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CONQUE, subst. fém.
A.− ZOOLOGIE
1. Mollusque à grande coquille bivalve; coquille de ce mollusque. Conque marine, de Vénus. Les conques. Vénéricarde, Vénus, Cithérée, Donace, Telline (Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. 318):
1. Les coquillages, comme les fossiles, sont autant d'essais de la nature pour préparer les formes des différentes parties du corps humain (...). Robinet donne une description de la conque de Vénus qui représente la vulve d'une femme. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 112.
P. compar. Le champignon blanc, rosé dans sa conque comme un coquillage (Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 69).Je fus sûr qu'elle m'ouvrirait la conque de la vie mystérieuse. Nos deux corps inconscients ne feraient qu'un corps inconscient (Jouve, La Scène capitale,1935, p. 239).
2. Grande coquille en spirale.
Coquille en spirale, à la pointe brisée, servant de trompe. Prenant un coquillage percé par le haut. Voici la conque, le triton avec lequel on appelle les chasseurs dans les montagnes (Vigny, Le Journal d'un poète,1830, p. 908).
En partic. (dans la mythol.). Trompe des dieux de la mer :
2. Triton trottait devant, et tirait de sa conque Des sons si ravissants qu'il ravissait quiconque. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 617.
B.− [P. anal. de forme]
1. ANAT. Cavité de l'oreille externe où prend naissance le conduit auditif :
3. Muscles qui unissent l'écusson à la conque ou au tube de l'oreille (...). Le Soutien-rotateur (...) se porte en écharpe derrière la partie de la conque voisine du tube; il lui fait tourner sa concavité vers la terre et en arrière quand elle est horizontale. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 526.
P. méton. Pavillon de l'oreille :
4. Je graverais d'abord avec un diamant, En traits fins, le sourcil, l'œil, la joue et l'oreille, Conque rose écoutant mes vers malignement. Ch. Cros, Le Coffret de santal,Vingt sonnets, 1873, p. 95.
2. TECHNOL. Enceinte acoustique rappelant la forme de l'oreille. Les ondes sonores qui traversent l'espace sans que nous les percevions ne nous atteignent que par l'intermédiaire d'antennes, de plaques ou de conques de métal (É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 167).
3. ARCHIT. Partie circulaire terminant la grande nef d'une église. Ce fond semi-circulaire, cette conque absidale, avec ses chapelles nimbant le chœur (Huysmans, La Cathédrale,1898, p. 161).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃:k]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1375 [éd. 1531] « coquille concave de divers mollusques bivalves » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, v. 6 ds Quem.); spéc. xives. [ms. A, var.] conpkes « coquille en spirale servant de trompe » (Raimbert de Paris, Chevalier Ogier, éd. J. Barrois, 6109); 1680 (Rich.); 2. 1690 anat. conque de l'oreille (Fur.). Empr. au lat. concha (empr. au gr. κ ο ́ γ χ η) « coquillage »; « coquille »; sens 2 en lat. impérial. Fréq. abs. littér. : 232. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 473, b) 325; xxes. : a) 183, b) 297. Bbg. Vincent (A.). Les N. d'objets creux comme n. de lieux. Mél. Dauzat (A.) 1951, pp. 389-390.