| * Dans l'article "COMPARER,, verbe trans." COMPARER, verbe trans. A.− [Ce que l'on compare (animés, inanimés concr. ou abstr.) est de même nature ou présente des similitudes évidentes] Rapprocher pour mettre en évidence des rapports de ressemblance ou de différence. 1. Comparer + obj. + compl. prép. à ou avec a) Comparer (une pers., une chose) à (une autre pers., une autre chose).Comparer l'idée à la réalité. Il compare leurs méthodes aux nôtres. Cette femme est encore heureuse si vous la comparez aux autres femmes. Je comparais nos effectifs, nos organisations, notre armement et nos approvisionnements de 1918 à ceux de cette époque [1914] (Foch, Mémoires,1918, p. 21): 1. On a souvent comparé les Français aux Athéniens : les premiers ont maintenant avec ceux-ci ce trait de ressemblance de plus, de se passionner pour les productions des arts.
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 3, 1813, p. 311. 2. La ressemblance implique la comparaison, le goût et le pouvoir de comparer. Or, nous sommes plus tentés de regarder ce portrait de Baudelaire par Matisse dans le jour de l'œuvre de Matisse, que de le comparer à d'autres portraits dont un au moins, le premier qui nous apparut, celui d'Émile Deroy, n'a pas eu, dans le moment, de terme de comparaison.
Éluard, Donner à voir,1939, p. 110. b) Comparer (une pers., une chose) avec (une autre pers., une autre chose).Nous comparerons la traduction avec l'original (Ac.1835-1932).Quand on compare les langues sémitiques avec le protosémite reconstitué, on est frappé à première vue de la persistance de certains caractères (Saussure, Cours de ling. gén.,1916, p. 315).On compara sa notoriété naissante avec celle, plus établie, de son frère (Arland, L'Ordre,1929, p. 193): 3. ... elles [les leçons de Tissot] eurent cela de bon pour moi de me faire relire avec soin une bonne partie des poètes latins, avec lesquels je comparais les écrivains français qui avaient quelques rapports avec eux.
Delécluze, Journal,1827, p. 373. 2. Comparer + obj. + et + obj.Comparer Virgile et Homère (Ac. 1835-78). 3. Comparer + obj. au plur. (+ entre eux, elles) a) Comparer (deux ou plusieurs pers. ou choses).Comparer deux textes, les résultats de plusieurs expériences, les avantages et les inconvénients de quelque chose. Nous avons comparé un grand nombre de manuscrits (Ac. 1835-1932). Les comparer ensemble (Ac. 1835-1932). Comparer plusieurs auteurs, les comparer entre eux (Ac. 1932) : 4. ... dès qu'il s'agissait de récits d'Odile, elle [ma mémoire] devenait prodigieuse. Je retenais la moindre de ses phrases; je les comparais entre elles; je les pesais.
Maurois, Climats,1928, p. 76. b) DR. Comparer des écritures, les confronter et examiner si elles sont de la même main (Ac.1835-1932). − Absol. Il habite les magasins; il voit, revoit, compare, choisit, achète (R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 41). − Emploi pronom. à sens passif. Deux grands faits historiques peuvent se comparer, (...) à la Restauration en France (Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 2, 1817, p. 169). Rem. Pour l'ensemble des dict. (Littré, DG, Rob.) comparer à se dit plutôt dans le sens de « rapprocher pour établir un rapport d'égalité, de ressemblance », comparer avec lorsqu'il y a confrontation, recherche des différences autant que des ressemblances. Selon la docum., comparer à est la tournure habituelle, comparer avec est plus rare et implique une comparaison plus poussée, voire sc. (avec chiffres, mesures, tableaux, etc.). B.− [Avec une idée d'intensification; souvent avec une négation et/ou en construction exclamative] Comparer qqn ou qqc. à qqn ou à qqc. Mettre en parallèle, égaler, faire rivaliser en intensité ou en valeur. Gén. comparer à. Gardez-vous de comparer Lucain à Virgile (Ac.1835-1932).Il n'y a point d'église qu'on puisse comparer à Saint-Pierre de Rome (Ac.1835-1932).Quel ami pouvais-je comparer à mon père! (Mmede Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 253).On ne peut, on ne saurait comparer : 5. Vous trouvez que c'est faire le bien, monsieur l'abbé, ce que nous faisons en ce moment, les boches et nous? − Mon enfant, vous avez peut-être tort de comparer... de mettre sur le même plan... vous, vous défendez votre patrie injustement attaquée...
Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 265. − Emploi pronom. ♦ À sens passif. Ces choses ne sauraient se comparer. Ça ne se compare pas! (fam.). Site qui peut se comparer aux plus beaux. L'honneur de se voir comparer aux plus grands maîtres de la pensée moderne (Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 11). ♦ À sens réfl. : 6. Ils n'étaient pas modestes, ils se comparaient à de célèbres associations, aux encyclopédistes, aux hégéliens.
Nizan, La Conspiration,1938, p. 47. C.− Souvent littér. ou styl. [Ce que l'on compare est de nature ou d'espèce différente] Rapprocher pour que soit mis en lumière un trait de ressemblance ou d'analogie. Gén. Comparer à.Comparer les femmes à des roses (Zola, La Curée, 1872, p. 346), On ne peut mieux comparer ces deux femmes qu' à des fruits, (Laclos, De l'Éducation des femmes,1803, p. 440).Platon comparait le bien au soleil. Ils sont si bons nageurs, qu'on ne peut leur comparer que les phoques et les loups marins (Voyage de La Pérouse,t. 2, 1797, p. 113): 7. On peut comparer aussi la vie à un banquet; invités, nous devons toujours nous tenir prêts à partir.
J. Vuillemin, Essai sur la signif. de la mort,1949, p. 227. − Emploi pronom. à sens réfl. : 8. Il [Xénocrate] avait, dit l'histoire, l'intelligence lente et pesante, et Platon le comparait à un âne auquel il fallait l'éperon, pour ne pas dire le bâton; lui-même se comparait à un vase dont le cou était étroit, recevant avec peine, mais gardant bien.
Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet,1837, p. 518. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃paʀe], (je) compare [kɔ
̃pa:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1120 cumparer « rapprocher des êtres, des objets de nature différente pour faire ressortir un trait commun ou un rapport d'égalité » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 48, 21); 2. 1ertiers xiiies. comparer « examiner les rapports de ressemblance et de différence entre les personnes, les choses » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. A.-G. van Hamel, 244, 9); ca 1268 (Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, livre II, chap. 103, p. 451); spéc. 1718 comparer des écritures (Ac.); 1805 (Cuvier, Leçons d'anat. comparée [titre d'ouvrage]). Empr. au lat. class. comparare, mêmes sens. Fréq. abs. littér. Comparer : 2 635. Comparant : 297. Fréq. rel. littér. : Comparer. xixes. : a) 5 073, b) 3 064; xxes. : a) 3 456, b) 3 156. Comparant. xixes. : a) 762, b) 357; xxes. : a) 367, b) 199. DÉR. Comparateur, subst. masc.,phys. et technol. ,,Instrument de précision pour comparer une cote d'une pièce à celle d'un étalon (comparateurs mécanique, optique, pneumatique)`` (Poignon 1967). Comparateur électronique (Lar. encyclop.). L'amélioration des étalons rend nécessaire celle des comparateurs (B. Decaux, La Mesure précise du temps,1959, p. 55).P. ext. comparateur électronique. Organe du calculateur qui compare, choisit ou décide, qui « discrimine » (E.-C. Berkeley, Cerveaux géants, 1957, p. 159). Rem. a) Comparateur « instrument de physique servant à comparer les longueurs de deux règles » est attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. Lang. fr., Rob. b) Certains dict. Lar. 19e, Littré, Rob., Quillet 1965 mentionnent un emploi adj. de comparateur « qui aime à comparer », esprit comparateur.− [kɔ
̃paʀatœ:ʀ]. − 1reattest. 1838 phys. (Ac. Compl. 1842); de comparer, suff. -(at)eur2*. BBG. − Gir. t. 2 Nouv. Rem. 1834, pp. 34-35. |