| COULAGE, subst. masc. A.− [En parlant d'un liquide, d'une matière en fusion, d'un mélange pâteux] 1. Action de couler. Le coulage d'une bougie : 1. Voyons, Villard, vous saviez mieux que personne que j'entendais par là le coulage des teintures, le jaunissement des cotons, des choses comme ça. Mais tout de même pas des mites!
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 317. − Spéc. Perte du fruit causée par la pluie à l'époque de la floraison. Le coulage de la vigne. 2. Action de faire couler. Le coulage du vin. − En partic. Le coulage de la lessive. Action de faire bouillir le linge dans une lessiveuse. − P. ext. [Avec l'intention de donner une forme] Coulage d'une cloche, d'une dalle de béton. Façonnage ou moulage par coulage (A. Brongniart, Traité arts céram.,1844, p. 147). B.− Au fig. Perte, gaspillage. Une maison où il y avait tant de coulage... où l'on nous donnait tout à gogo (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 54). − P. ext. Chapardage. Des surveillants pour éliminer le coulage (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 476): 2. C'était, à l'office, un gaspillage effréné, un coulage féroce, qui éventrait les barriques de vin, qui roulait des notes enflées par trois ou quatre mains successives.
Zola, Nana,1880, p. 1433. Rem. Dans ce dernier sens on rencontre un synon. coule (cf. Lar. Lang. fr. et Delvau 1866, p. 93). Prononc. et Orth. : [kula:ʒ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xvies. « perte des germes du fruit sous l'effet de la pluie à l'époque de la floraison » (Guidon de la Mer in Pardessus, Collection de Lois maritimes antérieures au 18es., 2, 380 ds Quem.); 2. 1625-51 fig. [être] au coulage « être perdu » (cité ds Héron, p. 50 : la bière est o coulage); 3. 1837 « perte par gaspillage » (Balzac, Employés, p. 276 : Le coulage consiste à faire faire des travaux qui ne sont pas utiles ou nécessaires); 4. 1845 « action de couler la lessive » (Besch.). Dér. du rad. de couler*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Archit. 1972, p. 201. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 134. |