| CONTRECARRER, verbe trans. S'opposer au déroulement d'une action en suscitant des obstacles. Synon. contrarier, contrer :1. Ce qu'il faut reprocher à Jules Favre, c'est d'être venu, lui, le grand orateur, contrecarrer l'élection de Rochefort, le grand pamphlétaire.
Hugo, Correspondance,1869, p. 202. − [Le compl. d'obj. désigne une pers.] :
2. ... il [Timoléon] commandait en maître, parlait aux valets d'une voix dure et hautaine, contre-carrait à tout propos la marquise et Gaston, raillait les travers de M. Levrault, et reprochait sans pitié à sa sœur ce qu'il appelait sa mésalliance.
Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 54. − Emploi pronom. : 3. Trompe-l'œil et composition, au lieu de se contrecarrer, viennent alors collaborer.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 215. Rem. Lar. Lang. fr. signale, chez Gide, contrecarrant employé comme adj. : Pierre avait dans le caractère je ne sais quoi d'agressif, de romantique et de contrecarrant. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
ək(a)ɑ
ʀe], (je) contrecarre [kɔ
̃tʀ
ək(a:)ɑ:ʀ]. Pour [a] ant. ou [ɑ] post., cf. carré. Ds Ac. 1694 (s.v. quarre) − 1932. Écrit avec un trait d'union ds Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834. Sans trait d'union ds le reste des dict. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1541 homme contrecarré d'audace (G. de Selve, Fabius Maximus, 107 vods Delb. Notes). Dénominatif de contre-carre*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 83. |