| * Dans l'article "COMPASSER,, verbe trans." COMPASSER, verbe trans. A.− Prendre, reporter des mesures avec un compas : 1. Pour faire une garniture, il faut, avec un compas, prendre la largeur d'une des pages (...), compasser cette mesure autant de fois qu'il y aura de pages sur la largeur du papier...
Bertrand-Quinquet, Traité de l'impr.,1799, p. 94. − Spéc. MAR. Compasser des distances sur une carte, compasser une carte. Marquer le lieu où se trouve le navire. ARM. Compasser le canon d'une arme à feu. En vérifier l'épaisseur. − P. ext. Faire quelque chose avec exactitude, régularité, symétrie (cf. compassé A). ♦ Spéc. Compasser les feux. Disposer les fourneaux de mine de manière à ce qu'ils explosent tous en même temps. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. B.− Au fig. 1. [En parlant des actes ou de l'attitude d'une pers.] Régler minutieusement (cf. compassé B) : 2. « ... De nombreux règlements fort sévères, quoiqu'ils ne soient pas écrits, compassent tous les actes de leur vie [des sauvages]. »
Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 108. − Emploi pronom. : 3. Petit-maître
Renforcé
(...)
Dans sa grâce
Se compasse
Quelque peu,
Met de l'ambre
Et se cambre
Tant qu'il peut.
A. Pommier, Colifichets,Le Nain, 1860, p. 161. 2. [En parlant de mots écrits ou prononcés] Mesurer, peser. Il parla longtemps, en compassant ses termes, en procédant par touches, par chocs (Châteaubriant, M. des Lourdines,1911, p. 145): 4. Moi, ce fut l'an passé que cette frénésie
Me vint d'être amoureux. − Adieu, la poésie!
Je n'avais pas assez de temps pour l'employer
À compasser des mots : ...
T. Gautier, Albertus ou l'Âme et le péché,1833, p. 148. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃pɑse]; également [kɔ
̃pase]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1130-40 « mesurer au compas, disposer de façon régulière » (Wace, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, v. 574); b) 1680 reliure compasser un livre (Rich.); c) 1690 mar. compasser une carte (Fur.); d) 1704 mines compasser les feux (Trév.); 2. a) apr. 1433 fig. « considérer, peser » (J. Regnier, Fortunes et Adversitez, p. 13, v. 326); b) av. 1544 fig. « régler ses paroles, ses actions, son maintien » (B. des Periers, Poésies, 82 ds IGLF); 1690 compassé part. passé adj. « raide, étudié, affecté » (Fur.). D'un b. lat. *compassare « mesurer avec le pas »; dér. de passus (pas*). Fréq. abs. littér. : 3. DÉR. Compassement, subst. masc.,rare. Action de mesurer avec un compas. Au fig. a) Raideur, affectation. Du Quesne était huguenot, mais sans rien de la retenue, du compassement qu'affectaient les Têtes Rondes (J. de La Varende, Le Maréchal de Tourville et son temps,1943, p. 115).b) Mesure, modération (cf. compasser ses paroles). Le monarque répondit à son discours [du duc d'Orléans] (...) avec un choix étonnant d'expressions et de paroles par leur justesse et leur compassement (J. de La Varende, Monsieur le Duc de Saint-Simon et sa Comédie humaine,1955, p. 453).− [kɔ
̃pɑsmɑ
̃]; également [kɔ
̃pasmɑ
̃]. Fér. Crit. t. 1 1787 écrit compâssement. Ds Ac. 1762-1835. − 1resattest. 1. a) 1180-90 « action de compasser, de mesurer au compas » (Roman d'Alexandre, éd. E. C. Armstrong, 338); b) 1567 archit. « espacement régulier » (J. Martin, Archit., trad. de Vitruve, p. 103 ds IGLF); 1704 mines compassement de feux (Trév.); 2. av. 1755 fig. « caractère de ce qui est compassé, affectation » (Saint-Simon, Mémoires, 17, 364 ds Adam, p. 24); de compasser, suff. -ment1*. |