| CONTREBALANCER, verbe trans. A.− 1. Faire équilibre à un poids : 1. ... Juliette avait devant elle [dans l'autocar] le dos d'une vieille femme (...) qui avait choisi comme point d'appui les genoux de Juliette; il le lui fallait pour contre-balancer le poids de trois cabas : ...
Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 26. 2. P. ext. Égaler, neutraliser par une action de sens contraire. Synon. annuler, équilibrer, neutraliser : 2. Ici règne un admirable équilibre des éléments divers du sentiment, qui, au lieu d'obéir, comme à l'ordinaire chez Beethoven, à l'idée fixe d'une passion unique dans un même sens, se contrebalancent en s'opposant harmonieusement, non par dialectique, mais par jeu.
R. Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 296. B.− Arg. S'en contrebalancer. Intensif de s'en balancer « être indifférent ». Synon. se contrefiche, se contrefoutre (de).Je comprends qu'après avoir eu une fille comme Rosa on soit difficile; et je te prie de croire que je m'en contrebalance (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 60). Rem. Noter contrebalançant, ante, employé comme adj. Il est clair que, s'il y a une infinité d'atomes de tous les côtés de l'atome qui se propose de se mouvoir, il ne pourra jamais se mouvoir (...) vers la satisfaction de sa tendance, en raison d'une tendance précisément égale et contre-balançante, dans la direction diamétralement opposée (Baudel., Eurêka, 1864, p. 114). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əbalɑ
̃se], (je) contrebalance [kɔ
̃tʀ
əbalɑ
̃:s]. Écrit avec trait d'union ds Ac. 1718-1878; cf. aussi Fér. 1768 (non Fér. Crit. t. 1 1787), Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré et DG. Écrit en un mot ds Ac. 1932 et déjà ds Ac. 1694 dans la vedette (et non dans le texte de l'art.); cf. le reste des dict. mod. Cf. contre-. Étymol. et Hist. Av. 1560 contrebalancer (J. de Bellay, Satyre de Maistre Pierre du Cuignet ds éd. H. Chamard,
Œuvres poet., t. 5, p. 239). Composé de contre-* et de balancer*. Fréq. abs. littér. : 93. DÉR. Contrebalancement, subst. masc.Action de contrebalancer. Toute hésitation, tout contre-balancement, toute nuance même devient indice de transigeance et, partant, de tiédeur (Gide, Journal,1929, p. 931).On apprend bien peu de choses sur le cours d'une maladie microbienne en considérant le contre-balancement de deux causes, l'une impulsive et l'autre dépressive (Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. 88).− 1reattest. 1929 (Gide, loc. cit.); de contrebalancer, suff. -ment1*. − Fréq. abs. littér. : 2. |