| COMPOST, subst. masc. AGRIC. Mélange de bonnes terres, de fumier, de résidus organiques et de matières minérales, périodiquement arrosé avec du purin, et utilisé comme amendement. Tas de compost; préparer un compost. Fabriquer des composts (cf. Flaubert, Bouvard et Pécuchet, t. 1, 1880, p. 24); apports de terreau et de compost (L. Levadoux, La Vigne et sa cult.,1961, p. 96):Son principe était que tout ce qui vient de la terre est bon à renvoyer à la terre. Il avait installé de vastes trous à compost derrière sa ferme, il y entassait les ordures du pays entier, ce que la pelle ramassait au petit bonheur, les charognes, les putréfactions des coins de borne et des eaux croupies. C'était de l'or.
Zola, La Terre,1887, p. 404. − P. métaph. Un obscur compost de sentiments (Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 605). Prononc. et Orth. : [kɔ
̃pɔst]. Le groupe -st se prononce [st] dans ballast, (armes d') hast, last, at least, est, lest, digest, ouest, zest, whist, zist, compost, ost, toast, trust (cf. Fouché Prononc. 1959, p. 430). Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. xiiies. a. norm. « engrais composé d'un mélange à base de fumier et de détritus » (Saint-Amand, Archives de la Seine Inf. ds Bonn., p. 34); 1721 « bon état des terres » (Trév.); fin xviiies. « engrais obtenu par fermentation et dessication du fumier, de différents détritus et d'autres composantes dans une fosse » (Abbé Rozier ds Lar. 19e). Substantivation et spécialisation de sens en a. norm. de l'adj. d'a. fr. compost « mêlé, composé » (xiiies. ds T.-L.) de même orig. que compote*. Le terme, resté vivant en Normandie sous la forme qu'on attendrait normalement compôt (Dum.), a prob. connu une nouvelle extension au xviiies. sous l'infl. de l'angl. compost empr. lui-même à l'a. norm. et attesté sous la forme lat. compostus au xiiies. puis dans les textes angl. à partir du xvies. (NED). Fréq. abs. littér. : 13. |