| * Dans l'article "CORRESPONDANCE,, subst. fém." CORRESPONDANCE, subst. fém. A.− Rapport entre des choses, des personnes. 1. Association, rapport logique, corrélation entre deux ou plusieurs choses. Il est possible, par un travail d'analyse, de discerner des correspondances entre les rassemblements humains et les conditions physiques (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 10): 1. En l'écoutant [le curé], les fidèles pensaient à leurs propriétés, les imaginaient écornées, rongées par la luxure, et établissaient des correspondances redoutables entres les soirs de plaisir, la chance des labours et la colère divine.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 210. − Spécialement a) GRAMM. Correspondance des temps. Synon. moins usuel de concordance* B 2 a). b) LOG. ,,Rapport logique consistant en ce qu'un terme étant donné, un ou plusieurs autres termes définis sont par là même assignés, en vertu soit d'un tableau préexistant, soit d'une formule générale qui constitue leur loi de correspondance`` (Lal. 1968). Correspondance univoque*, réciproque*, bi(-)univoque*. c) MATH. ,,Association du type le plus général entre chaque élément d'un ensemble et un ou plusieurs éléments d'un autre ensemble`` (Legrand 1972). Correspondance univoque* (cf. application I B 1), bi(-)univoque*. 2. Rapport de conformité, de convenance (cf. accord, affinité). L'expression, c'est-à-dire la correspondance entre le sentiment des paroles et le style de la monodie (d'Indy, Compos. music.,t. 1, 1897-1900, p. 75).Déjà quand nous étions enfants, je sentais entre nous je ne sais quelle secrète correspondance (Aymé, Mouche,1957, p. 162). 2. Une force plus grande le poussait vers le dernier acte de Sainte-Hélène, et lui évita sans doute le pire : un dernier acte médiocre et sans correspondance avec le reste de sa tragédie.
Cocteau, Poésie critique2, Monologues, 1960, p. 12. 3. Rapport d'analogie. Et pourtant quel thème poétique [Paris], quel monde de comparaisons, d'images et de correspondances (Verlaine,
Œuvres posth.,t. 2, Baudel., 1896, p. 14): 3. Bordeaux (et je désigne sous ce nom toute la matière de mon œuvre) finit toujours par absorber ce que me fournit la réalité quotidienne; toute œuvre due à une suggestion du présent avorte, si elle n'éveille une correspondance dans mon Bordeaux intérieur.
Mauriac, Écrits intimes,Du côté de chez Proust, 1947, p. 65. ♦ P. méton. : 4. ... les objets les plus disparates sont des correspondances; et tout être, une image de cet infini et de ce multiple qui l'accablent de toutes parts.
Toulet, Mon amie Nane,1905, p. 12. − Théorie des correspondances. ,,Doctrine suivant laquelle l'univers se compose d'un certain nombre de règnes analogues, dont les éléments respectifs se correspondent chacun à chacun, et par suite peuvent réciproquement se servir de symboles`` (Lal. 1968). Cf. Béguin, Âme rom., 1939, p. 70 et poème de Baudelaire Correspondance. 4. Rapport de symétrie : 5. Ces collines ne ressemblent en rien aux nôtres; elles n'ont point d'angles saillants et rentrants en correspondance; elles sont pour la plupart isolées, de forme ovale...
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 174. B.− Rapport de communication. 1. Communication entre plusieurs lieux. Correspondance aérienne, ferroviaire. Le comité de Paris envoyait dans les provinces des affidés pour y (...) établir des correspondances directes et régulières (Mérimée, Portr. hist. et litt.,1870, p. 12). − En partic. Concordance d'horaire établie entre deux moyens de transport pour assurer des liaisons rapides. Ce sont les diligences avec lesquelles le bateau à vapeur doit être en correspondance (Du Camp, Hollande,1859, p. 218).Le métro marche encore, mais avertit les voyageurs qu'il ne garantit aucune correspondance (Gide, Journal,1914, p. 453). − P. méton. a) Véhicule qui assure la correspondance. Croiriez-vous, madame, qu'ils attendent la correspondance de Mayenne à Fougères, dans l'intention de la piller (Balzac, Chouans,1829, p. 50). b) Billet permettant d'effectuer un trajet comportant un ou plusieurs changements d'autobus, de tramways, etc. Elle lui mettait dans la main une correspondance de tramways de Courcelles au Panthéon (Goncourt, Journal,1888, p. 816). 2. Relation, communication entre des personnes. a) Par échange de lettres, messages, etc. Une correspondance fréquente alimentait leur amitié (Duras, Édouard,1825, p. 114): 6. Par la fenêtre, le soir, il communiquait avec ses voisins, avait établi tout un système de correspondance de cellule à cellule. Par des cordes qui couraient le long de la façade, on arrivait à échanger des vivres et des bouts de papier, sur lesquels on griffonnait des messages...
