| COUPON, subst. masc. Fraction d'un ensemble. A.− Ce qui reste d'une pièce d'étoffe dont on a coupé la plus grande longueur. Petits coupons; coupon de toile. La grande armoire (...) où sont les fourreaux de parapluie, les restes de jupe, les coupons de soie (Vallès, J. Vingtras,Enf., 1879, p. 44).Un coupon de cotonnade où tailler une robe (Pourrat, Gaspard,1922, p. 151): 1. ... toutes les ménagères, une troupe serrée de petites bourgeoises et de femmes en bonnet, donnaient assaut aux occasions, aux soldes et aux coupons, étalés jusque dans la rue.
Zola, Au bonheur des dames,1883, p. 617. − P. ext. Petit morceau. Ce coupon de sable où nos caisses versaient une lueur tremblante (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 159). B.− Ce qui est séparé d'un ensemble. 1. Bulletin imprimé de format réduit (souvent détaché d'un registre à souche ou constituant une partie détachable d'un imprimé plus grand) attestant un droit. Coupon de loge, de théâtre; coupon de wagon-lit. Une soif démesurée de premières représentations, de loges, de coupons, s'était emparée d'elle (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 77).Je donnerai mon coupon de cabine à un employé du Norddeutscher Lloyd (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 363). − Coupon réponse. Carte ou fragment d'un imprimé permettant au correspondant d'envoyer gratuitement sa réponse ou d'obtenir un timbre pour l'affranchir. Lorsqu'une annonce-presse comporte une offre gratuite avec un coupon réponse (Weinand, Qq. aspects public. radioph.,1964, p. 11). 2. FIN. Partie détachable d'un titre permettant de percevoir, à chaque échéance, les intérêts attachés à ce titre. Coupons d'actions; retirer, toucher, vendre ses coupons. Paiement des coupons de rentes de l'état et des titres des PTT (Admin. Postes et Télécomm.,1964, p. 37): 2. ... si nous gardons dans un coffre ces liasses de billets, il nous faudra vivre sur notre capital; ce qui est un malheur. Si au contraire nous donnons en bourse des ordres d'achat, les coupons touchés ne nous consoleront pas de l'effritement ininterrompu des valeurs.
Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 306. Prononc. et Orth. : [kupɔ
̃]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. Ca 1223 « fraction coupée de quelque chose » (G. de Coinci, éd. F. Kœnig, II, Mir. 24, 688); 1466 « reste d'une pièce d'étoffe » (Compte de l'exécution testamentaire de Gillant du Gardin, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 1718 « feuillet de titres payables au porteur » (Dupin,
Œcon. I, p. 141 ds Brunot t. 6, p. 377). Dér. de couper*; suff. -on*. Fréq. abs. littér. : 138. Bbg. Piron (M.). Les Belgicismes lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, p. 299. |