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COLMATAGE, subst. masc.
Opération consistant à exhausser un bas-fond au moyen de terres charriées et déposées par les eaux :
1. À une époque où les incursions des Farghiens rendaient la terre peu sûre, les colons de la côte s'étaient réfugiés sur ces bancs de vases plates, − le cours du torrent détourné pour arrêter le colmatage de la lagune, un canal avait décollé le delta de la côte à sa racine, ... Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 89.
− P. ext. Opération consistant à obturer quelque chose à l'aide de dépôts ou de matériaux divers. Le colmatage d'une voie d'eau, le colmatage des pores. La formation d'un colmatage interfibrillaire (J. Bérard, J. Gobillard, Cuirs et peaux,1947, p. 32).
2. ... la mouture grossière [du malt] ne donnerait pas sur la toile [du filtre à moût] un colmatage assez rapide pour rendre la filtration pratique. E. Boullanger, Malterie, brasserie,1934, p. 319.
− Spécialement
♦ FORAGE. Bouchage d'une formation perméable :
3. L'eau, dont la densité atteint 1,3, exerce des pressions hydrostatiques considérables, supérieures aux pressions des fluides contenus dans les couches perméables. Elle pénètre ainsi ces formations et les colmate en abandonnant son argile. Ce colmatage consolide les couches et permet de travailler sans être immédiatement protégé par un tubage. J.-J. Chartrou, Pétroles naturel et artificiels,1931, p. 53.
♦ ART MILIT. Rétablissement, consolidation des lignes de défense rompus par l'ennemi. Le colmatage d'un front, d'une brèche. La politique de colmatage de Vichy en Syrie (De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 390).
− P. métaph., rare. Le colmatage et le redressement du front de défense capitaliste (J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 297).
Prononc. et Orth. : [kɔlmata:ʒ]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. 1845 (Besch.). Dér. de colmater*, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Kohlm. 1901, p. 39.