| CONFESSION, subst. fém. A.− Action de proclamer une croyance, une doctrine. En mourant il fit sa confession de foi (Ac.1835-1932) : 1. ... l'architecture romane est une confession du néant de l'homme, tandis que le gothique, par exemple, qui veut être, avec de froides pierres, ce que les pères des thébaïdes appelaient une ascension de cœur, n'est que l'impuissance de monter jusqu'à Dieu.
Barbey D'Aurevilly, 3eMemorandum,1856, p. 43. − P. méton. Lieu où se trouvent les reliques d'un saint, la tombe d'un martyr. La Confession de saint Pierre à Rome. Autel de la Confession. Autel situé à cet endroit. − Spéc. Proclamation écrite, formulaire contenant des articles de foi. La Confession d'Augsbourg : 2. Le plus grand nombre des habitants étaient luthériens, Georges-Jean ayant annoncé que la foi pure, claire, simple, selon saint Paul, serait prêchée à Phalsbourg, en vertu de la Confession d'Augsbourg; ...
Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 8. − P. ext. Famille religieuse. Les diverses confessions chrétiennes : 3. Le luthéranisme et le calvinisme, après trois siècles, se réconcilient et se confondent dans le danger commun. Non-seulement les confessions ennemies se rapprochent, mais le protestantisme, pour mieux ramener au cœur sa vie trop divisée, se fait aujourd'hui des constitutions locales.
Quinet, Allemagne et Italie,1836, p. 21. B.− Aveu devant témoin(s) privé(s) ou public(s). 1. RELIG. CATHOL. Aveu de péchés que le pénitent fait au prêtre ou à Dieu seul. Confession auriculaire (p. oppos. à la confession publique). Cf. auriculaire I A.Confession générale; billet de confession (cf. billet II E) : 4. Je ne crois pas trop aux confessions sacrilèges en un tel moment [au moment de mourir], car les mourantes dont je parle manifestaient une contrition sincère de leurs fautes.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1088. − Le sceau, le secret de la confession. Le secret absolu que le prêtre est tenu d'observer, sous peine d'excommunication, sur ce qu'il entend en confession. ♦ Au fig. Confier qqc. à qqn sous le sceau de la confession. Lui confier un secret en lui demandant de ne pas le violer. − Au fig. et fam. On lui donnerait le bon Dieu [= la communion] sans confession. Se dit d'une personne qui a un air d'innocence, de vertu, mais qui n'a que de l'hypocrisie. 2. Aveu qu'une personne fait d'un acte blâmable qu'elle a commis; action de se confier : 5. Le soir où Pauline connut enfin l'histoire entière des dix-huit mois écoulés, elle resta un instant sans voix, étourdie par ce désastre. C'était dans la salle à manger, (...) Lazare venait d'achever sa confession, en face de la théière refroidie, sous la lampe qui charbonnait.
Zola, La Joie de vivre,1884, p. 1059. 6. ... la confession de mes fautes me permet de recommencer plus légèrement et de jouir deux fois, de ma nature d'abord, et ensuite d'un charmant repentir.
Camus, La Chute,1956, p. 1546. − DR., vx. Diviser la confession. Prendre une partie de ce qu'un homme confesse, et rejeter l'autre. On ne doit pas diviser la confession (Ac.1835, 1878). − LITT. Récit autobiographique où l'auteur rapporte les erreurs de sa vie, veut faire preuve d'une sincérité totale. Les Confessions de saint Augustin, de Jean-Jacques Rousseau; la Confession d'un enfant du siècle, titre d'un ouvrage de Musset (1836) : 7. C'est ainsi que les prétendus romans de Richardson sont en réalité des confessions déguisées, tandis que les Confessions de Rousseau sont un roman déguisé.
Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 115. ♦ P. anal. : 8. Ces mois d'épreuves revivent en elle [l'opus 110], avec une intensité, presque réaliste par endroits, dont l'accent direct a été rarement atteint par les confessions musicales de Beethoven.
R. Rolland, Beethoven,t. 2, 1928, p. 439. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃fεsjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 980 confession « aveu de ses péchés fait à un prêtre » (Passion du Christ, éd. G. Paris, 78); 2. ca 1265 « aveu d'une faute » (B. Latin, Tresor, éd. Carmody, III, 92 : la confiession dou malfaitour). B. 1537 « déclaration de foi (d'une église) » (G. Farel, Confession de foy laquelle tous bourgeois et habitans de Geneve et subjets du pays doibvent jurer de garder et tenir [rédigé d'apr. Calvin] ds Cioranescu 16e, 5129). Empr. au lat. chrét. confessio « aveu de ses péchés à Dieu, à un prêtre; profession de foi » (« aveu » en lat. class.); le sens B a été empr. par les Protestants du temps de la Réforme, v. Catholicisme, s.v. Confession (profession de foi). Fréq. abs. littér. : 1 471. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 420, b) 1 817; xxes. : a) 2 007, b) 2 863 |