| CONCITOYEN, ENNE, subst. A.− Citoyen(enne) du même État ou de la même ville qu'une autre personne. C'est mon concitoyen, nous sommes concitoyens, mes chers concitoyens. Synon. compatriote.Ne laissons jamais violer les droits d'un de nos concitoyens (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 418).− Messieurs, mes chers concitoyens, commença le premier magistrat de Fenouille (Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1495): 1. Donnera-t-on à nos enfants ce que nous considérons comme la vérité? Donnera-t-on à nos petits concitoyens, aux petits Français, à la France de demain ce que je considère comme la vérité?
Barrès, Mes cahiers,t. 9, 1911, p. 35. Rem. On rencontre except. ds la docum. la forme co-citoyen (cf. Chateaubriand, Essai sur les Révolutions, t. 1, 1797, p. 243, note). − P. ext. Je vous appelle concitoyen, car vous et moi, nous n'avons qu'une patrie, l'avenir, qu'une cité, l'unité humaine (Hugo, Correspondance,1858, p. 282). B.− P. métaph., littér., dans d'autres domaines. Synon. frère, compagnon : 2. Je suis le frère en Dieu de tout ce qui vit, de la girafe et du crocodile comme de l'homme, et le concitoyen de tout ce qui habite le grand hôtel garni de l'Univers.
Flaubert, Correspondance,1846, p. 271. − En partic. [P. réf. à l'image biblique (Apocalypse III, 12) et augustinienne de la Cité de Dieu] Elle [Élisabeth] y reçut plusieurs autres concitoyens des saints (...) destinés (...) à jouir avec elle de l'éternelle joie (Montalembert, Hist. de Ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. 351). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃sitwajε
̃], fém. [-εn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1290 concitien (texte de Besançon ds DG) − xves. ds Gdf. Compl. : concitein; répertorié comme vieux par Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e; 1580 concitoyen (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, l. 2, chap. 12, p. 585). De citoyen* d'apr. le b. lat. concivis. Fréq. abs. littér. : 463. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 956, b) 635; xxes. : a) 395, b) 574. DÉR. Concitoyenneté, subst. fém.,rare. Qualité de concitoyen. La concitoyenneté [aux États-Unis] s'arrêtait pratiquement aux limites des provinces (Masseras, Journal officiel,27 juin 1876, p. 4583 ds Littré).Lar. 19e-20ele signalent comme ,,peu usité`` et Nouv. Lar. ill. comme ,,inusité``.− [kɔ
̃sitwajεnte]. − 1reattest. av. 1845 (Du Rozoir ds Lar. 19e); de concitoyen, suff. -eté (-ité*). |