| COMBUSTION, subst. fém. A.− Phénomène résultant de la combinaison d'un corps avec l'oxygène de l'air (ou celui contenu dans un produit chimique) et s'accompagnant d'un dégagement de chaleur avec ou sans flammes. Ma chambre était maintenue tiède par le feu que je laisse brûler à combustion douce (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 260).Lavoisier arrive à conclure que la respiration n'est qu'une combustion lente des aliments, c'est-à-dire une oxydation (H. Camefort, A. Gama, Sc. nat.,1960, p. 159): 1. Campé hier soir dans le village de Déo, sur une petite place parmi les dépotoirs. Une odeur infecte sort de l'un d'eux, auquel, (...) nos porteurs ont mis le feu. C'est une combustion cachée et lente, sans flamme, mais avec une abondante fumée âcre et nauséabonde, ...
Gide, Le Retour du Tchad,1928, p. 958. SYNT. Gaz, produits, résidus de combustion; activer la combustion. − Spéc. Combustion lente. Oxydation lente d'un corps sans dégagement appréciable de chaleur (cf. respiration). Combustion vive. Réaction rapide et active dans laquelle la chaleur dégagée provoque l'incandescence du combustible. Combustion instantanée (cf. explosion). P. métaph. L'effet était produit. Elle aimait. Pour le docteur Hirsch, (...) il y avait là un cas de combustion instantanée très curieux à observer (A. Daudet, Jack, t. 1, 1876, p. 113).Chaleur de combustion. Quantité de chaleur dégagée au cours de la combustion complète d'un gramme d'une substance. Moteur à combustion interne; chambre de combustion. − P. anal. Combustion nucléaire. Transmutation d'atomes se déroulant au cours du fonctionnement d'un réacteur. Indépendance de la combustion nucléaire par rapport à l'oxygène (Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 269). B.− P. ext., vieilli 1. Action de brûler entièrement : 2. Missolonghi a été saccagé et brûlé il y a huit jours, Modon avant-hier. (...). Les Français seuls empêchent provisoirement la combustion de Nauplie : ...
Lamartine, Correspondance,1832, p. 295. − P. métaph. Les feux orangés, la rouge combustion, la flamme rose et blanche des chrysanthèmes dans le crépuscule de novembre (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 426). 2. Au fig. En combustion. En proie à une vive agitation, au désordre. J'ai trouvé Albi en combustion pour le choix d'un député; on ne parlait d'autre chose (E. de Guérin, Lettres,1831, p. 3): 3. On disait tout en combustion sur la route de Naples. M. Pacé avait la bonté de me conseiller de ne pas partir.
Stendhal, Journal,t. 4, 1811-12, p. 139. ♦ Mettre en combustion : 4. − Perdu patience (...) en entendant quelqu'un parler de la Révolution qu'il croit prochaine et qui, selon lui, doit mettre la France en combustion...
Green, Journal,1948, p. 154. Prononc. et Orth. : [kɔ
̃bystjɔ
̃]. ,,Le t n'a pas ici comme dans beaucoup de mots terminés en tion le son de c`` (Fér. Crit. t. 1 1787). Cette rem. se trouve sous une forme plus compréhensive ds Rouss.-Lacl. 1927, p. 161, à propos des mots dans lesquels t suivi de i + voyelle est précédé de s ou de x : question, mixtion, dynastie, et même châtier, anc. chastier, etc. Voir en outre les mots en -tié, -tier, la conjug. (nous portions), et qq. isolés (chrétien, ...). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 [ms. xives.] « incendie » (Vie de S. Evroul, éd. F. Danne, 1934); 1625 « action de brûler complètement quelque chose » (Stoer, Dict. franç.-lat.); 2. 1559 fig. « désordre » (Amyot, Cor., 24 ds Littré); 3. 1753 chim. « combinaison d'un corps avec l'oxygène » (Encyclop. t. 3). Empr. au b. lat. combustio « action de brûler par le feu ». Fréq. abs. littér. : 111. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 18. |