dieux, en signe de joie ou comme simple parure. Ceint, coiffé d'une couronne; couronne de branchages, de feuillages, d'immortelles; poser, tresser une/des couronne(s). Chloé se lavant le visage se couronnait de branches de pin (...) Il lui ôtait la couronne de pin et se la mettait sur la tête (Chénier, Bucoliques,1794, p. 220).Tu te rappelles l'antique usage de la Saint-Jean; toutes les femmes avaient une couronne de feuilles sur la tête (Krüdener, Valérie,1803, p. 58):
1. Chaque convive avait une couronne sur la tête; c'était en effet un antique usage de se couronner de feuilles ou de fleurs chaque fois qu'on accomplissait un acte solennel de la religion. « Plus on est paré de fleurs, disait-on, et plus on est sûr de plaire aux dieux; ... » Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 196.
Spécialement
a) MYTHOL. Cercle de fleurs, de feuillages, etc. ornant la tête des dieux. « ... la couronne de pampre et de fruits qui entretient aux tempes de Bacchus une jeunesse inaltérable » (M. de Guérin, Poèmes,1839, p. 21).
b) THÉOL. Ornement circulaire formé d'étoiles (ceignant la tête de la Vierge) ou de rayons (ceignant la tête des Saints). (Quasi-)synon. auréole.Il disait douze Ave, pour rappeler la couronne de douze étoiles, ceignant le front de Marie (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1290).
Au fig. Récompense céleste.
Salut éternel que Dieu réserve comme récompense à ses élus. Couronne céleste. Votre fille sera votre plus céleste et pure poésie, et votre couronne de gloire devant Dieu (E. de Guérin, Lettres,1840, p. 376):
2. ... ces larmes de joie surnaturelle qu'elle laissait tomber dans le calice de sa vie, étaient recueillis goutte à goutte par son céleste époux, et devenaient les perles de la couronne éternelle qui lui était réservée dans les cieux. Montalembert, Histoire de Ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. 264.
Couronne de/du martyre. Gloire, récompense céleste que les martyrs acquièrent en mourant pour la foi. L'auteur de Zaïre (...) a craint qu'on ne se laissât toucher par le tableau des souffrances des Chrétiens; il a voulu leur arracher cette couronne de martyre qui les rendoit intéressans aux cœurs tendres (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 369).
2. Cercle de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, qui se porte sur la tête en signe de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité ou de mérite.
a) HIST. Voilà (...) un hommage (...) rendu à l'héroïsme. En disant ces paroles, il posa sur ma tête la couronne de laurier (Genlis, Chev. Cygne,t. 2, 1795, p. 229).
SYNT. Couronne civique. Couronne de chêne vert offerte à celui qui, dans un combat, avait sauvé la vie d'un citoyen. Quand par le salut de quelque frère il a droit à la couronne civique (...) qu'il s'asseoie alors parmi les conquérants, et qu'il attende avec confiance le prix de sa valeur (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 330). Couronne murale. Cercle d'or surmonté de créneaux accordé à celui qui, dans un assaut, avait escaladé le premier la muraille d'une ville. Couronne navale (ou rostrale). Cercle d'or surmonté de poupes de navires qu'on offrait en récompense au capitaine ou au soldat qui était monté le premier sur un vaisseau ennemi. Couronne obsidionale. Couronne d'herbes accordée au général qui avait sauvé une armée, délivré un camp ou une ville assiégée. Couronne triomphale. Couronne de branches de laurier (ensuite d'or massif), accordée au général qui avait obtenu « le grand triomphe » en remportant une victoire éclatante ou en faisant la conquête d'une province. Couronne vallaire. Couronne d'or surmontée de pieux offerte par le général au guerrier qui, le premier, était monté à l'assaut d'un camp ennemi.
b) Couronne décernée au mérite littéraire, artistique, intellectuel, moral, etc., dans les concours académiques, les écoles, etc. Couronne académique, littéraire, nuptiale. Élisa de Vorges, (...) revint chargée de couronnes et de prix (...) suivant l'usage, à chaque nomination, les jeunes filles se font couronner et embrasser par leurs parents (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 112).