Van der Meersch, Invasion 14,p. 292. SYNT. Entrer, être en correspondance avec qqn; lier, entretenir une correspondance; correspondance active, réglée, régulière, suivie. − Par correspondance.Par lettre. Enseignement, cours, vote par correspondance. − En partic. Cahier, carnet de correspondance, destiné aux parents d'un élève, pour qu'ils prennent connaissance de ses notes et des appréciations des professeurs. − P. méton. Ensemble des lettres envoyées ou reçues par quelqu'un. La conversation de cet homme vaut cent fois mieux que sa correspondance (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 91).Ce matin, tout occupé d'abord à mettre au pair ma correspondance (Gide, Journal,1934, p. 1215). SYNT. Faire, rédiger, décacheter, ouvrir, dépouiller, lire, classer, trier sa correspondance; mettre sa correspondance à jour, au courant; correspondance privée, commerciale, diplomatique. b) Par signes : 7. ... c'était alors entre Oriante, Isabelle et lui une correspondance mystérieuse de gestes, de regards, de silences.
Barrès, Un jardin sur l'Oronte,1922, p. 58. c) PRESSE − Chronique envoyée à un journal par un correspondant* : 8. Me rappelant les admirables correspondances qu'il donna, pendant dix ans, au World, je dis à B...
− Cet homme est le premier journaliste de ce temps.
A. France, L'Étui de nacre,Leslie Wood, 1892, p. 125. − Rubrique d'un journal dans laquelle sont publiées les lettres de lecteurs, les annonces ou les informations envoyées par des correspondants. Elle avait longtemps collaboré à la petite correspondance des journaux de mode (Montherl., J. filles,1936, p. 952). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀ
εspɔ
̃dɑ
̃:s]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. Rapport de conformité mutuelle. 1. xives. [ms.] « rapport de ressemblance, de conformité, d'analogie (d'inanimés) » (Goulain, Racional, B.N., 437, fo206ads Gdf. Compl.); 2. 1564 « accord d'idées, de sentiments » (Thierry : Correspondance d'amitié quand l'amitié de l'un répond à l'amitié de l'autre); qualifié de ,,vieilli`` par DG. B. Rapport de communication mutuelle. 1. 1580 « relations privées entre personnes » (Montaigne, Essais, éd. Thibaudet, 1. I, chap. 28); 1606 « relations commerciales » avoir correspondance par toutes les terres (Laffemas, Hist. du Comm. de France, 425 ds Kuhn, p. 214); 2. a) 1675 « communication par écrit entre deux personnes » (J. H. Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all-fr. d'apr. FEW t. 10, p. 314 a); en partic. 1890 cahier de correspondance « livret où sont consignés les résultats d'un élève » (DG); b) 1792 « les lettres elles-mêmes » la correspondance des Jacobins (Staël, Lettres inéd. L. de Narbonne, p. 73); c) 1690 « liaison entre un journal et ses correspondants » (Fur.); 1832 « chronique adressée à un journal par son correspondant » (Lamart., Corresp., t. 1, p. 323 : Je ne t'écris que [...] pour que cette nouvelle n'arrive pas à mon père, à mes tantes sans préparation et par les journaux ou les correspondances étrangères); [1690, Fur. : Les Gazetiers ont des correspondances en mille lieux pour avoir des nouvelles]; 3. 1670 « liaison entre deux ou plusieurs lieux » (Mol., Am. magn., III, 1 ds Rob.); 1829 « concordance d'horaires entre deux moyens de transport qui permet aux voyageurs de passer de l'un à l'autre », d'où « le véhicule qui assure la correspondance » (Balzac, Chouans, p. 50, supra). Dér. du rad. de correspondant*, part. prés. de correspondre*; suff. -ance*; cf. lat. médiév. correspondentia « accord mutuel; concordance » ca 1240 ds Latham. Fréq. abs. littér. : 2 036. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 264, b) 3 294; xxes. : a) 2 332, b) 2 705. DÉR. Correspondancier, ière, subst.Employé(e) chargé(e) de la correspondance dans une entreprise, une administration. Parmi ces écrivains en herbe, parmi ces aspirants journalistes, beaucoup finiront (...) correspondanciers d'une maison de commerce (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 7).− [kɔ
ʀ
εspɔ
̃dɑ
̃sje], fém. [-sjε:ʀ]. − 1reattest. 1900 (Nouv. Lar. ill.); du rad. de correspondance étymol. B 1, suff. -ier*. BBG. − Quem. 2es. t. 2 1971. |