| CONTRE-PIED, subst. masc. A.− 1. VÉN. Direction contraire de celle indiquée par les empreintes de la bête. − P. ext. : 1. Edmond pensa qu'au lieu d'être arrivé à la fin il n'était peut-être, tout au contraire, qu'au commencement; il prit en conséquence le contrepied et retourna sur ses pas.
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 282. 2. Sens contraire du pas, de l'équilibre de la marche. Prendre à contre-pied. − Résultat de l'action de prendre à contrepied. La feinte apporte au football moderne l'intérêt primordial du contrepied, donc du déséquilibre (J. Mercier, Football,1966, p. 43). B.− Au fig. Prendre qqc. à contre-pied, prendre le contre-pied de qqc. Penser ou agir contre une opinion reçue, répandue : 2. Les déterminations foudroyantes auxquelles procède son œil vont parfois jusqu'au défi, en prenant le contre-pied de notre attente.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 197. Rem. 1. Noter, pour désigner une personne qui est le contraire d'une autre personne (rare). Popinot, cet admirable contrepied de Du Tillet (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 72). 2. Au sens de « second pied » : ,,Pied de forme ou de chaussure à un stade quelconque de la fabrication, qui, réuni à un pied de sens donné − droit avec gauche ou gauche avec droit − constitue avec lui une paire complète`` (Rama 1973). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀ
əpje]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1561 vén. « sens opposé à la direction de la bête » (J. du Fouilloux, Vénerie, 14, 33 ds F. Remigereau, Recherches sur la langue de la vénerie et l'influence de Du Fouilloux, p. 68); 2. fin xvie-début xviies. « position, avis contraire » (A. d'Aubigné, Hist., I, 244 ds Littré). Composé de contre-* et de pied*. Fréq. abs. littér. : 87. |