Couronne de rosière. Couronne de fleurs offerte officiellement à la jeune fille la plus « sage » du village. C'est une vieille couronne de roses qui s'est fanée dans cet oratoire (...). Je lui demandai si par hasard ce n'était pas sa couronne de rosière qu'elle venait de briser ainsi (Musset, Confess. enf. s.,1836, p. 266).
Au fig. Prix, récompense décerné(e) au mérite. Gagner, obtenir une couronne. Une enfant doit être la récompense et la « couronne » d'une mère (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 31):
3. Oui, celle qui ne vous a jamais vu, qui n'a fait que vous lire, qui, sur un mot sorti un jour de votre âme, se met à croire en vous (...) celle-là (...) donne au poëte, fût-il de l'âme la plus altière et un mépriseur d'hommes comme Byron, le plus flatteur des diplômes et des certificats de poésie, la plus chère conscience de lui-même et sa plus belle couronne. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 9, 1863-69, p. 401.
3. Cercle de métal précieux, richement orné, qui se porte sur la tête comme insigne de la puissance royale, impériale, et p. ext., de noblesse ou de diverses dignités. Couronne fermée, ouverte. Elle avait quitté son diadème; elle ne vouloit pas ceindre son front d'une couronne de diamants, dans ces lieux où le Rédempteur avoit porté une couronne d'épines (Chateaubr., Martyrs,t. 3, 1810, p. 46).Il donna à la duchesse une magnifique couronne ornée de rubis, de saphirs, d'émeraudes et de perles (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1824, p. 302):
4. Il n'y avait pas une tête (...) qui ne saluât ce front [de Napoléon] sur lequel la main de Dieu, presque visible, avait posé deux couronnes, l'une qui est faite d'or et qu'on appelle la royauté, l'autre qui est faite de lumière et qu'on appelle le génie. Hugo, Actes et paroles,1, 1875, p. 57.
BLAS. Figure héraldique représentant une couronne pour marquer un rang social. Lord Mervill (...) porte une couronne comtale sur sa voiture (Dumas père, Kean,1836, III, 14, p. 159).Cette moitié de serviette portait une moitié de couronne de baron et la lettre H. − (...) tout mon linge était marqué ainsi (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 118).
Spéc., RELIG.
Triple couronne. Tiare du pape; ,,bonnet entouré de trois couronnes d'or et surmonté d'un globe portant une croix`` (DG). Quels beaux tableaux à tracer depuis le pasteur du hameau, jusqu'au pontife qui ceint la triple couronne pastorale (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 348).
Couronne d'épines. [P. allus. à St Matthieu 27-29 : (...) ayant tressé une couronne avec des épines, ils la posèrent sur sa tête, avec un roseau dans la main droite. Et, tombant à genoux devant lui, ils le bafouèrent en disant : « Salut, roi des Juifs! »] Couronne formée d'épines, mise par dérision sur la tête de Jésus-Christ :
5. ... dans ses pleurs, il baigne, il noie, il plonge La couronne d'épine et la lance et l'éponge, Baise le corps du Christ, le soulève, et lui dit : « Reparais, roi des Juifs, ainsi qu'il est prédit; ... » Vigny, Poèmes antiques et modernes,Paris, 1837, p. 235.
Au fig. Douleur, tourment, affliction. L'homme est sur la croix de son corps. Sa tête accablée est percée par les épines profondes de sa couronne de pensées (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 109):
6. Il me semblait que j'étais moins indigne de vivre auprès d'elle, que je la comprendrais mieux, maintenant que toute une vie étrangère et dégradante avait fait place à la remontée des souvenirs déchirants qui ceignaient et ennoblissaient mon âme, comme la sienne, de leur couronne d'épines. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 768.
