| CONFRÉRIE, subst. fém. A.− Association de laïques fondée sur des principes religieux dans un but charitable ou de piété. Confrérie du Saint-Sacrement, d'enfants de Marie. Elle ornait de fleurs l'autel, lavait les linges sacrés, portait la bannière de la confrérie dans les processions (Moselly, Terres lorraines,1907, p. 70).Une confrérie de pénitents (...) qui accompagne à la fosse commune les corps des condamnés à mort (Montherlant, Le Songe,1922, p. 79). − P. anal. plais. Heureusement une confrérie de Nécrophores vient à passer par là. Ce sont (...) de petites bêtes noires qui ont fait vœu d'ensevelir les morts (A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 243). B.− 1. Ensemble généralement restreint de personnes unies par un lien commun, professionnel, corporatif ou autre. On se connaît de lexique à lexique. Il y a la confrérie des Bescherellisants, des Boisteux, des Poitevinards (J. Vallès, Jacques Vingtras,Le Bachelier, 1881, p. 322).La confrérie des chevaliers du tastevin (G. Brunerie, Les Industr. alim.,1949, p. 258): Pendant longtemps les Claës furent dans la ville de Gand, de père en fils, les chefs de la puissante confrérie des Tisserands.
Balzac, La Recherche de l'absolu,1834, p. 116. 2. P. anal. plais., fam. La nombreuse confrérie des badauds (Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,1872, p. 398).Sur la place Colomb, la confrérie des mendiants, allongés sur deux chaises de fer, dormait (Morand, Ouvert la nuit,1922, p. 70). ♦ La grande confrérie. L'ensemble des hommes mariés et, spécialement, l'ensemble des maris trompés. Il est entré dans la confrérie. Il est enrôlé dans la grande confrérie (Ac.1878, 1932). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fʀeʀi]. Ds Ac. depuis 1694. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 rappellent que quelques-uns, dont Richelet, ont écrit confrairie prétendant que le mot avait frairie pour origine et non confrère. Cette orth. se rencontre ds Ac. 1694-1740. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 confrarie « commission disciplinaire [de religieux] (Renart, éd. Martin, branche XII, 975); 2. ca 1260 confrérie « organisation professionnelle » (Livre de justice et de plet, éd. Rapetti, p. 9). Du lat. médiév. confratria (ixes. ds Nierm.) « association de laïques se proposant, sous un patronage religieux, un but charitable ou de piété », peut-être continuation du gr. φ
ρ
α
τ
ρ
ι
́
α (v. phratrie, cf. W. von Wartburg ds Z. rom. Philol., t. 68, 1952, p. 29 et FEW t. 3, p. 767b) d'où l'a. fr. frérie (début xiiies. ds Gdf.); confratria devient confrarie puis confrérie sous l'infl. de frère*. Fréq. abs. littér. : 206. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 328, b) 222; xxes. : a) 219, b) 344. DÉR. Confrérial, ale, aux, adj.Qui est relatif à une confrérie (supra A). La société diocésaine, paroissiale, confrériale s'explique-t-elle par la révélation? (Traité de sociol.,1968, p. 98).− 1reattest. 1968 id.; de confrérie, suff. -al*. |