| CONTESTATION, subst. fém. A.− Action de ne pas admettre quelque chose, de mettre en cause, de contester. Soulever des contestations; sans contestation possible. Synon. objection.Ils refusaient tout changement et toute contestation. Ils niaient tous les problèmes (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 193): 1. ... j'en arrive à cette fiévreuse contestation de la poésie − où, je crois, je me contesterai moi-même avec les autres.
G. Bataille, L'Expérience intérieure,1943, p. 210. SYNT. En cas de contestation; esprit de contestation; un point de contestation; donner lieu à contestation; éveiller, provoquer des contestations; n'être l'objet d'aucune contestation. B.− Controverse, discussion entre des personnes sur un point litigieux, querelle résultant de prétentions rivales. De graves contestations surgissent (ou s'élèvent) entre plusieurs personnes; entrer en contestation ouverte avec quelqu'un. Synon. débat, démêlé, différend, litige.Il s'était élevé une contestation à la table voisine (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 464). − Spéc. Litige d'ordre juridique. Les contestations en la même matière continuent à être soumises aux juridictions qui en connaissent (De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 558). − PROCÉDURE. Contestation en cause. Il y a contestation en cause quand une affaire se trouve en état d'être jugée contradictoirement, après que les deux parties ont conclu au fond. C.− Fait de remettre en cause les idées reçues, les institutions, l'ordre social, de critiquer systématiquement l'ordre établi (cf. contester II B). Porter la contestation; contestation globale, permanente, véhémente. Une existence pathétique!... C'était la contestation radicale! Plus radicale que celle de Sartre aujourd'hui (F. Giroud, Si je mens,Paris, Stock, 1972, p. 30): 2. La contestation est une nouvelle rhétorique, une rhétorique du non, fondée sur des principes idéologiques étrangers à toute connaissance scientifique.
G. Gusdorf, La Pentecôte...,p. 67 ds Foulq. 1971. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tεstasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1387 ds Bl.-W.1-5] A. 1411 dr. « procès » (Coutumier d'Anjou et du Maine, I, 403 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, 1901, p. 490). B. 1. 1479 « action de contester » (Ordonnance ds Gdf. Compl.); 2. 1968 « remise en question de l'ordre établi » (Le Nouvel observateur, 13 mars ds Gilb.). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov.,où contestation est attesté au sens 1 dès la fin du xiiies. ds Levy (E.) Prov., au b. lat. jur. litis contestatio « ouverture d'un procès [par appel des témoins] » (d'où le m. fr. liti(s)contestation « id. », 1310-xvies. ds Gdf.). B 1 et 2 développés en fr. d'apr. contester*. Fréq. abs. littér. : 315. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 538, b) 500; xxes. : a) 318, b) 421. |