| CORPORELLEMENT, adv. De manière corporelle (cf. corporel A). L'important, c'est de n'aimer que corporellement la femme (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 114):Mon oncle de Gourmont est un homme qui est mort corporellement et moralement, tant que ne sonnent pas des histoires galvanisantes comme ces deux-ci.
Goncourt, Journal,1858, p. 445. − Spéc., RELIG. ♦ En forme de corps humain, sous une forme humaine. Le verbe a été livré corporellement aux mains des hommes (Claudel, Poète regarde Croix,1938, 7eparole, p. 169). ♦ [P. réf. au mystère de l'Eucharistie (cf. corps II E)] Physiquement. Ces éléments [le pain et le vin] deviennent (...) par la consécration (...) les signes sensibles du Christ corporellement présent, l'enveloppe réelle qui le contient et sous laquelle les fidèles le reçoivent (Théol. cath.,t. 14, 11938). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀpɔ
ʀ
εlmɑ
̃]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 corporeilment « d'une manière qui touche, qui affecte le corps » (Cantique des cantiques, éd. C. E. Pickford, 2090); 1283 corporelement (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 2, p. 247); 2. ca 1190 corporelment « sous forme de corps, réellement (p. oppos. à spirituellement) » (Sermons S. Bernard, éd. W. Foerster, p. 40, 27); fin xves. [éd.] corporellement (G. Coquillart,
Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 109, 914). Dér. de corporel*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 19. |