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CONTAGIEUX, EUSE, adj.
A.− MÉDECINE
1. [En parlant d'une maladie ou de ce qui la provoque]
a) Qui se communique par contagion. Une maladie contagieuse :
1. Faut-il que, lorsqu'un malade sera atteint d'une affection microbienne contagieuse, il ne soit plus considéré comme un homme, mais qu'on ne voie en lui que le porteur de microbes? R. Biot, Politique de la santé publ.,1933, p. 31.
SYNT. Infection contagieuse; être atteint d'une maladie contagieuse, être exempt de maladies contagieuses; déclaration, dépistage, législation, liste des maladies contagieuses; une dysenterie contagieuse.
b) Qui favorise, transmet la maladie. Agent, air, germe, virus contagieux :
2. Il paraît que le brick suédois dont vous me parliez est menacé d'un mal épidémique, et... je n'ose le dire sans une mortelle crainte, on suppose qu'il peut communiquer avec votre vaisseau. Le capitaine du port a dit au révérend père que, d'après la disposition du temps, vous étiez sous le vent de ce fatal navire, et que les miasmes contagieux pouvaient se répandre sur votre bord. Latouche, L'Héritier, Dernières lettres de deux amans de Barcelone,1821, p. 14.
2. P. méton. [En parlant d'une pers.] Qui est atteint d'une maladie contagieuse. Un malade contagieux.
Emploi subst. Hôpital, service des contagieux. Ma mère était allée donner ses soins aux contagieux dans un hôpital de l'arrière aussi dangereux dans son genre que le plus exposé des fronts (Gide, Geneviève,1936, p. 1408).
SYNT. Soigner, visiter des contagieux; éviction, isolement des contagieux.
B.− Au fig. Qui se transmet par la fréquentation intense, par la force d'entraînement de l'exemple. Un caractère, un effet, un pouvoir contagieux. Synon. communicable.
1. [Le déterminé désigne ce qui est transmis]
a) [En parlant d'entités humaines abstraites]
SYNT. a) L'amour, l'attendrissement, le bonheur, le désir, la volupté contagieux(se); le désespoir, le malheur, la tristesse contagieux(se). b) La bienveillance, la noblesse d'âme, le respect, la vertu contagieux(se); l'immoralité, l'impureté, le mensonge contagieux(se). c) Le génie, une idéologie, l'imagination, la vérité contagieux(se); l'anarchie, l'arbitraire, le nihilisme contagieux(se).
P. méton. Des formules, des images contagieuses, un livre contagieux :
3. Elle [Rosalie] ne doutait pas de la sincérité de cette poësie : Albert avait pris plaisir à raconter le début de sa passion en cachant sans doute les noms, peut-être aussi les lieux (...). En lisant ces pages contagieuses pour elle, elle s'était dit ce mot solennel : J'aime! Balzac, Albert Savarus,1842, p. 70.
b) [En parlant d'un comportement phys.] Qui se communique d'une personne à l'autre par imitation. Synon. communicatif :
4. ... le rire et l'applaudissement sont contagieux; un spectateur euphorique peut de proche en proche dégeler une salle. C'est pourquoi l'acteur Coquelin fixait du regard un seul spectateur jusqu'à ce qu'il l'eût déridé. C'est pourquoi le chansonnier interpelle l'auditeur. Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 8015.
SYNT. Un bâillement, des larmes, des regards, un rire contagieux(se); la toux, l'accent, les tics sont contagieux (cf. Lal. 1968).
[En parlant de manifestations collectives] Le contagieux délire (cf. Zola, Lourdes,1894, p. 113).
2. [Le déterminé est l'agent, gén. hum., de la contagion] Qui est capable d'exercer une réelle influence, bonne ou mauvaise. Un grand homme est contagieux. Être contagieux(se) pour qqn (cf. O. Feuillet, Honneur d'artiste,1890, p. 277).Avoir qqc. de contagieux (cf. A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 169).
SYNT. Une créature, un être, un fou, un idiot, un individu, un poète contagieux.
P. métaph. Un grand homme est contagieux. Ses victimes se groupent. Son école est un hôpital qui ne m'intéresse pas (Cocteau, Poésie critique 1,1959, p. 81).
P. anal., littér. Les flots, la majesté de la nuit contagieux(se) :
5. ... le silence là vraiment s'atteste! il règne, il est impérieux, il est contagieux; et le moins raffiné des passants s'en imprègne comme d'encens dans un endroit religieux. Rodenbach, Le Règne du silence,1891, p. 86.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃taʒjø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1300 maladie ... contagieuse (Macé, Bible, B.N. 401, fo34ads Gdf. Compl.); 1539 personne contagieuse (Anc. poés. franç., IV, 269 ds Hug.); 1665 fig. (La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, éd. Ad. Regnier, t. 1, p. 122 : Rien n'est si contagieux que l'exemple). Empr. au b. lat. contagiosus « contagieux ». Fréq. abs. littér. : 323. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 498, b) 325; xxes. : a) 487, b) 480.
DÉR.
Contagieusement, adv.,au fig., peu usité. De manière contagieuse. Chaque fois que la conscience de la mort fait craquer les assurances de la joie (...) les croyances magiques naissent pour faire contrepoids à la dérégulation et à la panique, qui se communiqueraient contagieusement, si la société ou les individus donnaient libre cours à l'émotion (J. Vuillemin, Essai sur la signif. de la mort,1949, p. 222).Pourquoi les femmes fauchent contagieusement au ras de l'oreille, tant de chevelures jusqu'alors choyées, ondulées, parfumées (Colette, Paysage et portraits,1954, p. 67). 1resattest. xvies. (La Boderie, De l'Honn. Am., p. 349 ds Hug.) − début xviies. Brantôme, ibid.; à nouv. au xxes. 1952 (A. Arnoux, Les Crimes innocents, p. 209); de contagieux, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 1.