| COUILLONNER, verbe trans. Tromper, duper, attraper. Vous trouvez que c'est drôle de s'apercevoir qu'on s'est fait couillonner toute sa vie? (Sartre, Jeux sont faits,1947, p. 62).− Emploi abs. Dire ou faire des couillonnades. Voyons! sacré nom de dieu! Ne couillonne pas, un peu de lyrisme, docteur! (Flaub., Corresp.,1861, p. 276). Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé substantivé couillonné. Les bafouillages d'un couillonné (Queneau, Pierrot, 1942, p. 215). Prononc. et Orth. : [kujɔne], (je) couillonne [kujɔn]. Cf. couillon. Étymol. et Hist. I. 1564 raisins couillonnez « qui a la forme d'un couillon » (Rabelais, V, 33 ds Hug.). II. 1. 1855 couillonner intrans. « se montrer poltron » (Flaub., Corresp., p. 193); 2. 1887 trans. « se moquer de quelqu'un, l'abuser » (Hogier-Grison, Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, p. 926). 3. 1675 coïonner « traiter quelqu'un en coïon » (Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. ds FEW t. 2, p. 890 b); 1690 coyonner (Fur.), encore ds Lar. 20eavec renvoi à couillonner. I dér. de couillon*, suff. -é*. II dér. de couillon*, coïon, dés. -er. Fréq. abs. littér. Couillonné : 4. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. lexicol. 1970, t. 16, p. 70. |