| CONSANGUIN, INE, adj. et subst. masc. I.− Adjectif A.− [En parlant de pers., d'êtres vivants] Né du même père (et, en général, né d'une mère différente, par opposition à utérin); p. ext., né du même ancêtre mâle. La sœur consanguine de qqn, frères consanguins. Macoudé et Batouala étaient frères, de mêmes père et mère, et non pas simplement consanguins (Maran, Batouala,1921, p. 53): 1. S'il [le père] ne laisse pas d'enfant, son frère hérite, non pas sa sœur; son frère germain ou consanguin, non pas son frère utérin. À défaut de frères ou de fils de frères, la succession passe à la sœur.
Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 410. − P. anal., littér. Qui présente des affinités profondes, originelles (avec une personne, une chose). Personne consanguine d'une autre, à une autre. [Goethe] est consanguin à Haendel (R. Rolland, Goethe et Beethoven,1930, p. 171): 2. Je me sens plus rapprochée, plus consanguine de mon cocher, de mes chevaux que de cet homme...
Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 523. − Spécialement 1. DR. CIVIQUE. Qui a un lien de parenté du côté paternel. Parents consanguins au quatrième degré. Cousins germains. 2. DR. CANONIQUE. Qui a un lien de parenté biologique (du côté paternel et/ou maternel) par opposition à la parenté spirituelle. 3. ETHNOL., SOCIOL. Se dit d'une personne ayant avec une autre une parenté unilinéaire du côté paternel. Synon. patrilinéaire, agnat; anton. cognat, germain, utérin. 4.− BIOL., GÉNÉT. Se dit des individus obtenus de parents dont l'hérédité augmente les chances de partager les mêmes allèles. ♦ ZOOTECHNIE. Individu de race pure sélectionnée. B.− [En parlant du lien, de la relation] Relatif à l'origine commune, quant au père ou à un proche ascendant mâle. Union, relation, fraternité consanguine. − P. métaph. Liens historiques consanguins (entre peuples). − DR., BIOL., etc. Qui unit deux personnes consanguines, deux individus consanguins. Mariage consanguin. ♦ ZOOTECHNIE. Élevage consanguin. Qui produit des individus consanguins. II.− Emploi subst. masc. Personne issue du même père (qu'une autre). Le consanguin de qqn; les non consanguins : 3. L'opinion arrêtée chez les Chrétiens (...) d'après laquelle Jésus avait été de la race de David, attribuait ce titre à tous ses consanguins.
Renan, Hist. des orig. du Christianisme,Les Évangiles et la seconde génération chrétienne, 1877, p. 496. Rem. Le fém. n'est pas attesté ds la docum. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃sɑ
̃gε
̃], fém. [-gin]. À comparer avec consanguinité dans lequel on peut entendre [g] ou [gy] à la 3esyllabe. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1282 subst. (H. de Gauchi, Gouv. des princes de Gilles Colonne, Ars. 5062, fo84 rods Gdf. Compl.). Empr. au lat. consanguineus (dér. de sanguis « sang »), « qui est né du même père »; subst. « parent ». Fréq. abs. littér. : 20. |