P. méton.
a) Pouvoir royal, impérial. Obtenir, perdre, usurper la couronne; donner la couronne à; aspirer, prétendre à la couronne. (Quasi-)synon. royauté, souveraineté :
7. Qu'est-ce au contraire que le pouvoir exécutif? Un monarque revêtu d'une énorme puissance, qui dispose des armées, des tribunaux, de toute la force publique d'une grande nation, armé de tous les moyens d'oppression et de séduction : combien de facilités pour satisfaire l'ambition si naturelle aux princes, sur-tout lorsque l'hérédité de la couronne leur permet de suivre constamment le projet éternel d'étendre un pouvoir qu'ils regardent comme le patrimoine de leurs familles; ... Robespierre, Discours,Contre le Veto royal, t. 6, 1789, p. 90.
Loc. (C'est) un des plus beaux fleurons de sa couronne. (C'est) une des plus belles prérogatives, provinces (que possède un souverain).
Au fig. Ce qu'une personne peut avoir de plus précieux, de plus avantageux. (Attesté ds Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, DG, Nouv. Lar. ill., Rob., Quillet 1965).
b) Souverain, monarque, tête couronnée. (Quasi-) anton. particulier, sujet :
8. ... n'est-il pas curieux que l'on fasse tenir au roi, dans un discours, mon propre langage, sur l'Accord des libertés publiques et de la royauté et qu'on m'en ait tant voulu pour avoir tenu ce langage? et les hommes qui font parler ainsi la couronne étaient les plus chauds partisans de la censure! Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 484.
SYNT. Charges, domaine, droits, officiers de la couronne. Discours de la couronne. Discours du souverain à l'ouverture d'une session législative. L'amendement qui doit poser la question de cabinet n'est pas arrêté et ne peut l'être avant qu'on ne connaisse le discours de la couronne et même le projet d'adresse (Tocqueville, Corresp. [avec Henry Reeve], 1844, p. 82).
Loc. Traiter de couronne à couronne. Traiter entre souverains.
c) État gouverné par un roi, un empereur. La couronne de France...
9. M. Barrington reproche avec raison aux Espagnols, de n'avoir pu se déterminer à conserver à ce port le nom du brave hérétique, qui le premier a découvert les côtes du Nord-ouest de l'Amérique, dont il avait pris possession pour la couronne d'Angleterre, ... Voyage de La Pérouse,t. 1, 1797, p. 141.
d) Objet marqué d'une couronne.
Vx. Monnaie frappée d'une couronne. « ... il nous coûtait plus d'une couronne » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 766).
Monnaie d'argent anglaise ou de divers pays étrangers. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Ac. 1878, DG, Guérin 1892, Ac. 1932, Rob., Quillet 1965).
PAPET. Papier marqué d'une couronne et servant essentiellement à la correspondance administrative.
Emploi adj. Format, papier couronne (46 cm X 36 cm).
Rem. Attesté ds Ac. 1835-1932, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965.
B.− P. anal. Ce qui rappelle une couronne.
1. [P. anal. de forme; p. réf. à la forme circulaire de la couronne] Objet circulaire ou ensemble d'animés ou d'inanimés disposés en couronne, en cercle.
a) Littéraire
[À propos d'inanimés concr.] Ce qui a la forme d'une couronne, ce qui est circulaire comme une couronne. Couronne parisienne. Unité administrative comprenant Paris, sa proche banlieue et quelques départements limitrophes (cf. La Nouvelle géographie, La Capitale, p. 414, 424) :
10. Saint-Malo, bâti sur la mer et clos de remparts, semble, lorsqu'on arrive, une couronne de pierres posée sur les flots dont les mâchicoulis sont les fleurons. Flaubert, Par les champs et par les grèves,Touraine et Bretagne, 1848, p. 370.
