| CONTRACTURE, subst. fém. A.− ARCHIT. Rétrécissement de la partie supérieure du fût d'une colonne. B.− MÉD. Contraction prolongée et pathologique, de degré et de durée variables, d'un ou plusieurs muscles dont le mouvement se trouve alors limité ou nul. La contracture de ses muscles était encore si douloureuse qu'elle ne pouvait remuer les jambes (Bernanos, La Joie,1929, p. 571). − P. métaph. : ... on s'aperçoit que si la nature voulait opposer une réaction défensive à la peur, prévenir une contracture de la volonté devant la représentation trop intelligente d'un cataclysme aux répercussions sans fin, elle susciterait précisément entre nous et l'événement simplifié, transmué en personnalité élémentaire, cette camaraderie qui nous met à notre aise, nous détend, et nous dispose à faire tout bonnement notre devoir.
Bergson, Les Deux sources de la mor. et de la relig.,1932, p. 167. SYNT. Contractures musculaires (E. Nocard, É. Leclainche, Les Maladies microbiennes des animaux, 1896, p. 419; H., J. et R. Judet, Traité des fractures des membres, 1948, p. 19; Quillet Méd. 1965, p. 371); contractures tétaniques (M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd., 1963, p. 748); contractures en extension (Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes., 1946, p. 259); contracture en flexion (ibid., p. 270). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tʀakty:ʀ]. Ds Ac. depuis 1762. Étymol. et Hist. 1611 « rétrécissement, contraction (en général) » (Cotgr.); en partic. a) 1676 archit. (Félibien Dict. : Contracture, ou Retressiment [sic] de la colonne, c'est la partie d'en haut par où elle est davantage diminuée); b) 1808 pathol. (Boiste : Contracture. [...] rigidité des muscles). Empr. au lat. contractura, terme d'archit. (Vitruve); terme de pathol. en b. lat. (contracturae nervorum); dès ca 1256 contraiture « contraction de nerfs, de muscles » (A. de Sienne, 55, 28 ds T.-L.) dér. de l'a. fr. contrait « paralysé, paralytique » (ca 1150, Wace, St Nicolas, 1392 ds Keller, p. 54b), du lat. contractus, v. contracte. Fréq. abs. littér. : 35. DÉR. Contracturer, verbe trans.a) Archit. Opérer une contracture. b) Méd. Déterminer, provoquer une contracture. P. métaph. Assez différentes d'allures sont les raideurs de crispation, qui contracturent l'acte déjà engagé (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 285).En emploi pronom. passif. Un muscle relié à un tronçon médullaire (...) ne peut se contracturer sous l'influence de la toxine tétanique si... (Camus, Gournay dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1928, p. 822).− [kɔ
̃tʀaktyʀe], (il) contracture [kɔ
̃tʀakty:ʀ]. − 1resattest. a) 1845 (Besch.); b) 1863 (Littré); 1863 (ibid.); de contracture, dés. -er. − Fréq. abs. littér. : 2. |