| CONJURATEUR1, TRICE, adj. Qui possède ou est censé posséder le pouvoir de conjurer. ♦ [En parlant d'une abstraction personnifiée] Mains conjuratrices (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 121).Voix conjuratrice (Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 63): 1. Elle trouvait à ces coups de baguette un air conjurateur de fort mauvais augure, elle aurait voulu les murs moins hauts, les pièces moins grandes, et n'osait questionner le jeune homme sur les effets de cette sorcellerie.
Balzac, César Birotteau,1837, p. 105. ♦ [En parlant d'objets] Fétiches conjurateurs (Colette, Fanal bleu,1949, p. 202): 2. ... j'écris le préambule de notre future constitution. Ce serait le fer conjurateur de foudre que cette définition qui nous paraît blasphématoire : la propriété, c'est le vol, ...
Doc. d'hist. contemp.,1840, p. 177. − Emploi subst. Celui qui, à l'aide de pratiques particulières, prétend détourner les puissances malfaisantes. Le conjurateur frappe, sans trop de force, sur un grand disque de bronze, attendant jusqu'après que la vibration a cessé d'être perceptible (Claudel, Le Repos du septième jour,1901, p. 807): 3. Beaucoup de derviches des ordres inférieurs gagnent leur vie en faisant des espèces d'exorcismes autour des maisons pour en écarter les serpents (...). Le conjurateur prétend découvrir sans le secours de la vue s'il y a des serpents; et lorsqu'il y en a, il affirme pouvoir les attirer à lui par la seule fascination de la voix.
Nerval, Voyage en Orient,t. 3, 1851, p. 306. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃
ʒyʀatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Ds Ac. 1694-1878 en tant que subst. masc. uniquement. Fréq. abs. littér. : 8. |