| CONCILIATION, subst. fém. A.− Action visant à rapprocher des personnes en désaccord d'opinions ou d'intérêts. Esprit de conciliation; travailler à la conciliation des esprits (Ac. 1835-1932); il eut recours aux voies de conciliation (Ac. 1835-1932). Discours empreint de bienveillance, d'indulgence et de conciliation (Billy, Introïbo,1939, p. 114).Politique (...) toute de conciliation, d'accommodements (...) bien faite pour leur plaire (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 803): 1. Richard écoutait, moins attentif aux mots qu'à l'accent. Tout, dans l'attitude et dans les réponses de Cécile, marquait non seulement la fatigue, mais encore une volonté de conciliation, de fléchissement, de concorde.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 245. SYNT. Désir, essai, moyen, projet, tentatives, voies de conciliation. Paroles de paix et de conciliation. Prêcher la conciliation. PARAD. Accommodement, accord, arrangement, entente, paix, transaction. − DR. ,,Instance qui précède un procès et au cours de laquelle il est tenté un arrangement entre les adversaires`` (Cida 1973). Appeler, assigner, citer en conciliation. − Spécialement 1. Tentative de conciliation. Première étape de la procédure en divorce et qui a lieu dans le cabinet du président du tribunal de grande instance. Synon. préliminaire de conciliation : 2. « Il dit que vous allez tous deux, ce mois, chez le tribunal du juge », continua-t-il, « pour la conciliation; et qu'après seulement commencera la véritable machination de divorce. »
R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Pénitencier, 1922, p. 784. 2. ,,Moyen de règlement des conflits collectifs du travail qui a pour but − avec ou non l'aide d'un tiers − de rapprocher les points de vue des parties en conflit`` (Lauzel-Muss. 1970; cf. aussi arbitrage, ex. 6) : 3. Les ouvriers se rendent facilement compte que le travail de conciliation ou d'arbitrage ne repose sur aucune base économico-juridique et leur tactique a été conduite − instinctivement peut-être − en conséquence.
Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 87. B.− P. anal. Action de rapprocher des textes, des idées, des méthodes qui paraissent en opposition pour les faire concorder. Conciliation des passages d'un auteur, des lois entre elles (Ac. 1835-1932); conciliation des intérêts, entre les exigences : 4. On concevra, semble-t-il, qu'une conciliation est possible entre ces deux doctrines opposées, si l'on étudie d'un peu près la nature de l'esprit scientifique et celle de l'esprit poétique. Les théories que nous venons de résumer sacrifient tour à tour l'un à l'autre.
P. Bourget, Nouv. Essais de psychol. contemp.,1885, p. 101. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃siljasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. « action de concilier (des personnes); résultat de cette action » (J. Le Fèvre, Respit de la mort, éd. G. Hasenohr-Esnos, 1718); 2. 1680 « action de faire concorder (des choses) » (Rich.); 3. 1790 dr. (J.-B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, Paris, 1834, t. 1, p. 326a, titre X, art. 1). Empr. au lat. class. conciliatio, -onis « union; bienveillance, action de se concilier la faveur ». Fréq. abs. littér. : 293. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 229, b) 420; xxes. : a) 480, b) 536. Bbg. Gohin 1903, p. 294. |