| COQUINERIE, subst. fém. Vx ou littér. Action du coquin ou caractère du coquin (cf. ce mot I A). A.− [Sur le plan de la mor. pol.] 1. Action immorale, malhonnête. Faire une coquinerie. Synon. infâmie, vilenie.S'il [Louis Bonaparte] essayait une coquinerie, il avorterait. Pas un régiment ne bougerait (Hugo, Hist. crime,1877, p. 8): 1. Réfléchissez donc à ceci : jusqu'à quel point vous sentez-vous la force d'être un coquin, c'est-à-dire d'aider à faire une petite coquinerie, car depuis quatre ans il n'est plus question de verser du sang...
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 240. 2. Comportement ou caractère du coquin. J'ai de temps à autre des velléités de socialisme quand je vois la coquinerie et le mensonge de notre temps et de notre monde (Mérimée, Lettres Delessert,1870, p. 60): 2. Il m'importe beaucoup que Mallebon ait été un type bien (...) : sous son ironie brillante et qui a fait tant de victimes, c'est un simple, presque naïf (...). Sa coquinerie est candide, spontanée, toute généreuse, aussi sincère que son amour de la vertu.
Sartre, La Nausée,1938, p. 81. B.− [Sur le plan des relations amoureuses] 1. Action ou comportement de coquine. Cet art fragile du XVIIIesiècle (...) semblait flétri par le doigt rose des favorites, animé des coquineries de leur sourire (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 367).Et c'est ainsi qu'elle devint coquette jusqu'à la coquinerie (Verlaine,
Œuvres posth., t. 1, Histoires comme ça, 1896, p. 370). 2. Caractère impudique de la coquine. L'homme commence par rechercher et aimer dans la maîtresse l'aspect gueux, roué, l'air de coquinerie méchante (Goncourt, Journal,1866, p. 251). Rem. On rencontre le subst. masc. quasi-synon. coquinisme. Comportement systématique de coquin. Une odeur fine et pénétrante de coquinisme (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 352). Jusqu'ici en France le coquinisme n'est guère monté sur le turf (E. Chapus ds Lar. 19e). Prononc. et Orth. : [kɔkinʀi]. Ds Ac. 1694 puis 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1330-32 « vagabondage, mendicité » (G. de Digulleville, Pèlerinage vie hum., 9725 ds T.-L.); 2. 1578 « malice, bassesse, fourberie » (H. Estienne, Dial. du lang. franç.-ital., Autre remonstrance, I, 18 ds Hug.). Dér. de coquin*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 48. |