| CONSTERNATION, subst. fém. A.− Vx. Abattement physique et moral faisant suite à une épreuve pénible. Synon. stupeur, dépression.Je connais ce genre de consternation, qui suit le combat contre la mort (G. Sand, Correspondance,t. 4, 1812-76, p. 203). B.− Usuel 1. État d'accablement impuissant causé par un événement terrifiant qu'on a peine à comprendre. Synon. accablement, affliction, désolation, désespoir.Il [Lucien Villot] a eu une mort atroce (...); c'est une consternation (G. Sand, Correspondance,t. 4, 1812-76p. 311): Par la terreur et la consternation publique (...) mais toutefois en ne faisant tomber que peu de têtes, il [Côme de Médicis] maintint la supériorité de sa faction et fut roi dans Florence.
Stendhal, Hist. de la peint. en Italie,t. 1, 1817, p. 35. SYNT. Consternation générale, muette, profonde, universelle, véritable; apporter, jeter, répandre la consternation; être dans la consternation; plonger qqn dans la consternation; être plongé dans la consternation; être frappé de consternation. PARAD. Colère, dégoût, désespoir, deuil, douleur, fureur, surprise, stupeur, terreur. 2. État de tristesse et de grand découragement provoqué par une mauvaise nouvelle ou un spectacle affligeant. Air, geste de consternation; avouer, contempler, demander, regarder avec consternation. Synon. chagrin, mélancolie, tristesse.Capable de les secourir [Sido] elle les contemplait [les familles nombreuses] avec consternation (Colette, En pays connu,1949, p. 55). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. consternement (plus fréquemment attesté chez les Goncourt et chez Péguy). Synon. rare de consternation. On a ouvert les rideaux qui laissent passer un jour éblouissant. On éteint les lumières. Consternement général (S. Guitry, Le Veilleur de nuit, 1911, I, p. 6). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃stε
ʀnasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1380 [ms.] « émeute, sédition » (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo339dds Gdf. [T. Live, 34, 2, 6 : consternatio muliebris]), attest. isolée; 2. 1508-17 « abattement » (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. 10512, VIII, 1, 15 ds Gdf.), rare av. le xviiesiècle. Empr. au lat. class. consternatio « bouleversement, affolement » et « sédition, mutinerie ». Fréq. abs. littér. : 200. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 323, b) 269; xxes. : a) 240, b) 285. Bbg. Quem. 2es. t. 4 1972. |