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CONCLAVE, subst. masc.
A.− Appartement du Vatican où les cardinaux réunis à huis clos élisent le souverain pontife. Gouverneur, maréchal du conclave (Ac. 1835, 1878).
− P. métaph. :
1. ... Rome pouvant entendre, on cache les débats; Le sanhédrin se voile et la loi parle bas. Donc, depuis Gabinus, ce sénat de prière Qui s'assemble au lieu dit le conclavé de Pierre, Ce tribunal qui fait une haie à la loi, Qui seul sait le comment et seul dit le pourquoi, Pour punir le blasphème a commis dix-neuf juges. Hugo, La Fin de Satan,Le Gibet de Jésus-Christ, 1885, p. 862.
B.− Assemblée des cardinaux convoqués pour élire le souverain pontife. Un conclave de tel pape. Le conclave qui a vu l'élection de tel pape :
2. Par son caractère universel qui n'a jamais eu de modèle ou d'exemple dans l'histoire, un conclave n'est pas le conseil d'un État particulier, mais celui d'une nation composée des nations les plus diverses et répandue sur la surface du globe. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 745.
♦ Loc. proverbiale. Qui entre pape au conclave en sort cardinal (Ac. 1835, 1878).
− Emploi métaph. [P. allus. à la couleur pourpre] Conclave de tomates (A. Arnoux, Carnet de route du Juif Errant,1931, p. 221).
− P. ext. Assemblée délibérante :
3. À l'apparition de mon livre, les savants réunis en conclave ont décidé qu'ils ne diraient pas un mot et laisseraient la chose mourir sous le silence. Gobineau, Correspondance[avec Tocqueville], 1859, p. 300.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kla:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xives. (Chron. de Flandre, II, 155 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 467). Empr. au lat. médiév. conclave de même sens (juill. 1274, Constitution de Grégoire X Ubi periculum d'apr. Théol. cath. t. 3, 1, col. 708), spécialisation du sens du lat. class. « pièce fermant à clef », dér. de clavis « clef ». Fréq. abs. littér. : 136.
DÉR.
Conclaviste, subst. masc.a) Ecclésiastique attaché au service d'un cardinal pendant la durée d'un conclave et tenu par serment à une rigoureuse discrétion pour tout ce qui touche au conclave. Privilèges de conclaviste. Un évêque qui sait devenir archevêque, un archevêque qui sait devenir cardinal, vous emmène comme conclaviste, vous entrez dans la rote (Hugo, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 67).b) Partisan du conclave. On suppose que le conclave sera très long ou très court : il n'y aura pas de combat de système comme à l'époque du décès de Pie VII; les conclavistes et les anti-conclavistes ont totalement disparu : ce qui peut rendre l'élection plus facile (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 490).− [kɔ ̃klavist]. Ds Ac. 1694-1932. − 1reattest. 1546 (Rabelais, Tiers livre, chap. 38, éd. Ch. Marty-Laveaux, p. 182); de conclave, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér. : 6.