| COMMUNE, subst. fém. A.− Anciennement. Ville ou bourg affranchis du joug féodal et placés sous l'administration des bourgeois organisés : 1. ... quand les villes s'affranchirent de la tutelle seigneuriale, quand la commune se forma, le corps de métiers, qui avait devancé et préparé ce mouvement, devint la base de la constitution communale.
Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. XXIV. B.− Moderne 1. Circonscription administrative. a) [En France] Circonscription administrative de base placée sous l'autorité d'un maire assisté d'adjoints et d'un conseil municipal : 2. Après avoir constitué des revenus à la commune, je les employai sans opposition à bâtir une mairie, dans laquelle je mis une école gratuite et le logement d'un instituteur primaire.
Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 48. − P. méton. Personne morale représentée par les habitants d'une commune. Le budget de la commune : 3. Il s'agissait d'autoriser les caisses d'épargne à prêter de l'argent aux communes, ce qui eût retiré aux établissements que dirigeait Montessuy leur meilleure clientèle.
A. France, Le Lys rouge,1894, p. 333. − HISTOIRE ♦ Commune de Paris. Gouvernement municipal de Paris de 1789 à 1795 : 4. Danton était trop compromis avec la Commune, il avait trop besoin d'elle, dans le cas où il aurait à rendre compte du sang répandu, pour travailler à la renverser.
Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 78. ♦ Commune de Paris de 1871. Gouvernement insurrectionnel français formé après la révolution du 18 mars 1871 et renversé le 27 mai suivant : 5. Le pamphlet, qui prend pour référence constante l'expérience de la Commune, contredit absolument le courant d'idées fédéralistes et anti-autoritaires qui a produit la Commune; ...
Camus, L'Homme révolté,1951, p. 283. b) [En Chine] Commune populaire. Commune rurale, base de la vie agricole chinoise. 2. [En Angleterre] La Chambre des Communes, p. ell., Les Communes. Chambre des représentants élus du peuple. Prononc. et Orth. : [kɔmyn]. Ds Ac. 1694-1932, avec le sens mod. à partir de Ac. 1835. Homon. commune (fém. de commun). Étymol. et Hist. 1. Ca 1138 cumune « ensemble du peuple » (Geoffrey Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 1574); 2. 1155 comune « corps des bourgeois d'une ville (qui ont obtenu des franchises, souvent confirmées par une charte) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9133), répertorié comme terme historique dep. Ac. 1835; 3. 1690 hist. angl. chambre des Communes (Fur.); 4. 1789 admin. (Décrets des 8 et 9 Octobre, art. 2 ds J.-B. Duvergier, Collection complète des Lois, Décrets... : Ces notables [...] prêteront serment à la commune, entre les mains des officiers municipaux ou syndics); 1793 (Décret du 10 Brumaire an II ds J.-B. Duvergier, op. cit.); 5. a) désigne la municipalité de Paris pendant la Révolution 1790 (Décret du 9 avril ds J.-B. Duvergier, op. cit. : la commune de Paris sera tenue de fournir une soumission de capitalistes solvables et accrédités, qui s'engageront à faire les fonds dont elle aurait besoin pour acquitter ses premières obligations); spéc. désigne le mouvement insurrectionnel né dans la nuit du 9 au 10 août 1792 (10 août ds J.-B. Duvergier op. cit. : Décret relatif au compte à rendre par la commune de Paris, des évènemens qui se passent dans cette ville); 1792 (J. des débats, 14 août ds Frey); b) 1871 désigne le gouvernement révolutionnaire installé à Paris après l'insurrection du 18 mars, jusqu'au 27 mai [terme déjà employé le 31 octobre 1870 lors d'une réunion des officiers de la garde nationale, cf. G. de Molinari, Les Clubs rouges pendant le siège de Paris, Paris, 1871, p. 49; v. aussi p. 14] (La Commune, 20 mars d'apr. B. Noël, Dict. de la commune, Paris, 1971 : La Commune, c'est l'ordre). Du lat. vulg. communia « communauté de gens » plur. neutre substantivé de communis, v. commun (« communauté » est rendu en lat. class. par commune, neutre sing.) pris comme subst. fém. sing. au sens de « association jurée des bourgeois d'une ville »; d'abord formée dans une situation exceptionnelle, révolutionnaire (xies. ds Nierm.) puis « l'association jurée urbaine devenue institutionnelle » et « la communauté des habitants d'une ville de commune » (1126-27, ibid.) et le « territoire d'une ville de commune » (1136, ibid.); forme commune p. infl. du fém. de commun* (formes palatalisées de type comugne aux xiiieet xives. ds Gdf. Compl. et T.-L.). L'expr. Chambre des Communes (3) est la trad. de l'angl. House of Commons (1621 ds NED) désignant la chambre basse du Parlement anglais, Commons, plur. de common « commune » issu du fr. commune (sens 1), désignant d'abord le peuple p. oppos. à la noblesse, puis l'ensemble des représentants de celui-ci dans le Parlement anglais (ca 1415 ds NED). Fréq. abs. littér. : 1 641. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 149, b) 1 635; xxes. : a) 2 205, b) 2 093. |