| CONTREMAÎTRE, ESSE, subst. A.− MAR. ,,Autrefois le troisième officier marinier de manœuvre, qui est au-dessous du maître et du second maître d'équipage`` (Ac. 1878). Rem. 1. Ac. 1878 ajoute : ,,Cette dénomination est actuellement remplacée par celle de second maître de deuxième classe.`` Ce sens est supprimé ds Ac. 1932. 2. Noter, comme par jeu de mot, le sens deuxième maître. L'expérimentateur veut surprendre le secret des lois du créateur pour devenir, comme on l'a dit, le contremaître de la création; il veut créer des phénomènes nouveaux et soumettre les éléments à sa volonté (C. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 86). B.− Usuel. Personne qualifiée qui dirige le travail d'un groupe d'ouvriers sur un chantier, dans un atelier : 1. C'est, nous dit l'associé de M. Henriot, un ouvrier distingué, chercheur, qui passe les dimanches à dessiner, à rêver au perfectionnement. Il veut devenir contremaître; si j'en crois sa figure, il sera très dur pour les ouvriers.
Michelet, Journal,1842, p. 467. 2. Le costume de toutes est un madras blanc et bleu rayé, qui cache les cheveux, un fichu de même, une robe de grosse toile grise, un tablier blanc. Sous la robe, des manches de lainage noir; sur le bras, leur numéro, marqué en rouge; aux pieds, de gros sabots. Les contre-maîtresses qui distribuent l'ouvrage : madras et fichus violets; filles de service, idem rouges. Derrière la sœur, sur un tableau : tapisserie, couture de la maison, couture plate, et sous chacune de ces trois colonnes, des noms.
E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1148. Rem. Contremaîtresse désigne parfois la femme du contremaître. Elle était active, simple, gaie, elle avait l'œil à tout, depuis la cuisine et le poulailler jusqu'à la laiterie et aux étables mêmes, et ceux qui connaissaient la ferme du Pain-fendu disaient que le contremaître, c'était la contremaîtresse, et que l'un faisait tout le bruit, et l'autre tout l'ouvrage (R. Bazin, Blé, 1907, p. 280). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əmεtʀ
̥]. Écrit avec un trait d'union ds Ac. 1740-1835; cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG. Écrit en 1 seul mot ds Ac. 1878 et 1932; cf. aussi Rob., Dub., Pt Rob., Pt Lar. 1968, Rob. Suppl. 1970 et Lar. Lang. fr. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1404 subst. masc. contremaistre (Archives historiques et littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique, éd. Aimé Leroy, B 6097, fol. 1 ds IGLF); 1862 subst. fém. contre-maîtresse, supra ex. 2; 2. 1425 mar. (Chron. du Mont Saint-Michel, compte, éd. S. Luce, I, 187). Composé de contre* et de maître*, -esse*. Fréq. abs. littér. : 235 (contre-maîtresse : 3). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 104, b) 1 016; xxes. : a) 339, b) 161. Bbg. Delisle (J.), Gauthier (F.). La Gestion de l'entr. Meta. 1970, t. 15, p. 40. |