| CONCUPISCENT, ENTE, adj. et subst. masc. A.− Qui éprouve de la concupiscence. Une humanité douloureusement concupiscente hantait l'apparence de ma chair (Aymé, La Jument verte,1933, p. 20). ♦ P. métaph. Des boucs concupiscents (O.-V. Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 175). − Emploi subst. rare. Des concupiscents acharnés à jouir (Mauriac, Souffrance et bonheur du chrétien,p. 43 ds Rob.). ♦ Spéc., PHILOS. SCOLAST. Tendance de l'appétit sensible à posséder un bien. [Les marxistes] n'ont point assez distingué (...) l'irascible du concupiscent (Alain, Propos,1930, p. 914). B.− Qui traduit la concupiscence.
Œil, regard concupiscent : ... avant de s'éloigner du groupe que M. de Charlus formait avec les deux jeunes Surgis et leur mère, Swann ne put s'empêcher d'attacher sur le corsage de celle-ci de longs regards de connaisseur dilatés et concupiscents. Il mit même son monocle pour mieux apercevoir, et, tout en me parlant, de temps à autre il jetait un regard vers la direction de cette dame.
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 705. Rem. La docum. atteste les anton. a-concupiscent et anti-concupiscent. Le sens profond du moi « cette saveur inimitable qu'on ne trouve qu'à soi-même », est le plus anti-concupiscent, le plus a-concupiscent, faudrait-il dire, de tous les états (Du Bos, Journal, 1923, p. 331). Prononc. : [kɔ
̃kypisɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Pour [ss] double cf. concupiscence. Étymol. et Hist. Av. 1544 [1558] (Bonaventure des Périers, Nouvelles récréations, 40, éd. L. Lacour, t. 2, p. 165), rare jusqu'au milieu du xixes. : 1823 (Boiste). Empr. au lat. class. concupiscens, -entis part. prés. de concupiscere « convoiter ». Fréq. abs. littér. : 19. Bbg. Quem. 2es. t. 4 1972. |