| CONTREMARQUE, subst. fém. A.− Seconde marque apposée sur une marchandise ou sur des objets d'or ou d'argent. Mettre une contremarque à un ballot. Faire une contremarque à de la vaisselle d'argent (Ac.1932). − Spéc. Marque commerciale apposée sur des articles qu'un commerçant ne veut pas vendre sous le couvert de sa marque habituelle (d'apr. Lar. Lang. fr.). B.− Billet remis à un spectateur qui quitte momentanément un lieu de spectacle, afin qu'il ait la faculté de réoccuper sa place : ... il arriva sur la place de l'Odéon ... présentant sa contre-marque au contrôleur, d'une main qui ne tremblait pas, il reparut à côté de son voisin, au parterre.
Balzac,
Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 151. C.− NUMISM. Signe gravé ou frappé sur une monnaie ou une médaille, longtemps après sa fabrication, soit pour modifier sa valeur, l'affecter à un autre usage ou lui donner cours dans un autre pays. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əmaʀk]. Écrit avec un trait d'union ds Ac. 1740-1835 ainsi que ds Land. 1834, Gattel 1841, Besch. 1845, Lar. 19eet Littré; écrit en un seul mot ds Ac. 1694-1718, puis Ac. 1878, 1932 ainsi, que ds Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., DG, Rob. Ces rem. valent pour contremarquer. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1526 contremerque « estampille » (Statut des Sayetteurs, HH 82, Registres des Statuts des corporations, p. 366 Bibl. municipale Abbeville); 2. 1762 (Ac. : Contre-marque [...] Il se dit aussi d'Un second billet que donne le Portier d'un spectacle). Composé de contre-* et de marque* « signe distinctif ». Le terme de m. fr. contremarque « représaille (notamment sous forme de taxations douanières) » (1443 ds Gdf. Compl.; cf. H. Heidel, Die Terminologie der Finanzverwaltung Frankreichs im 15. Jahrhundert, p. 95) se rattache à marque « représailles » d'orig. différente (FEW t. 16, p. 527 a). Fréq. abs. littér. : 18. DÉR. Contremarquer, verbe trans.Mettre une seconde marque. Il avait dû, sur l'ordre de son père, sacrifier un grand nombre d'arbres primitivement réservés, les désigner lui-même à la cognée et, pour cela, les « contremarquer » en effacant les traits rouges et en donnant un coup de marteau dans le flanc de l'arbre (R. Bazin, Blé,1907, p. 4).− [kɔ
̃tʀ
əmaʀke], (je) contremarque [kɔ
̃tʀ
əmaʀk]. Ds Ac. depuis 1694. Cf. contremarque et contre-. − 1resattest. a) 1526 contremerqué « ayant une contremarque » (Statut des Sayetteurs, HH 82, Registre des Statuts des corporations, p. 366, Bibl. municipale Abbeville); 1584 contremarquer (Calemini Dict. ds Gdf. Compl.); b) 1678 cheval contre-marqué « cheval auquel on a fait une fausse marque dans les dents pour falsifier son âge » (G. Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, 1repart., p. 61); composé de contre* et de marquer*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Quem. 2es. t. 4 1972. |