[À propos d'animés] Groupe d'animés disposé en cercle :
11. Le gros Fresnel, Georges de Maltry, le baron de Gravil et le comte de Marantin entouraient Mmede Burne, qui, debout, offrait du thé. Elle semblait enfermée dans une couronne d'adorateurs. Maupassant, Notre cœur,1890, p. 398.
Loc. [À propos d'animés ou d'inanimés] En couronne. Les dames qui avaient toujours suivi le Roi se sont placées en couronne autour de la table (Delécluze, Journal,1825, p. 110).Une vingtaine de bouteilles vides, qu'il attacha en couronne autour du cercle (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Soirée, 1883, p. 1273).
b) Spécialement
AGRIC. Greffe en couronne. Greffe qui consiste, après avoir fait une coupe, à disposer plusieurs greffons circulairement entre le bois et l'écorce de la branche. Le châtaignier (...) On le greffe en couronne, à six pieds, à neuf ans; Que ne préfère-t-on l'opérer en fendant? Cédant à cet endroit du tronc qu'elle partage La couronne est parfois sujette de l'orage (Jammes, Géorgiques,1912, p. 50).
ANAT. Couronne radiante. ,,Épanouissement des fibres médullaires des pédoncules, dans les lobes des hémisphères du cerveau`` (Lar. 19e-Lar. 20e); attesté aussi ds Littré, DG, Guérin 1892, Rob..
ART VÉTÉR. Marque sans poil qui reste au genou du cheval après certaines chutes. (Attesté ds Besch. 1845, Guérin 1892, Quillet 1965).
ASTRON. Couronne australe. Constellation de l'hémisphère austral disposée en cercle. Couronne boréale ou couronne d'Ariane. Constellation de l'hémisphère boréal disposée en cercle. Cherchant parmi les astres la couronne d'Ariane (Mmede Krüdener, Valérie,1803, préf., p. 131).Couronne solaire. Atmosphère lumineuse qui entoure le soleil et que l'on peut observer à l'aide d'un coronographe* ou pendant les éclipses totales (cf. coronal ex. 2).
BOTANIQUE
Ensemble d'appendices, de productions ligulaires, dérivé de la corolle ou du périanthe et disposé en forme de couronne. (Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965).
Couronne impériale. Plante (genre Fritillaires, famille des Liliacées) portant à son sommet cinq à six grandes fleurs suspendues sous un bouquet de feuilles, et disposées en couronne. Couronne royale. Mélilot. Couronne de terre. Lierre terrestre.
COMMERCE
Pain (en) couronne, ou p. ell. couronne. Pain rond dont le centre est évidé. Le boulanger enfilait ses couronnes dans son bras gauche (Giraudoux, Simon,1926, p. 211).
P. compar. La plage était dorée et courbe comme la croûte du pain couronne (Morand, Chron. homme maigre,1941, p. 151).
Gâteau en forme de couronne. Des couronnes au beurre (Pourrat, Gaspard,1922, p. 149).
FUNÉRAILLES. Couronne (funéraire, mortuaire). Ornement en forme de couronne, fait de fleurs naturelles, artificielles ou de céramique, etc., que l'on pose sur les tombes en hommage aux morts. La couronne que j'ai mise sur sa fosse, le lendemain de son enterrement, est bien flétrie (Michelet, Journal,1821, p. 151).Prière de n'envoyer ni couronnes ni fleurs (Renard, Journal,1906, p. 1066).
Rem. On rencontre ds Quillet 1965 couronnière, subst. fém. Ouvrière qui confectionne les couronnes mortuaires.
GÉOM. Couronne circulaire. Espace compris entre deux cercles concentriques. (Attesté ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965).
LITURG. Chapelet de forme circulaire. Couronne de Notre-Dame des sept douleurs; couronne de la Vierge; couronne d'oraisons. De grandes grâces sont attachées à cette couronne d'oraisons. La très Sainte Vierge a elle-même révélé ce moyen de prier aux saints (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 95).
