| CONTRIBUER, verbe trans. A.− Aider, participer (avec d'autres) à la réalisation d'un projet, d'une entreprise; avoir une part, plus ou moins importante, dans la production d'un résultat, d'un état. Cf. collaborer, concourir, coopérer. 1. Contribuer à + subst. désignant une action, un état ou un changement d'état.Bakounine autant que son ennemi Marx a contribué à la doctrine léniniste (Camus, Homme rév.,1951, p. 199): 1. La vie d'un organisme pluricellulaire est évidemment la résultante des vies particulières de toutes ses cellules. Chacune d'elles contribue au fonctionnement de l'ensemble, ...
J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 51. SYNT. Contribuer à l'accroissement, à la production, au succès (de qqc.); contribuer au progrès (de la civilisation, de l'humanité, de la science, etc.); contribuer à la victoire (d'un pays); contribuer au bonheur, au salut, au succès (de qqn); contribuer à la perte, à la ruine (de qqc. ou de qqn). 2. Contribuer à + inf. exprimant une action, le passage d'un état à un autre.Contribuer à accroître, à développer, à restaurer qqc.; (plus rarement) contribuer à détruire, à diminuer qqc. Cette voix, coupante et blanche à la fois, qui contribuait à la rendre antipathique (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 205).Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs? (Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 290): 2. Dans la réalité physique, une cause ne produit pas un effet, mais une multitude de causes distinctes contribuent à le produire, sans qu'on ait aucun moyen de discerner la part de chacune d'elles.
H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 42. B.− Spéc. Payer sa part d'une dépense, d'une charge commune. La qualité de citoyens oblige seulement à contribuer à la dépense commune de l'État, suivant ses facultés (Robesp., Discours,Marc argent, t. 7, 1791, p. 162).Il [l'État] a contribué de ses deniers à la restauration d'édifices qui ne lui appartiennent pas (Barrès, Cahiers,t. 9, 1912, p. 376): 3. ... je tiens à la disposition de la société la somme de 500 francs pour laquelle j'avais annoncé vouloir contribuer au monument de Flaubert, ...
E. et J. de Goncourt, Journal,1887, p. 632. − Emploi abs. Payer un impôt, un tribut. Étant noble, je ne contribuerai pas; car contribuer est ignoble. C'est à la canaille à payer (A. France, Île ping.,1908, p. 84). Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. substantivé contribuant. Celui qui contribue. Il a d'abord été décrété que la liste des contribuants patriotes sera imprimée (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 480). b) Le part. passé adj. contribué, ée. Qui est payé par les contribuables. Cet excédent de valeurs contribuées est d'autant plus considérable, que le pays est plus mal administré (Say, Écon. pol., 1832, p. 538). c) Le subst. masc. vieilli contributeur. Celui qui contribue, qui apporte quelque chose. Vous voyez que loin d'être un contributeur avare [à votre revue], je vais au contraire vous envahir (Claudel, Corresp. [avec Gide], 1910, p. 125). d) L'adj. contributif, ive. Qui concerne les contributions et le paiement de celles-ci. Capacité, faculté contributive. Le contrat de mariage (...) détermine la part contributive des époux aux dépenses du ménage (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 93). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀibɥe], (je) contribue [kɔ
̃tʀiby]. Ds Ac. 1694-1932. Noter au fut. et au cond. l'e intercalaire je contribuerai(s). Étymol. et Hist. [1309 d'apr. Bl.-W.1-5]; 1340 contrebuer (A.N. JJ73, fo175 vods Gdf. Compl.). Empr. au lat. impérial contribuere « apporter sa part ». Fréq. abs. littér. Contribuer : 1 327. Contribué : 602. Fréq. rel. littér. Contribuer : xixes. : a) 2 970, b) 1 127; xxes. : a) 1 187, b) 1 791. Contribué : xixes. : a) 1 255, b) 555; xxes. : a) 643, b) 804. Bbg. Gohin 1903, p. 303. |