| CONFORMER, verbe. A.− Emploi trans. et intrans. Conformer qqc. à qqc. 1. Mettre une chose en accord, en harmonie avec une autre prise pour modèle. Conformer sa tenue à l'idée que l'on se fait de soi : 1. Son libéralisme, fruit authentique du sol anglais, il l'a poussé par sa vie philosophique à une sorte d'état chimiquement pur, et il a, avec la même vigueur et la même loyauté qu'un philosophe grec, conformé sa vie à ses principes.
Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 101. 2. TECHNOL. [Le compl. dir. désigne un objet en matière souple, plastique, etc.] Donner une forme définitive à : 2. ... il [André] acheta un fez, qui fut suivant la coutume soigneusement repassé et conformé à sa tête dans une des mille petites boutiques de la rue.
Loti, Les Désenchantées,1906, p. 97. B.− Emploi pronom. Se conformer à qqc. 1. Se régler sur, se mettre en accord avec. Se conformer aux coutumes : 3. Je me suis conformé à l'usage, parce qu'on ne m'acceptait qu'à cette condition, et je n'en ai pas moins été fort heureux en ménage.
Ménard, Rêveries d'un païen mystique,1876, p. 180. 4. La volonté de concevoir la littérature comme un produit artificiel, exempt de se conformer à la réalité, s'exprime encore par la volonté de la concevoir comme un système de conventions passées entre personnes acquises à une même cause, un peu comme le vocabulaire d'une société secrète dont la signification serait insaisissable aux non-initiés.
Benda, La France byzantine,1945, p. 127. 2. En partic. Se soumettre à. Se conformer à la volonté de Dieu. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fɔ
ʀme], (je) conforme [kɔ
̃fɔ
ʀm̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1190 « rendre conforme à » (Sermons St Bernard, 100, 16 ds T.-L.); 1204 soi conformer à « devenir conforme » (Reclus de Molliens, Charité, 32, 4, ibid.). Empr. au lat. class. conformare (de forma « forme ») littéralement « donner une forme » d'où au fig. « adapter, modeler ». Fréq. abs. littér. : 583. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 011, b) 603; xxes. : a) 763, b) 838. |