MAR. Couronne de cabestan. Cercle en fer, creux à l'intérieur, que l'on fixe à un cabestan ou à un treuil pour virer les câbles.
MÉTÉOROLOGIE
Foyer d'une aurore boréale vers lequel s'élancent les gerbes de feu. (Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, DG).
Vieilli. Anneau coloré que l'on aperçoit quelquefois autour du soleil et de la lune, dont les couleurs, inverses à celles du spectre, sont dues à la diffraction de la lumière passant à travers un nuage peu épais et composé de gouttelettes très petites. (Attesté ds Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Littré, DG, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e, Quillet 1965).
Région. (Lorraine). Couronne de St Bernard. Arc-en-ciel. (Attesté ds Lar. 19e-20e).
Rem. D'apr. Chass. 1970, s'emploie ,,en Côte-d'Or, dans le pays Messin et les Vosges``.
2. [P. anal. de position; p. réf. à la position de la couronne du sommet de la tête] Objet qui surplombe, domine.
a) Littér. Couronne de nuages. Tiens, la ville (...) posée comme une longue couronne blanche sur une petite montagne (Larbaud, Amants,1923, p. 243).
En partic. [À propos des arbres] Partie qui surmonte le tronc, cime, feuillage. Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne (Lamart., Harm.,1830, p. 392).
b) Spécialement
ARCHIT. Ornement (corniche, entablement, statue) qui surplombe, domine un édifice ou l'une de ses parties. Plafond à couronnes (Michelet, Journal,1835, p. 215).Couronne de corniche. Partie supérieure d'une corniche. (Quasi-)synon. larmier.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892, Rob.
ORNITH. Touffe de plumes redressées surmontant la tête de certains oiseaux, tel que la huppe, la grue. (Attesté ds Besch. 1845).
3. [P. anal. de forme et de position]
a) [P. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Objet circulaire, objets disposés en cercle qui surmontent, dominent.
Littér. [Avec une nuance d'ornement, de parure]
Chose qui encercle en dominant la tête. Une couronne de tresses sur la tête (Barb. d'Aurev., 1erMemor.,1838, p. 140).Elle secoua vivement sur sa tête sa couronne de bigoudis (A. France, Orme,1897, p. 65).Couronne de cheveux, absol. couronne. Sa femme ne se retourna qu'une fois, secoua sa couronne d'or pâle et disparut (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 300).
Rem. On rencontre ds la docum. le mot composé casquette-couronne, subst. fém. Une superbe casquette-couronne (Claudel, Protée, 1927, I, 4, p. 367).
Chose qui encercle en dominant quelque chose. Nous vîmes, pour la dernière fois, la couronne d'oliviers qui domine la montagne (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 43).
En partic. Corolle des fleurs. La fleur (...) a souvent une corolle, ou petite couronne, formée de feuilles, appelées pétales (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 57).
Spécialement
ANAT. Couronne du gland. Repli en forme de bourrelet arrondi et circulaire entourant la base du gland du membre viril.
ANAT. DENTAIRE. Couronne d'une dent. Partie supérieure de la dent, sortant de la gencive et surplombant la racine à la manière d'une couronne. Une dent simple quelconque, se divise par rapport à sa forme en deux parties; la couronne qui est hors de la gencive, la racine qui s'enfonce dans l'alvéole (Cuvier, Anat. comp.,t. 3, 1805, p. 104).
En partic. Capsule artificielle destinée à protéger une dent ou à consolider un bridge. La couronne creuse (...) est une enveloppe sertie au collet de la dent (...) et qui reconstitue la dent dans sa fonction (P.-L. Rousseau, Dents,p. 121 ds Rob. Suppl. 1970).(Attesté aussi ds Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Rob., Quillet 1965, Dub.).
