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COSTAUD, AUDE, adj. et subst.
Pop., fam.
I.− Adjectif
A.− [En parlant d'un être animé]
1. [En parlant d'un être humain ou d'un animal] Qui est fort et robuste physiquement. Avoir l'air, se sentir costaud. Son beau sourire mâle de gymnaste costaud (Bernanos, Gde peur,1931, p. 347).Je la cramponne... elle se convulse... elle est costaude (Céline, Mort à créd.,1936, p. 389).Un type costaud et même puissant (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 195):
1. Ce qu'il était en vérité, vrai homme, solide, costaud, charnu, d'aplomb, l'épaule roulante, le poitrail nourri, le ventre plein, la ceinture bien en avant, et les fesses au sud, rebondies. Aymé, Uranus,1948, p. 131.
2. Fig., fam. [En parlant d'une pers.]
a) Qui a des connaissances étendues. Synon. calé, fort, fortiche :
2. Vous pourriez peut-être encore attendre? ... Peut-être encore une autre année? ... Il devait pas me trouver costaud... du coup j'ai cru que j'étais collé... Céline, Mort à crédit,1936, p. 157.
b) Qui est fort, résistant moralement. Mizzi nous a laissés seuls [un officier allemand et l'héroïne], tu saisis? Je me suis dit : heureusement que je suis costaude, mais qu'est-ce qui se prépare là... (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 143).
Rem. Aux sens 1 et 2, certains auteurs emploient la forme costaud au fém. C'est vrai qu'elle est costaud... C'est pas une femme, c'est un Hercule! (Le Breton, Hauts murs, 1954, p. 144).
B.− P. ext. [En parlant de choses]
1. [Concrètes]
a) Dur et résistant. Un tissu costaud. Ici, le blindage est remplacé par du ciment. C'est dégueulasse, mais c'est solide et costaud (Malraux, Espoir,1937, p. 489).
b) [En parlant d'un alcool ou de toute autre boisson concentrée] Qui est à un fort degré de concentration. Refile-moi un verre de gniole. C'que tu voudras, mais du costaud (Le Breton, Razzia,1954, p. 182).
2. [Abstraites]
a) [En parlant d'un parti ou d'une doctrine pol.] Qui est fort, puissant. On peut critiquer le communisme sans qu'il s'en porte plus mal, il est plus costaud que ça (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 382).
b) [En parlant d'actions] Adroit, intelligent. Synon. fort.Du même coup, elle te rapproche de lui. Ça, c'est costaud (Montherl., Ville dont prince,1951, II, 2, p. 886).Cf. supra A 2 a.
C.− Emploi adv., fam. Fort, puissamment, gaillardement. Ils jouent gonflé, cambré, musclé, ils jouent costaud les Écossais... ils jouent marrant la cornemuse (Céline, Mort à créd.,1936, p. 312).
II.− Subst. masc.
A.− Homme physiquement fort et d'allure décidée, généralement de forte carrure. Gros, petit, vrai costaud; faire le costaud. Synon. malabar.Les costauds des fêtes foraines (L'Œuvre,26 févr. 1941).Je ne suis pas un costaud, mais je suis très résistant (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 215).Des costauds qui ont l'honneur au bout de la langue et la loyauté au bout des doigts (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 24):
3. ... y a du biffeton! ... J'ai repéré dans la paperasse! ... (...) Je vais piquer les ramasser... (...) Mais voilà deux costauds qui chargent... à coups d'épaules ils branlent la porte... ils écartent... Ils bousculent la foule. Céline, Mort à crédit,1936, p. 528.
B.− Homme particulièrement compétent. Synon. as.Aux courses à Vincennes un truand nommé Beignet, qui avait à juste titre la réputation d'être un costaud, toucha la première pour cent balles (Trignol, Pantruche,1946, p. 60).
Rem. Le fém. costaude, employé subst. n'est attesté que ds Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.].
Prononc. et Orth. : [kɔsto]. Var. costeau en plus de costaud ds Rob., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi ds France 1907. La forme costeau est donnée seule ds Guérin 1892 et Nouv. Lar. ill. Var. costo (au plur. costos) ds Nouv. Lar. ill. et Lar. Lang. fr.; cf. aussi ds France 1907 et Esn. 1966. Var. costal ds Esn. 1966. Au fém. la forme costaude est signalée comme rare ds Colin 1971; elle est cependant choisie ds Quillet 1965; cf. aussi ds Bél. 1957 et ds Davau-Cohen 1972; elle est donnée comme var. de costaud ds Lar. encyclop., Dub. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. Av. 1806 costeau (Restif de la Bretonne ds Guérin 1892); 1884 costaud (G. Moreau, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 1, p. 233); 2. 1846 en partic. costel « souteneur » (L'Intérieur des prisons ds Sain. Sources arg. t. 2, p. 172). Dér. de côte1*, littéralement « homme qui a de fortes côtes » d'où « homme vigoureux »; suff. -eau* confondu avec -aud; pour le -s- peut-être infl. occitane (prov. costo « côte »). Fréq. abs. littér. : 87. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 245; Lang. par. 1920, pp. 264-265, p. 368, 538.