| * Dans l'article "CONCEPTUALISER,, verbe trans." CONCEPTUALISER, verbe trans. [À partir des données de l'expérience vécue personnellement ou collectivement] Élaborer un concept ou un ensemble de concepts communicables. Conceptualiser une expérience, une intuition en (une) théorie (cf. abstraire, formaliser, généraliser, systématiser). Pour que nous puissions conceptualiser avec rigueur et de façon opératoire le produit et le coût d'un ensemble, disons d'une nation (L'Univers écon. et soc., 1960, p. 414).L'exposé des notions de statut et de rôle fait immédiatement apparaître combien elles sont importantes pour conceptualiser les relations interpersonnelles (Traité de sociol.,1968, p. 343):... aucune théorie n'a jusqu'à ce jour tenté de conceptualiser l'ensemble des intentions ou des connaissances relatives à l'éducation des adultes, pour élaborer un système de propositions et d'hypothèses cohérent.
B. Schwartz, Pour une éducation permanente,1969, p. 84. − Emploi pronom. avec valeur passive. Elle [la politique anticyclique] se conceptualise peu à peu, c'est-à-dire se munit d'outils intellectuels que nous fabriquons pour comprendre la réalité et pour agir sur elle, en termes aussi quantitatifs qu'il est possible (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 495). − Avec une nuance péj. Réduire aux seules abstractions, vider un concept de son contenu vécu pour ne garder qu'une forme. Abs. conceptualiser. Adhérant, non par sa faute, mais par celle de l'éducation reçue, à un système philosophique athée, elle [l'âme] conceptualise cette foi au vrai dieu dans des formules qui nient celui-ci (Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 74).La réflexion qui pèse un tant soit peu lourdement sur lui [le temps] le conceptualise et le détemporalise (Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 70). Rem. On rencontre dans la docum. le part. passé et adj. conceptualisé, ée. L'expression conceptualisée d'une certaine manière d'être ou de sentir (Marcel, Journal métaphysique, 1920, p. 254). La perception conceptualisée de l'homme (Ruyer, La Cybernétique, 1954, p. 63). Étymol. et Hist. 1920 (Marcel, loc. cit.). Dér. de conceptuel*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 11. DÉR. 1. Conceptualisable, adj.Qui peut être conceptualisé. Une certaine qualité conceptualisable (Marcel, Journal métaphysique,1923, p. 292).Le fait pour mon corps d'être mon corps n'est rien dont je puisse avoir véritablement une idée, rien de conceptualisable (Marcel, Journal métaphysique,1923p. 305).− 1reattest. 1923 (Marcel, Journal métaphysique, 1923, p. 292); de conceptualiser, suff. -able*. − Fréq. abs. littér. : 2. 2. Conceptualisation, subst. fém. sc. hum.,lang. abstr. Action de conceptualiser (cf. supra). Si les enfants dessinent un cube avec des carrés, c'est évidemment en vertu d'un travail de conceptualisation qui n'a rien à voir avec le dynamisme physiologique en question (Ruyer, La Conscience et le corps,1937, p. 90, note 1).Elle [la vérité] appartient a priori à la compréhension humaine et le travail essentiel est une herméneutique, c'est-à-dire un déchiffrage, une fixation et une conceptualisation (Sartre, L'Être et le Néant,1943, p. 656).P. ext., souvent au plur. Le résultat de cette action. Quittons des conceptualisations raffinées, dont l'élaboration subtile ne dissimule pas les vices théoriques (L'Univers écon. et soc.,1960, p. 416).Les conceptualisations économiques qui viennent d'être caractérisées (Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 590).− 1reattest. 1936 (Maritain, Humanisme intégral, p. 92), de conceptualiser; suff. -(at)ion*. − Fréq. abs. littér. : 23. |