CHORÉGR. Position des bras légèrement arrondis au-dessus de la tête. Ses triples tours en l'air [de Lifar] avec les bras en couronne furent de toute beauté (Levinson, Visages danse,1933, p. 144).(Quasi-)synon. cinquième levée. (Attesté aussi ds Lar. encyclop.).
GÉOL. Cratère de volcan dont le sommet présente une sorte de rempart circulaire. Attesté ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e, Guérin 1892, Quillet 1965.
JOAILL. ,,Dans les diamants en rose, la partie supérieure, reposant sur les facettes triangulaires de la base`` (DG); attesté aussi ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, Quillet 1965.
MÉD. Couronne de Vénus. Groupe de pustules (d'origine vénérienne) disposées circulairement sur le front et les tempes. Attesté ds Ac. 1835, 1878, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, Quillet 1965.
MÉD. VÉTÉR. Partie du pied du cheval qui borde supérieurement le sabot à l'endroit où le poil vient le couvrir, et qui comporte un seul os. Os de la couronne ou second phalangien :
12. Dans le cheval et les autres solipèdes, il n'y a, pour tout vestige des doigts latéraux, que deux stilets placés aux deux côtés de l'os du canon. Les trois phalanges du doigt unique qui existe portent le nom de paturon, de couronne, et d'os du petit pied. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 314.
MOBILIER. Cercle qui surmonte le lit et auquel se fixent des rideaux :
13. Et sous ce berceau de dentelles, sous ces rideaux qui ne laissaient voir du plafond, par le vide étroit de la couronne, qu'un trou bleuâtre, (...), on se serait cru au fond d'un drageoir, dans quelque précieuse boîte à bijoux, grandie, non plus faite pour l'éclat d'un diamant, mais pour la nudité d'une femme. Zola, La Curée,1872, p. 479.
Lit à couronne. Un lit à couronne et à rideaux disposés comme les arrangent les tapissiers de province pour une riche mariée (Balzac, Rabouill.,1842, p. 418).
MUS. Trait en forme de demi-cercle renversé que l'on met au-dessus du point d'orgue ou du point d'arrêt (ou de repos). (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892, Rob.).
ORNITH. Duvet qui recouvre circulairement le bec d'un oiseau de proie (faucon) à l'endroit où il se joint à la tête. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG).
RELIG. Couronne (cléricale). Tonsure des gens d'Église qui consiste soit en un petit rond de cheveux que l'on rase au sommet de la tête, soit en un cercle de cheveux laissé par la tonsure autour de la tête. Sa couronne a blanchi, mais c'est lui!... C'est le moine (Lamart., Louverture,1850, II, 4, p. 1288).
SYNT. Couronne de diacre, d'évêque, de prêtre, de religieux; se faire faire la couronne.
TECHNOLOGIE
,,Ornement de faïence au haut d'une colonne de poêle`` (Lar. 19e). Attesté aussi ds Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., Quillet 1965.
Couronne (d'une lampe). ,,Cercle de métal portant le verre`` (DG); ( attesté aussi ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Guérin 1892).Couronne de lumière. Lampe-couronne, suspension-couronne. Suspension circulaire servant à porter des lampes. Cette lampe-couronne, si magnifique qu'elle soit, ne rachète pas le sacrilège (Hugo, Rhin,1842, p. 72).Je visitai la salle à manger, caractérisée par une suspension-couronne (Colette, Chambre d'hôtel,1940, p. 19).
b) [P. réf. à la forme circulaire, à la position au sommet de la tête et aux dentelures de la couronne royale] Le pont des Arts s'estompait dans la brume avec sa couronne de becs de gaz (Huysmans, Marthe,1876, p. 72).
Spécialement
ART MILIT. Couronne ou ouvrage à couronne. Ouvrage de fortification, de forme semi-circulaire, s'avançant dans la campagne, et employé surtout pour la défense d'une crête ou ligne de hauteur. ,,La couronne ou ouvrage à couronne est un ouvrage de fortification analogue à l'ouvrage à cornes mais où les deux demi-bastions, au lieu d'être réunis par une simple courtine ont, entre eux, un bastion complet`` (Nouv. Lar. ill.).
