| CORDEAU, subst. masc. Petite corde. Un vieux s'est approché de moi, traînant sur ses talons une vache au bout d'un cordeau (Zola, Contes Ninon,1864, p. 265).Diélette ramassait des mouchoirs étendus sur un cordeau (Malot, Kalbris,1869, p. 249).♦ Région. (Canada). Rênes, guides. Avoir les deux mains sur les cordeaux, ,,conduire avec fierté un cheval de belle allure`` (Bél. 1957). Sans un mot il tira sur les cordeaux. Docile, le cheval (...) aussitôt s'arrêta (Guèvremont, Survenant,1945, p. 15). − P. ext. Petite corde tendue entre deux points fixes afin de tracer des lignes droites, utilisée notamment dans le bâtiment et en horticulture. Poser des tuiles au cordeau; tracer des rues au cordeau. Cèbe, rendez-moi donc mon piquet et mon cordeau à repiquages! J'en ai besoin pour aligner les laitues (Colette, Sido,1929, p. 33). ♦ En cordeau. Il est rare qu'il y ait plus de dix maisons en cordeau (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 147). ♦ Au fig. Au cordeau; tirer, tracer qqc. au cordeau. De manière régulière. Je frissonnais à la vue de cette demeure et de cette vie où tout paraissait être tiré au cordeau (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 107). − Spécialement ♦ PÊCHE. Ligne de fond tendue la nuit en rivière et à laquelle sont fixées des empiles munies d'hameçons pour prendre des poissons voraces, tels que les anguilles. Jean-Baptiste s'avisa qu'il devrait bien profiter de leur barque pour relever un cordeau, tendu depuis le matin dans la morte (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 179). ♦ PYROTECHNIE. Mèche utilisée pour mettre le feu à une mine. Cordeau bickford. Dont la mèche à combustion lente permet à l'artificier de se mettre à l'abri avant que la mine n'explose (cf. Bourde, Trav. publ., 1928, p. 108). Cordeau détonant. Employé pour provoquer l'explosion simultanée de plusieurs charges. L'inflammation [des cartouches d'air liquide] se fait à l'aide d'un cordeau détonant (Cahen, Bruet, Carrières,1926, p. 105). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. cordelet, vx. Synon. cordelette* Ses cheveux débouclés (...) sont serrés sur le front par un cordelet de perles (Du Camp, Hollande, 1859, p. 134). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀdo]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. [1160-70 cordel « petite corde », Beroul, Tristan, éd. E. Muret, 4081 : corbel; cordel, leçon proposée par l'éd.]; 1290 cordel (Drouart, la Vache, 4246 ds T.-L.); 1549 désigne le cordeau du charpentier (Est.); 1606 celui du jardinier (Nicot); 2. 1680 « corde pour conduire un bateau » (Rich.); 3. 1752 pêche (Trév. Suppl.). Dér. de corde*; suff. -el, v. -eau*. Fréq. abs. littér. : 62. |