| CONTROVERSE, subst. fém. Discussion argumentée, contestation sur une opinion, un problème, un phénomène ou un fait; p. méton. ensemble des éléments divergents ou contradictoires du débat. Longue controverse, matière à/de controverse. Chacun sait la fameuse controverse qui opposa, il va y avoir un siècle, partisans et adversaires de la « génération spontanée » (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 101).1. − M. le procureur du roi, je n'imagine pas qu'un plaidoyer soit une controverse, et vous m'interrompez au moment où j'allois au-devant de l'objection.
Balzac, Annette et le criminel,t. 4, 1824, p. 55. − En partic., THÉOL. Débat sur les points litigieux de la doctrine; art de ce débat. ,,Étudier la controverse, étudier les matières de controverse; prêcher la controverse, éclaircir dans la chaire les points de doctrine qui sont en contestation entre les catholiques et les hérétiques`` (Ac.1798-1878) : 2. C'est une triste chose que d'en être aux professions de foi, aux controverses religieuses, à ces querelles déplorables que l'on n'auroit jamais dû tirer de l'oubli; ...
Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 1, 1797, p. XLII. 3. Ce ne serait qu'une affaire de talent : nulle interdiction absolue. L'anecdote et sa moralité, la description et la généralisation, l'enseignement, la controverse, − je ne vois pas de matière intellectuelle qui n'ait été, au cours des âges, contrainte au rythme et soumise par l'art à d'étranges, − à de divines exigences.
Valéry, Variété I,1924, p. 102. Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. controversable [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui peut être l'objet de controverse(s). Ainsi le charme est l'âme animatrice de la beauté paresseuse, et la plus controversable de toutes les évidences (Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 98). b) L'adj. controverseur, néol. [En parlant d'une pers.] Qui pratique la controverse. Pendant la discussion, Daudet va promener sa douleur d'un bout de son cabinet à l'autre, triste, abattu, aigrement controverseur (Goncourt, Journal, 1889, p. 974). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
ɔvε
ʀs]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1236 controversie (Charte liégeoise ds Romania, t. 17, p. 568) − 1637 (H. Victor, Le Thresor des trois langues espagnole, françoise et italienne); 1285 controverse (Chartes et documents poitevins du XIIIes., éd. La Du, no241, 1. 6); 2. 1636 relig. controverse de la foi (Monet). Empr. au lat. class. controversia avec, d'abord, une orth. calquée sur celle du mot lat., ensuite plus conforme à la prononc. latine. Fréq. abs. littér. : 340. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 528, b) 492; xxes. : a) 360, b) 514. |