BOT. Touffe de feuilles qui surmontent le fruit de l'ananas. Un délicieux ananas qui a perdu sa couronne et dont le cœur exposé aux pluies, se fond et s'écoule en eau (Chateaubr., Natchez,1826, p. 394).
CHIR. Couronne de trépan. Petit cylindre d'acier conique, à l'extrémité dentelée, qui se trouve au bout du trépan et qui sert à découper les os, notamment du crâne. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892).
VÉN. Bois des cerfs lorsque ceux-ci sont disposés en cercle.
Rem. 1. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965. 2. Appelé aussi couronnure. Attesté ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-Lar. encyclop., Guérin 1892, Quillet 1965.
P. plaisant. Lisant dans un journal la mort de plusieurs rois, elle ôta ses lunettes et dit en se mouchant : « Il y a une épizootie sur les bêtes à couronne » (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 190).
C.− P. métaph. [À propos d'inanimés abstr.]
1. [P. réf. à la forme circulaire de la couronne] Ce qui est disposé en cercle, ce qui forme un cercle (autour de quelque chose). Bardot perçoit un souffle entouré d'une couronne de râles sous-crépitants et localisés (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 1009).
P. ext., poét. Ce qui se succède et se renouvelle sans interruption. La couronne des ans. (Attesté ds Lar. 19e-20e, Rob.).
2. [P. réf. à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête]
a) Ce qui ceint la tête.
[À propos de sensations physiques qui ont leur siège dans la tête] Le vertige ceignait sa tête d'une couronne souple, et pourtant, resserrée peu à peu, inflexible (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 172).
Couronne de fer. Migraine. Je vais me coucher. Pour changer, j'ai la couronne de fer (H. Bazin, Vipère,1948, p. 118).
[À propos de sentiments qui se lisent sur le visage] Si tu secoues de ta tête cette noire couronne de soucis (Quinet, Ahasvérus,1833, 2ejournée, p. 150).
b) Ce qui ceint le sommet de quelque chose. Nos institutions militaires et civiles surmontées d'une couronne de fautes dont quelques-unes sont des crimes (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 100).
3. [P. réf. à l'aspect ornemental de la couronne, avec ou sans réf. à sa forme circulaire et à sa position au sommet de la tête] Ce qui orne, pare. Tu jetas pêle-mêle dans l'abîme toutes les pierres précieuses de la couronne que Dieu t'avait mise au front, la force, la beauté, le génie (Sand, Lettres voyag.,1837, p. 12):
14. La jeunesse et la beauté sont des couronnes qu'on ne perd point avec insouciance (...) − même quand elles vous glissent du front noblement, au pur souffle des années. O. Feuillet, Scènes et comédies,1854, p. 62.
Loc. Être en couronne, faire couronne avec. Être en bons termes, en parfaite harmonie. Vénus! Laisse un peu les amants, Dont l'âme est en couronne (Rimbaud, Dern. vers,1872, p. 155).Une troisième fois le curé fit signe que non, et il ajouta (...) je ne ferai pas couronne avec un franc-maçon (Billy, Introïbo,1939, p. 109).
Rem. Ces expr. rappellent aussi le sens A 1 et le mode de fabrication des premières couronnes.
4. [P. réf. à la forme circulaire de la couronne, à sa position au sommet de la tête et à sa perfection] Ce qui termine, conclut en améliorant, en parachevant. Comme l'histoire de l'humanité est la couronne de l'histoire de la nature, de même l'histoire de la philosophie est la couronne de l'histoire de l'humanité (Cousin, Hist. philos. mod., t. 1, 1847, p. 63).
