| CONCEPTUEL, ELLE, adj. A.− PHYSIOL., vieilli. Qui concerne l'acte de la conception. Acte conceptuel. Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop. et Quillet 1965. B.− SC. HUM., lang. abstr. 1. [En parlant d'une structure, d'un cadre de pensée] Qui est de l'ordre du concept. L'appareil, les catégories, les schèmes conceptuels d'une science; l'analyse conceptuelle d'un texte, d'une théorie; une réalité d'ordre conceptuel. Une nouvelle manière de regarder le monde, former un cadre conceptuel dans lequel puissent rentrer toutes les variétés de phénomènes psi (R. Amadou, La Parapsychologie,1954, p. 316).L'absolu qui échappe à toute détermination conceptuelle et discursive (Philos., Relig., 1957, p. 5215): Le développement de l'éducation des adultes et la mise en œuvre d'une théorie passent par l'élaboration d'un langage conceptuel rigoureux pour permettre aux divers organismes d'éducation de communiquer les uns avec les autres et d'évaluer leur action selon des normes objectives.
B. Schwartz, Pour une éducation permanente,1969, p. 84. − P. ext., dans la lang. cult. Qui constitue un concept, une idée générale. Une élaboration analogue à celle qui a substitué à la représentation sensible du monde une représentation scientifique et conceptuelle (É. Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Le Système totémique en Australie, 1912, p. 597).Une liberté intellectuelle et conceptuelle, une liberté livresque, une liberté toute faite, une liberté de bibliothèque (Péguy, Notre Jeunesse,1910, p. 126).Un futur vague et conceptuel qui concerne l'humanité entière (Sartre, Situations II,1948, p. 13). 2. Qui concerne tout mode de pensée abstraite. L'activité, l'intelligence, la pensée conceptuelle. Anton. concret, intuitif, perceptif, pratique.Parler d'intelligence? Oui, au sens d'entendement, de connaissance conceptuelle et rationnelle (L. Febvre, Combats pour l'hist.,1906-52, p. 290). − P. ell. Le conceptuel p. oppos. à l'empirique. La connaissance perceptive du monde extérieur, où le spéculatif prédomine sur le positif, de même que le réflexif et le conceptuel sur l'empirique (Traité de sociol.,1968, p. 128). − Spéc., PSYCHOL. DIFFÉRENTIELLE. Tests de pensée conceptuelle. Test d'intelligence utilisé en psychologie scolaire ou en psychiatrie permettant d'étudier l'aptitude d'un individu à la catégorisation. Le type conceptuel. Un ouvrage comme celui de Hanfmann et Kasanin sur Conceptual Thinking in Schizophrenia (1942) est bien représentatif de l'intérêt des tests de pensée conceptuelle en psychiatrie (J. Delay, Ét. de psychol. méd.,1953, p. 115). Prononc. : [kɔ
̃sεptɥ
εl]. Étymol. et Hist. Av. 1845-46 philos. (H. Martin ds Besch. Suppl.). Dér. de concept* sur le modèle de spirituel* peut-être d'apr. un lat. scolastique *conceptualis fait sur le modèle de spiritualis (cf. conceptualiter, 1345 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 75. DÉR. Conceptuellement, adv.a) Au moyen de concepts. Penser, définir qqc. conceptuellement. Distinguer conceptuellement divers types à partir d'un tel critère (J. Meynaud, Les Groupes de pression en France,1958, p. 104).La formule caractérologique (...) la première forme saisissable conceptuellement du principe de différenciation et de personnalisation (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 714).b) P. ext. Sur le plan conceptuel. Il en est très proche à la fois historiquement − car il précède de peu l'émission de monnaie de banque − et conceptuellement, mais il en est cependant distinct (L'Univers écon. et soc.,1960, p. 2812).− 1reattest. 1912 (É. Durkheim, op. cit., p. 626); de conceptuel, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 48. |