| CONTEMPLATIF, IVE, adj. A.− [En parlant du plan intellectuel] Qui est enclin à la contemplation. Philosophe contemplatif; esprits contemplatifs. Cette confiance vitale qui est jusque dans l'action la part du sens contemplatif et le signe de l'aisance (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 360): 1. ... l'attitude contemplative est une si grande valeur humaine qu'elle donne une immensité à une impression qu'un psychologue aurait toute raison de déclarer éphémère et particulière.
Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 190. − Emploi subst. : 2. Si l'on retranche cette joie, comme étrangère à l'acte même de la connaissance, voici le pur contemplatif privé de toute communication avec les objets de sa contemplation; ...
Gaultier, Le Bovarysme,1902, p. 265. B.− RELIG. Qui est consacré, qui se livre exclusivement à la contemplation. La vie contemplative (p. oppos. à la vie active) : 3. Augustin dit qu'il connaissait l'entrée en religion de Marie, s'étonna qu'elle eût lieu à Paris, et dans un ordre contemplatif.
Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 261. − Emploi subst. Les extases des contemplatifs (Ac.1835-1932). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃tɑ
̃platif], fém. [-i:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 (vie) contemplative « consacrée à la méditation » (B. de Ste Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 13385); xiiies. subst. (Version fr. d'Eude de Cherrington d'apr. P. Meyer ds Romania, t. 14, p. 392). Empr. au lat. contemplativus employé par Sénèque au sens de « théorique, spéculatif » et attesté comme adj. et subst. au sens de « mystique » chez les aut. chrétiens. Fréq. abs. littér. : 359. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 418, b) 404; xxes. : a) 402, b) 710. DÉR. Contemplativement, adv.D'une manière contemplative. Le temps qui est à chaque seconde une pulsation de l'Éternité; il ne le mesure pas, il ne le subit pas, il le goûte contemplativement, sensuellement (A. Arnoux, Visite à Mathusalem,1961, p. 246).− 1reattest. début xives. (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, 6, 696); de contemplatif, suff. -ment2*. |