Prononc. et Orth. : [kuʀ ɔn]. Enq. : /kuʀon/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1remoitié xes. corona « symbole de pouvoir », ici par dérision (Passion, éd. D'A.S. Avalle, 247); ca 1100 curune « insigne du pouvoir royal » (Roland, éd. J. Bédier, 388); b) 1215-30 hérald. corone (Lancelot propre, iii, 421 ds Brault); 2. a) 1172-75 corone « ensemble des terres soumises au pouvoir royal; domaine royal » (Chr. de Troyes, Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 2909); b) 1remoitié xiiies. corone « pouvoir royal » (G. Le Clerc, Tobic, 228 ds T.-L.); 3. 1130-40 corone as martirs (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 358); ca 1175 corone « récompense accordée en reconnaissance d'un mérite » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 6359); 4. 1181-90 corone « parure pour la tête » (Id., Perceval, éd. W. Roach, 6681). B. P. anal. de forme 1. ca 1100 corone « tonsure » (Roland, 3639); 2. fin xiies. à la corone « disposées en forme de cercle (de personnes) » (Richeut, 17 ds Nouv. recueil de fabliaux, éd. Méon, t. 1, p. 38); ca 1560 « anneau, cercle » (J. Du Fouilloux, Vénerie, éd. G. Tilander, chap. 34, 4, p. 76 : couronnes de brandes); [1600 O. de Serres d'apr. FEW t. 2, p. 1210 a]; 1690 (Fur. : Couronne... se dit d'un meteore qui paroît autour du Soleil & de la Lune, quand leur lumière est refleschie sur des nuées mediocrement espaisses); 1600 vétér. « partie osseuse située entre le pied et le paturon du cheval » (O. de Serres, 300 ds Littré); 1690 (Fur. : Couronne ... est une marque qui demeure à un cheval qui s'est si fort blessé aux genoux, que le poil en est tombé); 1728 couronne « partie supérieure de la dent » (Le Chirurgien Dentiste ou Traité des Dents, Paris, t. I, p. 7 ds Brunot t. 6, p. 575); 1846 « reconstitution artificielle de cette partie de la dent » (Ph. Boyer, Maladies chirurg., V, 269-70 − 5eéd. − ds Quem. Fichier). C. Se dit d'un objet frappé d'une couronne 1. ca 1340 couronne « pièce de monnaie`` (Dialog. fr.-flam., fo7ads Gdf. Compl.); 2. 1680 (Rich. : Couronne. Papier in folio qui a pour marque une couronne). Du lat. class. corona 1. ornement « parure (pour la tête) », « ornement pour la tête accordé en reconnaissance d'un mérite » − d'où « récompense accordée en reconnaissance d'un mérite » et en lat. chrét. « gloire de martyr » (Iers. ds TLL s.v., 985, 39) − « ornement pour la tête, symbole de pouvoir » − d'où le lat. chrét. corona spinea (ives., ibid., 984, 31) et p. ext. en lat. médiév. corona « pouvoir royal » (1119 ds Nierm.) et « domaine royal » (1190, ibid.) − 2. ce qui rappelle la forme de la couronne « cercle d'hommes » ou « cercle de choses », « auréole d'un astre », également attesté comme terme d'archit. et d'art vétér., puis en b. lat. « coiffure en forme de couronne » (ves. ds TLL s.v., 988, 19-20), « tonsure » (vies. ds Nierm.). Le lat. est prob. empr. au gr. κ ο ρ ω ́ ν η « corneille » puis « tout objet recourbé », entre autres « sorte de couronne » (ves. av. J.-C. ds Frisk) et possède toutes les acceptions du gr. σ τ ε ́ φ α ν ο ς. Fréq. abs. littér. : 3 336. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 689, b) 4 207; xxes. : a) 4 219, b) 2 833. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 35. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 247. − Pauli 1921, p. 17. − Rog. 1965, p. 51. − Thomas (A.). Nouv. Essais. 1904, p. 273.