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COTHURNE, subst. masc.
A.− ANTIQUITÉ
1. Chez les Grecs et les Romains, chaussure de cuir enserrant la jambe jusqu'à mi-mollet et à lanières lacées par-devant. Du bout de son cothurne, il lui avança un tapis sous la tête (Flaub., Salammbô,t. 2, 1863, p. 106).
2. Spéc. Chaussure du même genre, mais à semelle de bois très épaisse portée par les acteurs tragiques afin de se grandir et d'avoir un air plus majestueux. Les Anciens (...) grandissaient l'acteur par le cothurne, grossissaient sa voix par le masque (Vigny, Journal poète,1840, p. 1130).
Loc. méton. [En parlant du genre tragique, de la tragédie] Chausser, mettre, prendre le cothurne. Composer, jouer des tragédies; adopter le ton de la tragédie. Quand se décidera-t-elle [Barbara Laage] à chausser le cothurne? (Le Monde,19 janv. 1952, p. 8, col. 3):
1. Il est certain qu'on ne doit élever sur le cothurne que des personnages pris dans les hauts rangs de la société. Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 1, 1803, p. 344.
Rem. Chausser le cothurne s'emploie également en mauvaise part et ironiquement, au sens de « enfler son style, utiliser un style pompeux ».
B.− P. ext.
1. Lacets, lanières ou rubans servant à attacher une chaussure de femme et montant jusqu'au mollet. Des souliers à cothurne (Sue, Myst. de Paris,t. 3, 1842-43, p. 8):
2. La robe de mousseline blanche semée de fleurs bleues (...) le corsage à pointe et sans ceinture, les souliers à cothurnes croisés sur un bas de fil d'Écosse accusaient une admirable science de toilette. Balzac, Béatrix,1839-45, p. 132.
2. Chaussure attachée de cette façon. Sur ses bas de soie noirs (...) se nouaient les rubans des cothurnes qui chaussaient ses pieds étroits (Bourget, Drame,1921, p. 11).
Rem. La plupart des dict. gén. attestent l'adj. dér. cothurné, ée. Qui porte un cothurne.
Prononc. et Orth. : [kɔtyʀn̥]. Ds Ac. depuis 1718. Étymol. et Hist. Av. 1502 (Oct. de Saint-Gelays, Eneïde, 6 ro, édit. 1540 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 496). Empr. au lat. class. cothurnus, lui-même empr. au gr. κ ο ́ θ ο ρ ν ο ς. Fréq. abs. littér. : 73. Bbg. Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 219.